23 Août2013
 

Aujourd’hui 23 août 2013 j’ai réalisé ce qui devrait être la première étape de mon Dodécaudax.

Au menu : un circuit perso de 213 kilomètres pour faire le tour du bout du monde

23 août 2013 : 213 km, Dodécaudax 1/12

Mon objectif est de longer le plus possible la côte du Nord-Finistère quitte à ce que mon circuit ne soit pas trop « roulant »…

Je quitte La Forest-Landerneau à 08h00 du matin, cap à l’ouest, en longeant L’Elorn, par la petite route touristique D233.

Au Relecq-Kerhuon, où l’Elorn rejoint la rade de Brest, le lever de soleil m’offre une vue splendide sur les deux ponts qui de ce point de vue se superposent : le récent pont de l’Iroise (à haubans) et l’ancien pont Albert Louppe (sur arches). La lune est encore bien visible.

Pont de l'Iroise & pont Albert Louppe ©cyclo-long-cours.fr

La journée s’annonce superbe. La rade de Brest ressemble à un lac.
Du Moulin Blanc, la vue sur le port de plaisance :

Rade de brest ©cyclo-long-cours.fr

Je n’ai pas enlevé le roadbook du Londres-Edimbourg-Londres mais cela ne choque pas : sur cette partie, les vélos roulent à gauche !

Moulin Blanc - Brest ©cyclo-long-cours.fr

À partir du Moulin Blanc j’emprunte les ports de commerce. En attendant la fin de la crise, certains tentent de décrocher la lune…

Port de commerce Brest ©cyclo-long-cours.fr

La partie du port de commerce située en contre-bas du centre-ville est en pleine transformation. De friche industrielle elle devient petit à petit un quartier branché avec bars, restaurants, bureaux et un nouveau port de plaisance où viennent s’amarrer les grands bateaux de courses.
Mais à la lisière de cette zone, il subsiste des kilomètres de murs qui font le bonheur des tagueurs…

Port de commerce Brest ©cyclo-long-cours.fr

La tour rose sur la photo ci-dessous est un mémorial américain dressé en remerciement de l’accueil réservé aux soldats américains lors de la première guerre mondiale. Le terrain sur lequel ce mémorial est construit, appartient aux États-Unis.

Brest ©cyclo-long-cours.fr

Du port de commerce je remonte vers le centre-ville. Il faut en effet regagner le pont de Recouvrance pour pouvoir franchir La Penfeld.
En remontant on arrive droit sur le Château lequel abrite un musée de la Marine ainsi que la Préfecture maritime.
En 2011, le Paris-Brest-Paris passait par là.

Brest ©cyclo-long-cours.fr

Brest - Le Château ©cyclo-long-cours.fr

Le pont de Recouvrance permet de franchir la Penfeld. Toute la partie située en contre-bas fait partie du port militaire et est donc interdite d’accès.
La travée centrale du pont peut être soulevée afin de laisser passer les bateaux de guerre. Le pont a du être modifié en 2012 afin de permettre le passage du nouveau tram.
La tour sur la gauche est la Tour Tanguy. Datant du XIVème elle abrite aujourd’hui un musée.

Brest - Pont de Recouvrance ©cyclo-long-cours.fr

Voici ce que cela donne travée levée (cette vieille frégate est conduit à la casse…) :

Brest - Pont de Recouvrance ©cyclo-long-cours.fr

Mais reprenons notre circuit.
Le pont a été modifié pour le tram mais aussi pour améliorer le passage des piétons et cyclistes grâce à de larges trottoirs de chaque côté.

Brest - Pont de Recouvrance ©cyclo-long-cours.fr

Sitôt le pont de Recouvrance franchit je rejoinds la route de la Corniche qui longe tout l’arsenal en le surplombant.
Belle vue sur la rade de Brest et le port militaire mais entièrement à contre-jour à cette heure.
Plus beaucoup de navires dans le port, ils sont soit en mer (surveillance du rail) soit en Méditerranée, c’est surtout par là-bas que les problèmes géopolitiques se posent…
Seul le Monge et ses grandes antennes est à quai…

Brest ©cyclo-long-cours.fr

Tout au bout de l’Arsenal se dresse la masse imposante de l’ancienne base sous-marine allemande. Impossible à démanteler et trop petite pour les sous-marins modernes elle sert de hangar pour de toutes petites unités. Au niveau du toit, le béton armé mesure plus de 6 mètres d’épaisseur… De toutes les bombes déversées au cours de 82 attaques aériennes, seules cinq bombes parviendront à percer le toit… sans dégâts majeurs pour les sous-marins…

Brest - Base sous-marine allemande ©cyclo-long-cours.fr

L’accès à la pleine mer, à partir de la rade de Brest, se fait par le Goulet, étroit passage entre la Pointe des Espagnols et le phare du Portzic.

