Surveillant la météo comme un chat un trou de souris, je bondis ce jour sur le passage d’un nuage bleu dans le ciel du Finistère…
Dans le cadre de l’objectif majeur de 2013, Londres-Édimbourg-Londres, je décide pour cette deuxième sortie sur route de l’année de m’approcher une nouvelle fois de la frontière…
Cette fois je décide d’utiliser mon Seven Titane.
Départ à froid, je lutte contre la gravité pour m’extraire de La Forest et rejoindre la D712 Guipavas-Landerneau.
Cette portion de départementale que j’avais signalée avant le dernier Paris-Brest-Paris comme étant en très mauvais état, a depuis été refaite. Il était temps !
Dommage qu’ils n’en aient pas profité pour aménager une bande pour les vélos dans le sens Landerneau-Guipavas car la côte est rude et longue, et la circulation souvent dangereuse…
Plutôt que de rester sur cette départementale, je bifurque au bas de la descente pour rejoindre le nord de Landerneau.
De là je mets le cap au nord-Est, direction… la frontière !
Les villages se succèdent, Plouédern, Plounéventer, Saint-Derrien.
En chemin pour Berven je passe devant le château de Kerjean.
Je rejoins la D788.
Je croise quantité d’énormes engins agricoles. Nous somme dans le Léon, partie de la ceinture dorée. La richesse des sols et la quasi absence de gel (proximité de la mer et dérive nord-Atlantique du Gulf Stream) ont favorisé le développement de l’agriculture maraichère.
Ce qui n’empêche pas la coquetterie :
Les premiers signes indiquant la proximité de la frontière se font sentir…
J’approche du terminal maritime de Roscoff. Il semblerait que nos voisins ne viennent pas pour faire le plein de légumes…
Malgré tous les marchands d’alcool qui attendent le Grand Breton de pied ferme, la véritable spécialité de Roscoff c’est l’oignon rosé (AOC depuis 2009).
Ne vous fiez pas à l’écriteau, la production n’a pas été mauvaise à ce point là… :
Je continue jusqu’au port de Bloscon, lieu de départ et d’arrivée des Ferries.
De Roscoff il est possible de se rendre à Plymouth (Royaume-Uni), Cork (Irlande) et Bilbao (Espagne).
De Plymouth, nous ne sommes pas très loin…
390 km pour Loughton en contournant Londres…)
Il n’y a pas de ferry à cette heure-ci. Je continue mon chemin vers la ville de Roscoff proprement-dite.
Coup de chance, le ciel qui s’était bien couvert va laisser passer quelques beaux rayons de lumières sur le port.
De Roscoff il est possible de rejoindre l’Ile de Batz située juste en face. À marée basse il est nécessaire d’emprunter une looooongue passerelle (estacade) pour rejoindre les bateaux assurant la traversée, lesquels n’ont pas assez de fond pour atteindre le port. Pour un peu, on pourrait croire que l’on va rejoindre l’île à pied…
(Le marnage [différence de hauteur d’eau entre la pleine mer et la basse mer] peut en effet dépasser les 10 mètres à Roscoff)
Carte représentant la position de la ville de Roscoff et l’Île de Batz. En bleu, mon trajet (cliquer sur la carte pour l’agrandir) :
Si Roscoff est une ancienne ville de corsaire, elle est surtout connue pour ses Johnnies.
Johnny, « petit Jean » (pluriel Johnnies) est le surnom donné par les Anglais aux roscovites (habitants de Roscoff) qui venaient vendre leurs oignons de l’autre côté de la Manche.
(Yann et Yannik – John et Johnny en anglais – étant des prénoms très fréquent en Bretagne).
Les « Johnnies » effectuaient la traversée à la voile et allaient ensuite vendre leur production au porte-à-porte en Angleterre, les oignons attachés en chapelets suspendus à leurs vélos.
C’est en clin d’œil à ces Johnnies que l’anglais Drew Buck a effectué le Paris-Brest-Paris de 2007 avec une vielle bicyclette au guidon de laquelle pendait une tresse d’oignons… même si, en début de tournée, les vélos des Johnnies pouvaient transporter jusqu’à une centaine de kilos d’oignons…
Je fais un petit tour dans Roscoff mais nous sommes hors-saison, un jour de semaine qui plus est, et la ville est un peut morte. Rien à voir avec l’ambiance de la période touristique ou la population se voit multipliée par quatre ou cinq…
J’abandonne l’idée d’une crêpe au caramel au beurre salé qui m’avait vaguement effleuré et décide de continuer ma route…
Le ciel s’est bien couvert et il commence à se faire tard. Le vent souffle maintenant et il est bien frais…
L’occasion de tester ma nouvelle veste en gore-tex ainsi que la paire de gants de même composition.
Je repars en suivant la côte direction Santec puis Plougoulm.
En chemin je rencontre un agriculteur en train de laver sa récolte de navets et betteraves. L’occasion d’échanger quelques mots.
Je continue sur la D10 : Sibiril, Cleder, Plouescat, jusqu’à l’anse de Kernic. Là je mets cap au sud vers Plounevez-Lochrist, Lanhouarneau et Plouneventer où je reprends la route prise à l’aller : Plouedern, Landerneau, La Forest.
Bilan de la balade : 114 kilomètres.
Ce premier test de ma nouvelle veste et de mes gants gore-tex a été un succès. Lorsque je les ai enfilés je commençais à être gelé. L’effet coupe-vent a parfaitement fonctionné et j’ai rapidemment eu bien chaud. Et, contrairement à ce que je craignais, je n’étais pas du tout trempé à l’arrivée. L’effet « respirant » semble réel. À confirmer.
À voir également, l’imperméabilité. Mais aujourd’hui je n’ai pas essuyé de pluie…
Bon, n’oubliez pas :
- de boire avec modération;
- de consommer des légumes !
Enfin, je dis ça mais… ce ne sont pas mes oignons ! 😉
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