02 Nov2009
 

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Du 04 au 08 octobre : diagonale Menton – Brest.

Dimanche 4 octobre, Menton – Die (317 Km)

03h49, je quitte mon hôtel situé à deux pas du commissariat de Menton. À 4h00, comme prévu je démarre ma diagonale retour. La nuit est claire, la température douce, la circulation inexistante : que du bonheur !

De Menton à Nice j’ai choisi de jongler entre la moyenne, la haute puis à nouveau la moyenne corniche. En clair : La Turbie, le village d’Eze avant de redescendre sur Nice où je poste ma carte postale départ.

De Nice j’emprunte la vallée du Var et quitte la mer pour la montagne. J’arrive à Entrevaux à 9h00 c’est-à-dire avec un peu plus d’une heure d’avance sur ma feuille de route. Avance que je décide de capitaliser car cette première étape est longue et montagneuse. Après un rapide petit-déjeuner je repars direction St-André-les-Alpes, mon premier contrôle.

Mes deux jours de repos à Menton auront été efficaces. Malgré les 1400 Km de Brest-Menton je suis reparti plus reposé de Menton que je n’étais parti de Brest.
C’est donc en grande forme que je vais « survoler » cette étape, augmentant mon avance de contrôle en contrôle malgré le temps passé chaque fois à me ravitailler et surtout m’abreuver car il fait bien chaud.

1h16′ d’avance à St-André-les-Alpes, 2h23′ à Laragne-Montéglin et finalement 3h20′ à Die…

En chemin je reçois un coup de fil de Pierre Martin, sariste qui me propose de me rejoindre mardi matin à Vichy pour faire un bout de route ensemble. C’est bien volontiers que j’accepte : encore un sariste et membre du forum des longues distances que je rencontrerai au cours de cette « promenade » Brest-Menton-Brest.

Arrivé à Die bien plus tôt que prévu je vais manger dans le seul restaurant encore ouvert : un chinois.
À l’hôtel des Alpes que j’avais réservé à l’aller, j’avais précisé que je repartirais très tôt le lendemain matin et donc que je ne prendrais pas le petit-déjeuner. Il est bien agréable de constater qu’un plateau avec de quoi me faire un café a été aimablement disposé dans ma chambre…

Lundi 05 octobre, Die – Vichy (290 Km).

Levé à 05h00, le temps de prendre une douche, de déjeuner avec les brioches qui me restent et le plateau mis à ma disposition (café, yaourt), de récupérer mon vélo dans la remise, d’installer les sacoches… il est 06h12 lorsque je quitte l’hôtel.
J’arrive à Andance (11h15, Km 109), premier contrôle du jour avec exactement une heure d’avance sur ma feuille de route. Je ne m’attarde pas trop, je voudrais ne pas arriver trop tard à Vichy et j’ai de la montagne devant moi…
En quittant Andance je quitte également la vallée du Rhône pour attaquer la montée vers Bourg-Argental puis l’ascension du col de la République.
Arrivé au sommet à 14h00, du fait de la pause de midi je n’aurai pas eu à souffrir de la circulation pendant l’essentiel de la montée.

2009 10 05 Col de la République

La traversée de St-Étienne et surtout la remontée sur St-Genest-Lerp se passent bien mieux que je ne le craignais et j’atteins le contrôle de St-Just-St-Rambert (15h45, Km 178) avec 35 minutes d’avance.

Après St-Just mon trajet retour va à nouveau quitter le trajet aller puisque cette fois je passe par Vichy (via le col du Beau Louis) et non par Moulins.

En cette saison les jours sont courts et chaque étape commence et se termine de nuit. Entre le col du Beau Louis et Vichy, alors que je roule à vive allure dans une descente en forêt, je traverse un hameau non éclairé dans lequel des gens s’affairent autour de leur voiture. Mes deux phares, ma lampe frontale et le silence du vélo ont dû les impressionner puisque en passant j’ai juste le temps d’entendre un gars dire : « un loup, je te dis que c’était un loup ! ».

Finalement j’arrive à Vichy à 22h05 soit avec exactement une heure d’avance sur ma feuille de route.
À Vichy je suis en terrain connu puisque je fais étape chez ma mère. En arrivant, le temps de prendre une bonne douche, ma ration de 250 grammes de pâtes est prête, je l’engloutis avec deux tranches de jambon avant d’aller dormir.

Mardi 06 octobre, Vichy – Ligueil (260 Km).

