Le premier juin dernier, peu avant mon départ pour la première édition de la TransAtlantic Way, je publiais un article présentant le matériel de bivouac que je comptais utiliser sur cette épreuve.
Ce matériel était transporté dans un sac étanche (orange) attaché sur mon porte-bagages.
J’avais baptisé ce sac BwB (Bed without Breakfast – Lit sans petit-déjeuner) par allusion aux B&B (Bed and Breakfast – Chambre d’hôtes).
Ayant réalisé cette première édition de la TAW selon une version plutôt « tourisme » (me contentant de 180 kilomètres par jour), je n’ai bivouaqué que quatre fois sur treize nuits (les autres nuits étant passées en B&B).
Bivouacs au cours de la TransAtlantic Way (TAW) 2016 |
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Ces quatre bivouacs réalisés en Irlande durant une période particulièrement pluvieuse et venteuse m’ont permis d’en tirer une expérience intéressante pour la suite…
Voici le compte-rendu de l’utilisation de ce matériel en conditions réelles :
1. Tapis de sol
Non présent sur la photo de début de cet article, ni dans la description de mon article « A long distance cyclist’s bivy is his castle », ce tapis de sol est en Tyvek (Cf. plus loin).
On peut l’apercevoir ci-dessus sur les photos de mes quatre bivouacs.
Mesurant 2,10 m sur 80 cm ce tapis de sol est assez léger (mesuré à 98 grammes sans emballage), facile à replier même dans le vent.
J’ai choisi d’emporter ce tapis afin de protéger mon bivy : éviter de le salir (boue) et surtout de l’user prématurément en m’installant n’importe où.
Je l’ai payé 11,50 € chez High Mobility Gear.
Pour info, le Tyvek (nom déposé de DuPont de Nemours) est un matériau fait de fibres non-tissées de polyéthylène.
Cela ressemble à du papier un peu rigide mais c’est totalement indéchirable (et ça ne craint pas l’eau !).
En le posant sous mon bivy j’avais l’assurance d’éviter de percer celui-ci en cas de caillou, épine, bout de verre… sur le sol.
Seul regret : sa couleur blanche… Un vert sombre / marron aurait été plus approprié.
Par « chance », du fait de sa fonction et des conditions météo, il n’est pas resté vraiment blanc bien longtemps…
Tapis de sol « Luxe Outdoor – Ultralight Footprint 210 x 80 » | |
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Grâce à ce tapis le dessous du bivy est resté propre et en parfait état.
Le tapis était simplement replié et rangé à l’extérieur entre mon sac étanche et le sac de selle Apidura.
2. Bivy
Le composant majeur de mon bivouac c’était bien évidemment mon « bivy » Outdoor Research Helium Bivy (mesuré à 529 grammes).
Comme je l’ai déjà présenté, je ne vais pas y revenir. Je m’en tiens ici au retour d’utilisation.
J’ai subi plusieurs averses en cours de nuit et n’ai jamais eu à déplorer la moindre entrée d’eau, ce qui est primordial.
Il est censé être en tissu respirant (« Pertex Shield+ » – équivalent du Gore-Tex).
Effectivement je n’ai pas souffert de condensation interne (pourtant j’évacue beaucoup d’eau (surtout après un effort intense) et il faisait plutôt frais dehors.
En revanche, en le fermant entièrement j’avais tendance à suffoquer. Le tissu est peut-être respirant mais pas assez pour que me laisser respirer sereinement en fermant tout…
Cela dit, le bivy étant pourvu d’une double fermeture (moustiquaire + fermeture générale) il m’a suffi de laisser une partie de l’ouverture principale entrouverte au niveau du visage pour respirer sans problème mais sans souffrir pour autant de la moindre entrée d’eau.
Bien que l’on puisse le maintenir au sol par des piquets je n’en ai jamais utilisé. Il suffit de faire attention en cas de grand vent et de se dépêcher de le « lester » en mettant quelques affaires à l’intérieur.
