Certes une nouvelle année vient de commencer, mais la vie continue et mon Dodécaudax aussi !
Après des semaines de coups de tabac, avec vents violents (jusqu’à 120 km/h à l’intérieur des terres) et inondations dans plusieurs villes du Finistère, la météo annonce deux jours de répit… Ne surtout pas manquer ce créneau !
Bien que je n’aie pas roulé depuis la Nyctalope, soit 25 jours d’arrêt… je pars sur un circuit de montagne !!!
Le but du jeu consiste à faire le tour de trois des quatre cols du Finistère :
Col de Trédudon | Col de Toullaëron | Col du Ménez-Hom |
F-29-0361 | F-29-0266 | F-29-0211 |
361 m | 266 m | 211 m |
(Le quatrième col, le col de Trévézel (344 m) est situé à deux coups de pédales du col de Trédudon, à l’intersection des D764 et D785. J’y passe suffisamment couramment pour ne pas l’avoir inutilement rajouté ce jour)
Si ces altitudes n’ont rien de spectaculaire, je suis le premier à l’admettre, avant de rigoler venez donc rouler par ici… vous n’aurez jamais le vertige mais vous saurez ce que « casse-pattes » veut dire…
En cette saison les journées sont courtes. Il faut viser juste pour profiter au maximum de la lumière du soleil.
La première partie de mon parcours me conduisant à Landivisiau après avoir traversé Landerneau, je préfère ne pas partir trop tôt afin d’éviter le gros de la circulation de ceux qui partent au boulot…
C’est donc avec le lever du jour, un peu avant 9h00, que je m’élance, cordialement encouragé par le chien du voisin…
Après Landivisiau je mets le cap sur notre sommet local via Lampaul-Guimiliau puis Plounéour-Ménez (j’avais emprunté cette partie de l’itinéraire dans l’autre sens lors de ma sortie « les cols du samedi »).
La météo annonçait une journée sans pluie et quasiment sans vent : à peine 14 km/h en provenance du sud-est… autant dire rien pour ici. Mais ce rien est toutefois suffisant pour venir accumuler les nuages et le brouillard sur la « montagne »…
Alors que je roule sous un magnifique ciel bleu depuis Landivisiau…
… en approchant du col de Trévézel je vois les nuages dégueuler par dessus le relief…
(C’est l’antenne qui mesure 225 mètres. Le Roc’h Trévézel culmine à 384 mètres)
Plutôt que de rester sur la D785, je bifurque pour prendre sur la gauche la petite D36 qui passe par le col de Trédudon… et pénètre dans la purée de pois :
(Lorsque je vous dis que les routes ici, c’est pas du beurre !… 😉 )
En arrivant au col c’est un peu comme dans ces films où le personnage se retrouve au paradis : tout baigné d’une intense lumière blanche !
Il me faut guetter entre les passages de coton pour arriver à photographier mon vélo et le panneau !
Je récupère la D764 et mets le cap sur Carhaix.
Je ne suis pas très à l’aise, la circulation est importante, particulièrement de poids lourds, et le brouillard est par moments très dense. Je ne voudrais pas me faire percuter…
Mon GPS que j’ai programmé un peu « à l’arrache », et qui doit être lui aussi un peu inquiet, me fait quitter la D764 un peu plus tôt que prévu. Pour une fois, je n’aurais pas à me plaindre de cet écart de navigation : je me retrouve sur une toute petite route tranquille, et le soleil refait son apparition !
Vous pouvez constater l’état de la route… il en aura été ainsi tout le long. L’impression de rouler dans du chocolat… Vélo et chaussures sont rentrés dans un bel état…
Pour l’instant je reste sur de toutes petites routes. Je ne rencontre plus une seule voiture !
Je me dirige vers Gourin (que j’évite) en passant par Cléden-Poher puis Saint-Hernin.
Toute l’humidité accumulée par les sols depuis des semaines, ressort sous les rayons de ce premier soleil de l’année, et je traverse régulièrement des bancs de brouillard…
Comme a peu près partout dans le département les routes sont une succession de montées et de descentes. Pas de plat ici. Pas moyen de dormir tranquillement sur son vélo, il faut sans cesse relancer la machine ou faire gaffe à la chaussée glissante…
Au dernier moment j’aperçois un panneau indiquant « Route de la Montagne », une voiture était garée devant.
Effectivement la route grimpe assez longuement.
Pas de col officiel au « sommet », pourtant si j’en crois le GPS on passe plus haut qu’au col de Toullaëron…
Ma petite route rejoins la D301, je tourne à droite et deux kilomètres plus loin arrive à mon deuxième col du jour.
Encore quelques kilomètres et je rejoins Spézet où je m’arrête dans un bistrot pour casse-croûter.