Départ à 06h00. Il fait 19°…
J’ai rendez-vous à la sortie de Vichy avec Pierre Martin, sariste de Clermont-Ferrand parti faire un circuit de 400 Km et avec lequel je vais rouler une cinquantaine de kilomètres ce matin.
Nous roulons ensemble jusqu’à Le Montet où nous prenons un petit-déjeuner avant de nous quitter.

Pierre, sariste, et son vélo couché

Pierre, sariste, et son vélo couché

Pour mon 7ème contrôle j’arrive à Culan (12h20, Km 116) avec 33 minutes d’avance malgré un souci : j’ai dû prendre froid la veille au soir et je suis victime de guerres intestines que je souhaite guérir le plus vite possible… un arrêt dans une pharmacie et une prise massive de charbon y mettent fin. À Culan je profite du contrôle pour manger un énorme jambon-beurre accompagné d’une bonne bière.
Avant d’atteindre le contrôle suivant il me faut à nouveau traverser Châteauroux et emprunter l’infernale D943.
Malgré le vent fort qui m’est défavorable j’arrive à Buzançais (18h07, Km 205) avec un quart d’heure d’avance sur ma feuille de route.
J’appelle l’hôtel de Ste-Maure-de-Touraine où j’ai prévu de coucher ce soir et contre toute attente il est complet ! Je me rabats sur un hôtel de Ligueil dans lequel il reste une chambre de libre. Cela m’oblige à raccourcir mon étape d’une vingtaine de kilomètres.

21h30, Ligueil, Km 260, fin légèrement prématurée de cette troisième étape.

Mercredi 07 octobre, Ligueil – Ploërmel (292 Km).

En appelant l’hôtel la veille pour réserver une chambre la dame que j’ai eue au téléphone m’avait dit qu’il n’y aurait personne pour m’accueillir mais m’avait bien expliqué quelle était ma chambre et que la clef serait sur la porte. Devant partir de bonne heure et donc ne pouvant prendre le petit-déjeuner je l’assurais que je laisserais un chèque pour régler ma chambre.
Alors que je m’attendais à trouver ma note dans la chambre, rien. Nulle part la moindre indication du prix de la nuitée… Je décide de laisser un chèque avec un montant estimé d’après mes hôtels précédents ainsi qu’un mot avec mes coordonnées dans lequel je m’engage à envoyer le complément au cas où cela ne suffirait pas… (n’ayant pas eu de nouvelles depuis, je suppose que la somme convenait).

D’après ma feuille de route je devais quitter Sainte-Maure-de-Touraine à 05h00 ce matin là. Bien que je parte de Ligueil, soit 20 Km avant Ste-Maure je décide de ne pas avancer pour autant mon départ. Je suis confiant sur ma progression et choisis de privilégier le repos.

À Ste-Maure (06h15, Km 20), mon neuvième contrôle, je ne perds pas de temps et poste une carte postale dans la première boîte aux lettres que je trouve.
Une heure plus tard je m’arrête à l’Ile Bouchard pour un petit-déjeuner viennoiseries-cafés.
Lorsque je reprends la route, le jour se lève, je suis rassasié, et en pleine forme. C’est à 30 Km/h que je roule jusqu’à Angers !
En approchant de Saumur j’aperçois un cyclo qui fait immédiatement demi-tour en m’apercevant, me laissant le rejoindre. J’ai évidement reconnu Marcus, un autre compère du forum des longues distances, que j’avais eu le plaisir de rencontrer lors de mon passage de juillet. À l’aller, lors de BM, j’étais passé trop tard à cause de mon arrêt petit-déjeuner à Gennes. Marcus qui travaillait n’avait pu m’attendre et nous nous étions manqués.
Marcus excité à l’idée de rouler à bonne vitesse, me guide pour traverser Saumur. Au moment de nous quitter (et oui Marcus doit partir bosser) il sort un sac plastique de sous son maillot et m’offre le bouquin qu’il a écrit après son Paris-Brest-Paris 2007. Merci Marcus (bon, heureusement que tous les cyclos que j’ai rencontrés au cours de ces deux diagonales ne m’ont pas offert un livre, j’aurais été bien chargé pour rentrer chez moi !)

À la Daguenière, en peu avant Angers, je retrouve Jean-Claude Chabirand, sariste qui m’avait hébergé au soir de ma première étape en juillet. Avec sa femme Nicole ils viennent de réaliser l’eurodiagonale Perpignan-Malaga.
Malgré les 20 Km de plus et un départ « tardif » je me paye le luxe de valider mon contrôle d’Angers (11h15, Km 129 / 996) avec trois minutes d’avance !