Brest - Le Goulet ©cyclo-long-cours.fr

Suivant la côte je rejoins le technopole de Brest. Là sont concentrées un certain nombre d’entreprises innovantes en rapport avec la mer.

Alors que j’arrive à un rond-point au bout d’une côte, la première « chose » que j’aperçois c’est… un douanier. Quelques dizaines de mètres plus loin, véhicule et collègues sont prêt à stopper (herse à l’appui) celui qui n’aurait pas obtempéré aux ordres du premier…
Mon chargement étant des plus léger, je ne me sens pas vraiment concerné lorsque…
– « Alors Monsieur Guillon, on s’entraine ? »

Je stoppe net et fixe le douanier. Il porte une casquette et des lunettes de soleil qu’il retire…
Diable ! (C’est le cas de le dire, la Pointe du Diable est à deux tours de roues…)
– Bruno ?
Je reconnais un copain, pas vu depuis plus de 20 ans et qui a mal tourné changé d’activité !

Cela dit je suis épaté. Qu’il m’ait ainsi reconnu et surtout se soit souvenu de mon nom en un quart de seconde, alors que je suis en tenu de vélo, casque sur la tête (mais j’avais enlevé mes lunettes car j’ai le soleil dans le dos) après tant d’années… Bon, je positive, c’est la preuve que je n’ai pas changé !

Nous bavardons un moment. Un de ses collègues vient le relever, il ne s’agirait pas de baisser la vigilance !

Je reprends ma route, rejoins la côte et longe la plage de Trégana.

Plage de Trégana ©cyclo-long-cours.fr

Ne voulant pas emprunter la D789 (départementale qui va de Brest au Conquet et très empruntée en période estivale), je reste sur de petites routes dont l’état me rappelle parfois celles de Londres-Edimbourg-Londres…

©cyclo-long-cours.fr

Comme vous pouvez le voir, suivre la côte ce n’est pas rouler « à plat ». Régulièrement il y a de jolis raidillons…

J’arrive à Plougonvelin.

Plougonvelin ©cyclo-long-cours.fr

Cette ville, avec la plage du Trez-Hir, forme un peu la « cité balnéaire » à l’ouest de Brest.

Trez-Hir ©cyclo-long-cours.fr

Trez-Hir ©cyclo-long-cours.fr

Après Plougonvelin je continue sur la D85 en direction de la Pointe Saint-Mathieu. En clair : du bout du Monde !

Bout du Monde ©cyclo-long-cours.fr

Dernier poteau électrique avant l’Amérique !

Bout du Monde ©cyclo-long-cours.fr

Sur ce, j’arrive à la Pointe Saint-Mathieu.

Pointe Saint-Mathieu ©cyclo-long-cours.fr

La Pointe Saint-Mathieu est un lieu toujours spectaculaire. Que ce soit par beau temps comme aujourd’hui ou par « gros temps » comme cela arrive parfois…
La pointe est le lieu d’un sémaphore, d’un phare, d’une ancienne abbaye aujourd’hui en ruine et d’un mémorial aux marins morts pour la France.

Après avoir fait un certain nombre de photos que vous pouvez voir dans le diaporama en fin d’article, je profite de ce passage le plus à l’ouest de mon parcours pour en faire « un contrôle ». En clair : boire un coup!

Pointe Saint-Mathieu ©cyclo-long-cours.fr

Je ne m’attarde pas trop et reprends ma route, vers le nord cette fois (de toute façon je n’ai pas le choix !)

Pointe Saint-Mathieu ©cyclo-long-cours.fr

Je me dirige maintenant vers le Conquet.

Route touristique D85 ©cyclo-long-cours.fr

Mon objectif suivant est Lampaul-Plouarzel. Mais je ne souhaite pas m’y rendre par la route directe (D28) qui m’éloignerait de la mer. J’oblique donc sur de toutes petites voies qui me permettent de garder un œil sur l’océan.

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Comme ici avec cette vue sur la plage des Blancs Sablons :

Plage des Blancs Sablons ©cyclo-long-cours.fr

Mon choix d’itinéraire n’est pas très roulant mais me permet de découvrir régulièrement de petites plages sympas.