En fait je n’ai pas trop faim et me force un peu (beaucoup). Je ne consomme qu’un seul de mes deux sandwiches, accompagné d’un coca puis d’un chocolat chaud.
Le troquet n’a pas l’air chauffé. Il y a peu de monde. Je commence à me cailler. Je reprends la route.
Cette pause m’a malgré tout fait du bien mais il faut maintenant que je me réchauffe.
Ce matin j’ai fait une erreur.
Bénéficiant d’une promo je me suis offert il y peu un cuissard long de chez Assos, spécial période hivernale.
Plutôt que de l’étrenner aujourd’hui, je suis parti avec mon « vieux » Décathlon qui n’est sûrement pas si chaud…
Du coup j’ai les quadriceps gelés et les genoux qui commencent à râler…
Je vais même me retrouver un bon moment sans pouvoir me mettre en danseuse sous peine de crampes immédiates dans les cuisses.
J’y vais mollo, restant assis sur ma selle, me massant les quadris tout en pédalant…
Mais j’ai l’impression de trainer une enclume.
j’ai pourtant vérifié… les roues tournent sans frottement, non, c’est sûr, c’est moi qui n’avance pas normalement !
Un mois d’arrêt, c’est sûr que ce n’est pas conseillé !
La météo de ces dernières semaines ne s’est pas contentée d’inonder le Finistère. Les coups de vent à répétition ont fait tomber quantité d’arbres.
Du coup, un peu partout il y a du débardage et donc des traces d’engins et des copeaux de bois écrasés et détrempés sur les routes…
Gare à la chute !
En parlant de chute…
La plupart des photos que je publie dans mes compte-rendus sont prises en roulant.
À un moment donné, voulant saisir mon appareil photo, peut-être un peu trop rapidement, et puis avec les gants on est moins habile, toujours est-il qu’il me glisse de la main et tombe sur la route !
Comme je l’avais indiqué il y a quelques jours, je roule avec un appareil photo type « baroudeur », sensé résister à une chute de 2 mètres…
Je fais demi-tour et le récupère sur la chaussée… pas de dommage apparent. Écran et objectif ont l’air intact…
Je l’allume et… tout marche !
Finalement j’arrive à Châteaulin.
Je continue cap à l’ouest vers mon troisième col.
Pour se faire me voilà sur la D887 (Châteaulin – Crozon) une des deux principales voies d’accès à la Presqu’île de Crozon (avec la D791 Le Faou – Crozon).
J’adore cette presqu’ile et y ai fait beaucoup de vélo à l’époque où j’y habitais.
Mais ces deux départementales doivent détenir un record en nombre de crétins par hectomètre…
Pour rejoindre le col il me faut contourner le Ménez-Hom dont je vous avais déjà parlé.
Et voici mon troisième col du jour, le troisième col du Finistère !
En dehors de fous du volant, la seule difficulté que l’on peut rencontrer ici c’est généralement le vent d’Ouest. Mais aujourd’hui il est plutôt orienté sud-sud-est donc tout va bien !
Sauf les nuages qui commencent à s’accumuler, gachant un peu la vue sur la baie de Douarnenez qui se dévoile maintenant de la route.
Plutôt que de continuer jusqu’à Crozon, je bifurque pour rejoindre la fameuse D791 que j’évoquais plus haut. J’en profite pour faire une halte dans un estaminet à Argol.
Ici au moins il fait bon. Trop bon, on s’y installerait !
Mais je ne dois pas trop trainer, j’ai encore du chemin à faire avant de boucler la boucle…
Je commande un chocolat chaud. Il n’y a plus de lait parait-il… Bon, ce sera un grand café. C’est pas lui qui devrait m’empêcher de dormir !
Je m’équipe pour la nuit : je troque ma veste chaude Décathlon pour une moins chaude mais en rajoutant ma veste Gore-Tex, j’enfile un tour de cou, remplace mes gants par des gants plus chauds en Gore-Tex également et arrime ma lampe frontale… le tout sous le regard intéressé de la petite fille de la patronne et de deux clients amarrés au comptoir.
Le temps de la pause la nuit est tombée. Les illuminations sont éclairées.
Le changement de tenue est efficace. Je n’ai plus froid du tout.
Je me sens mieux que dans l’après-midi et je carbure pour rejoindre le pont de Térénez puis Le Faou.
Je rejoins Daoulas et reste sur la D770 pour gagner directement Landerneau.
Cela commence d’abord par près de 5 kilomètres de côtes. C’est ce qui me poussait à trainer un peu à Argol. Je ne voulais pas emprunter cette portion toujours très fréquentée, à une heure de gros transit.
Finalement la boucle est bouclée. La sixième étape de mon Dodécaudax est bouclée, j’ai fait le tour des trois quarts des cols du Finistère !
Bilan : 209 kilomètres.
Les six circuits Dodécaudax réalisés jusqu’ici :
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