Jean-Claude me guide pour traverser Angers et me mettre sur la route de Bécon-les-Granits. Au moment de nous quitter il m’écrit un petit mot sympa dans mon carnet. Merci encore Jean-Claude.

2009 10 07 Jean-Claude

Afin d’éviter le problème d’hôtel comme la veille je décide d’appeler sans attendre celui que j’ai repéré pour cette dernière nuit avant l’arrivée, à Ploërmel. Bonne précaution, l’hôtel est déjà complet ! Elle est où la crise ? Nous sommes début octobre et je ne tombe que sur des hôtels complets !
J’explique mon cas à l’hôtelier, il me dit qu’il y a une chance qu’une de ses chambres se libère d’ici le soir, il me demande mon numéro de portable et me promet de me tenir informé…

Alors que le ciel s’est voilé depuis un moment, j’aperçois soudain un type accroupi dans l’herbe sous un arbre au bord de la route qui me prend en photo. N’étant pas habitué aux paparazzi je m’interroge et finis par reconnaître Jean-Louis, que j’avais déjà rencontré à l’aller, à Loudéac.

© Jean-Louis

© Jean-Louis

Ce coup-ci, Jean-Louis va rouler un peu avec moi, me guidant jusqu’à la sortie de Châteaubriant, après avoir gardé le vélo le temps de quelques courses dans un magasin.
Au moment où nous nous quittons j’aperçois un monospace bien connu qui m’attend sur le bord de la route : c’est René Collomb ! Il ne souhaite pas me retarder, me donne deux boîtes de coca bien fraîches et me souhaite bonne route. Trois passages dans le secteur, trois rencontres avec René ! Merci pour ton soutien, d’autant que ce jour-là ton dos te faisait souffrir.

À Bain-de-Bretagne (17h45, Km 233), dernier contrôle du jour, j’ai certes 24 minutes de retard, mais c’est sans conséquence, il ne reste qu’une soixantaine de kilomètres et je me suis bien ravitaillé en chemin.
Au moment de repartir, mon portable sonne, l’hôtel de Ploërmel m’informe qu’ils ont une chambre pour moi ce soir !

21h15, avec seulement sept minutes de retard, je suis à Ploërmel (Km 292 / 1160) à l’hôtel « le Retour de Pêche ».
Malgré son nom, cet hôtel qui fait aussi restaurant ne propose pas seulement du poisson mais aussi de bonnes grillades. Je ne peux résister à l’envie de commander une belle entrecôte avec des frites. Pour arroser (autrement qu’avec le crachin de la fin d’étape) mon retour en Bretagne, je commande une grande bouteille de cidre fermier…

J’avais prévenu l’hôtelier que je comptais repartir tôt et donc que je ne prendrais pas de petit-déjeuner. Il vient me voir pendant mon repas, me disant qu’il est hors de question que je reparte le ventre vide et qu’il m’a fait monter un plateau dans ma chambre…
Effectivement, sur la table je trouve une bouilloire, des sachets de café, du beurre des petits pains… Encore une adresse que je retiens pour une prochaine fois.

Durant la nuit je serai réveillé par le déluge qui tombe dehors…

Jeudi 08 octobre, Ploërmel – Brest (199 Km).

Au moment de repartir, un peu après 06h00, il pleut toujours mais tout de même moins fort que durant la nuit.

Alors que j’approche de Loudéac, mon dernier contrôle, je vois une voiture sur le bord de la route et son propriétaire qui m’attend, appareil photo en action.

Je reconnais Jean Morin, sariste qui était venu m’accompagner jusqu’à Loudéac lors de ma tentative de Juillet.
Aujourd’hui il va travailler et donc ne peut venir rouler mais il est tout de même venu me voir avant de partir au boulot. À bientôt à Questembert ! (pour la rencontre annuelle des diagonalistes)

2009 10 08 (c) Jean Morin

Loudéac, mon dernier contrôle, petit-déjeuner avant d’attaquer les 156 derniers kilomètres, sur de mauvaises routes et sous un mauvais temps mais j’ai encore 15 heures devant moi…

Au passage à Sizun je poste ma carte postale d’arrivée.