©cyclo-long-cours.fr

©cyclo-long-cours.fr

Quitte parfois à devoir rouler dans le sable pour continuer « ma route »… Gare à la chute !

©cyclo-long-cours.fr

Mon aventure va même momentanément tourner au cyclo-cross…

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Ayant retrouvé le bitume, j’arrive à la station du CROSS Corsen (CROSS = Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage).

Cross Corsen ©cyclo-long-cours.fr

Je continue à longer la côte. La vue est toujours extraordinaire mais petit à petit je vois des nuages poindre à l’horizon…

©cyclo-long-cours.fr

C’est marée basse. Dans les ports les bateaux sont échoués. Ici la mer se retire loin.

Porspaul ©cyclo-long-cours.fr

Arrivé à Lampaul-Plouarzel un brave homme me signale qu’il me faut faire demi-tour (ce qu’il vient de faire avec sa voiture) car la route est barrée.
C’est toujours le dilemme en cas de déviation : suivre les panneaux ou voir si malgré tout ça ne passerait pas. Quitte à porter le vélo.
Je tente… et finalement ça passe !

Travaux !  ©cyclo-long-cours.fr

Mon intention, je l’ai dit, est de suivre la côte. Je vais toutefois être obligé de faire trois incursions à l’intérieur des terres.
En effet, j’arrive aux pays des abers.
Un aber (= estuaire en celtique) c’est l’équivalent d’un ria (ou d’un fjord si vous venez du nord !) : la mer qui pénètre loin à l’intérieur des terres au niveau de l’embouchure d’un fleuve côtier.
Ces zones sont évidemment sujettes aux marées et peuvent être très larges et ramifiées. Il faut donc les contourner assez loin avant de pouvoir trouver un pont.

Trois abers se suivent du sud vers le nord : l’aber Ildut, l’aber Benoît et l’aber Wrac’h.

Aber Ildut ©cyclo-long-cours.fr

L’aber Ildut (le plus petit) ayant été contourné je rejoins la côte. Encore de belles plages ensoleillées. Comme vous pouvez le voir il n’y a pas trop de monde. L’eau est pourtant bonne en ce moment. 17° peut-être même 18° !

©cyclo-long-cours.fr

23 août 2013 : 213 km, Dodécaudax 1/12

Je passe par Portsall. Ce petit port est resté tristement célèbre depuis le naufrage de l’Amoco Cadiz (16 mars 1978).
Ci-dessous l’ancre de l’Amoco Cadiz, 20,5 tonnes…

Portsall - Ancre de l'Amoco Cadiz ©cyclo-long-cours.fr

Conchyliculture dans l’aber Benoît :

Conchyliculture - Aber Benoît ©cyclo-long-cours.fr

Après avoir franchi l’aber Benoît, je traverse Lannilis et rejoins l’Aber Wrac’h que je franchi au pont de Paluden.

Aber Wrac'h ©cyclo-long-cours.fr

Puis je rejoins la côte à Lilia où je m’arrête pour me ravitailler dans une petite supérette.

Je vais jeter un œil sur le phare de l’Île Vierge. Le ciel s’est très nettement couvert. Des orages sont annoncés…

Phare de l'Ile Vierge ©cyclo-long-cours.fr

Rapidement le ciel fini de se couvrir. Le vent s’est également bien levé. La météo ne s’était pas trompée qui annonçait une matinée splendide avec arrivée d’orages dans l’après-midi.
La lumière est maintenant bien moche et j’ai pas mal tiré sur la batterie de l’appareil photo. Je continu donc mon périple en mode cycliste et beaucoup moins « touriste ».

Mon objectif est de continuer le long de la côte jusqu’à Bignogan-Plage via le village de Ménéham que je vous avais déjà présentés.

Menhir de Men Marz - Bignogan-Plage ©cyclo-long-cours.fr

Le ciel a maintenant pris une couleur de plomb. La lumière vient du sol. On sent que l’orage va éclater.
447 photos au compteur, la batterie de l’appareil est à genou.
Je mets le turbo pour rentrer à la maison.

©cyclo-long-cours.fr

L’orage, particulièrement violent éclatera alors que je traverse Ploudaniel.
J’ai juste le temps de m’arrêter sous un abri-bus. J’enfile ma veste Gore-Tex que j’avais pris la précaution d’emporter.
J’attends un peu que le plus gros soit passé puis reprends ma route.

Voilà la première sortie de mon Dodécaudax de bouclée : 213 kilomètres.