3. Matelas pneumatique
Disposer d’un matelas pneumatique permet de régulariser un sol naturel, de rendre plus confortable un dalle en béton ainsi que limiter les pertes de chaleur par le sol.
Pour moi c’est un élément indispensable pour dormir correctement et récupérer des efforts du jour. Surtout sur des épreuves de plusieurs milliers de kilomètres…
Mon matelas de bivouac est un Therm-A-Rest Neoair XLite Large (mesuré à 449 grammes).
Rien à redire sur ce matelas qui m’a entièrement donné satisfaction.
Bien évidemment sa relative faible épaisseur le rend moins confortable qu’un vrai matelas de camping mais pour du bivouac c’est un excellent compromis.
À noter que s’il est tentant d’utiliser des supports artificiels si l’on en trouve (dalle béton, sol en planches…) pour leur côté plan et « propre », une surface naturelle (herbe, sable…) sera toutefois plus confortable… Mais généralement on fait avec ce que l’on trouve…
4. Pompe
Comme je l’avais indiqué j’ai emporté une pompe Therm a Rest – NeoAir Mini Pump, spécialement étudiée pour mon matelas pneumatique (mesurée à 74 grammes avec les piles).
Je trouvais que les faible poids et encombrement de cette pompe me permettaient de m’offrir le luxe d’éviter de m’époumoner chaque soir.
Pas de regret.
C’est bien pratique de dérouler son matelas dans le bivy, brancher la pompe et s’affairer à autre chose le temps que celle-ci remplisse (rapidement) son office.
Il suffit de finir le gonflage à la bouche par deux ou trois expirations en fonction de la fermeté de matelas désirée.
À noter que l’essentiel du poids de la pompe est constitué par les deux piles R6 (AA). En cas de besoin (ce sont les mêmes que celles de mon GPS) elles pourraient être utilisées en secours.
5. Sac de couchage et drap-sac
D’un côté je n’ai pas eu à me plaindre de mon sac de couchage (Me°ru’ Ultralight X-Large – 799 grammes).
Associé à un drap-sac en soie (Wilsa-Outdoor – 111 grammes) je n’ai jamais eu froid.
De l’autre… je ne crois pas que ce soit la meilleure solution pour bivouaquer.
La raison ?
Rentrer dans un duvet n’est pas toujours simple.
Si un drap-sac ajoute en protection thermique et permet de maintenir la propreté du sac de couchage, il complique un peu plus la rentrée et la sortie du duvet…
Et lorsque tout cela doit se passer dans un « bivy » (qui n’est jamais qu’un sur-sac étanche – rien à voir avec une tente, même petite)… cela devient compliqué…
En clair cela consiste à essayer de rentrer (ou sortir) de trois sacs imbriqués les uns dans les autres…
Durant la TransAtlantic Way 2016 j’ai finalement majoritairement dormi en B&B.
Certes c’est beaucoup plus confortable mais ce n’est pas compatible avec l’esprit course (on ne peut pas finir très tard, il est très difficile de partir tôt, le confort se paie par une perte de temps importante).
Même si j’ai subi des averses lors de mes bivouacs je n’ai jamais eu à m’installer, ou à démonter mon campement, sous la pluie.
Et cela est crucial !
OK le bivy est étanche, mais s’il faut s’installer sous une pluie battante et en étant déjà soi-même trempé…
Si dans l’opération le duvet devait être mouillé… il serait impossible de le faire sécher avant la fin de l’épreuve…
Et un duvet trempé est non seulement inutile mais transporté replié dans son sac il va rapidement puer…
Pour moi, bivouac en bivy n’est pas rationnellement compatible avec un sac de couchage.
Ma décision est prise, pour mes épreuves de l’an prochain je prévois de passer beaucoup plus de nuits en bivouac mais je n’emporterai pas de sac de couchage !
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