La fin du parcours est un circuit d’entraînement bien connu. Je termine en arrivant sur Brest par le pont Albert Louppe, puis en longeant la rade par le port de plaisance et le port de commerce.
Au moment de rejoindre le centre-ville, dans l’embarras de la circulation, une voiture klaxonne désespérément. Je n’y fais pas tout de suite attention, pensant que ce sont des automobilistes qui échangent des amabilités. Finalement je jette un œil et reconnais mon ami Jean-Claude !
Je lui fais signe et, le feu venant de passer au vert, fonce vers le commissariat de police.

À xxh30 ma diagonale Menton-Brest est validée.
Total : 1 359 Km et 9 638 m de dénivelé cumulé.

Entre-temps Jean-Claude m’a rejoint au commissariat. Il avait eu l’intention en sortant du travail d’aller m’attendre sur le pont Albert Louppe. C’était sans compter sur mon avance.
Jean-Claude n’est pas venu les mains vides : un pain au raisin, un pain au chocolat et un croissant, prestement engloutis !

Le temps que nous discutions, un jeune stagiaire du commissariat vient s’informer. « vous avez pris une année sabbatique ? » me demande-t-il. Je lui fais remarquer que nous sommes jeudi et que je suis parti de Menton dimanche… et de Brest le dimanche précédent…

Je rentre chez moi à vélo (17 Km, une paille…). Dans Brest, ma route me fait passer devant mon vélociste, Pierre Riou de VéloSprint. L’occasion d’un petit salut rapide. N’oublions pas que c’est Pierre qui a monté mon vélo il y a un an. Vélo qui vient de réussir son baptême des diagonales.

Les plaques de cadre BM & MB

Les plaques de cadre BM & MB

Total BM + MB : 2 762 Km et 21 036 m de dénivelé positif cumulé.

  13 Responses to “Pour un bain de mer à Menton (le retour !)”

  1. Je me suis bien régalé. Cela fait plaisir de lire ton récit. Ca donne encore plus envie d’y aller à notre tour, là-bas aux coins de la France.
    Et tu as encore à raconter…

  2. Je viens de lire ton aller-retour en … diagonale (hasard de vocabulaire !). Très chouette à lire , j’y reviendrai pour une lecture intégrale.

  3. re-félicitations,
    mais attention tout de même à toutes ces indications de temps de passage, de délais, de vitesses, on pourrait en déduire ton temps total avec une certaine précision (je rigoles bien sûr encore qu’avec tous ces appareils modernes de suivi, bientôt le diagonaliste ne pourra plus le garder pour lui…c’est déjà un peu le cas non? )

  4. Magnifique récit, l’aventure est bien tentante, mais encore hors d’atteinte pour moi.

  5. Superbe CR…beaucoup de détails…beaucoup de rigueur.
    Finalement nos petits hôteliers sont sympa !

  6. Tu me fais de plus en plus l’effet d’un extra-terrestre ! Bravo, Gilbert et moi sommes fiers d’être de tes amis, même si nous ne roulons qu’avec un moteur, en deux roues comme en quatre !

  7. Sacré Roland ton CR est super en plus je rêve en le lisant.
    Encore bravo

  8. Félicitations pour cet aller-retour que j’ai suivi, avec un grand délice, sur mes cartes à mon bureau. (ça fait moins mal au mollets ……. )
    En tout cas ça donne envie… il va falloir que je m’entraine en venant te voir chez toi en vélo. Ce sera un bon début.

  9. Chapeau haut Roland!! Ton récit est en 3D! (drôle, doué, et diagonalement beau!!)
    C’est aussi une belle aventure humaine qui nous éclaire avec les rayons du vélo!
    A bientôt et pourquoi pas une diagonale sur Rochetaillée.
    Véronique, Pierre, Mathilde et Philippine

  10. J’y suis, chaque récit est différent et pourtant, on y plonge et on y est, comme dans la vraie vie des diagonales.
    Chaque jour, lorsque je faisais mon trajet maison-boulot ou retour, j’avais une pensée pour toi et le dernier matin, je me sentais léger. Comme lors de Perpignan-Brest.
    Au plaisir de nous revoir et de rouler ensemble.

  11. bravo , bravo et encore bravo ! Ton cr est vraiment extra.
    Beau projet pour 2010 .
    @+ Didier / Normandie-bents

  12. je n’ai pas encore ton talent pour « tricoter « les diagonales (1 point à l’endroit, un point à l’envers)
    ton récit est super.
    on a joué au chat et à la souris sur le 1000 d’Auffay:arrêt buffet le midi à Loches…puis Angers!
    escale à Saumur.
    amitiés
    les cyclos du métro

  13. j’ai envit de commencer mes diagonales l’an prochain déjà cette année je vais faire le 1200 km

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