Dénivelé, dénivelée… Zizanie des pentes !

Dénivelé, dénivelée… Zizanie des pentesJ’ai déja publié un article concernant le problème du dénivelé (ou de la dénivelée, si vous préférez !).

Cette mesure, comme celle de de la distance parcourue, est toujours source de discussions et d’incompréhensions…

Voici donc un nouvel article sur ce thème… glissant !

Dans mon article sur la première édition des Traversées de France j’annonce un dénivelé cumulé total de près de 40.000 mètres, alors que Stéphane parlait d’environ 30.000 mètres…

10.000 mètres de plus, ce n’est pas rien !

S’en suivent des discussions pour savoir si l’écart vient du logiciel utilisé, de la cartographie, etc…
Avant de prétendre que OpenRunner (outil en ligne pour tracer des itinéraires transférables sur GPS) est plus ou moins précis que Garmin, IGN ou je ne sais qui ou quoi, penchons nous sur le tracé du parcours.

Comme je viens de réaliser une carte interactive des BRM de 2019, choisissons un tracé OpenRunner (peu importe lequel, le problème est identique pour tous les tracés et tous les supports).

Voici le tracé de ce parcours de « 400 kilomètres », reporté sur une cartographie IGN :

BRM 400

La trace, en noir sur la carte, est composée de 12.877 points et totalise une longueur de parcours de 394 kilomètres.

Transférée dans un GPS, un cycliste n’aura aucun souci de navigation pour réaliser ce parcours…
Et pourtant…
Zoomons sur la carte :

Exemple trace GPS
Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Tracer un parcours est une activité particulièrement fastidieuse. Pensez, pour le parcours étudié, l’organisateur a dû cliquer 12.877 fois !
Si pour ce faire on zoome « à fond sur la carte » on aura certes une grande précision de placement des points, mais il faudra sans cesse la déplacer, décamètres par décamètres…
En ne zoomant que « raisonnablement » on croit que « ça fait l’affaire »…
Et oui, ça suffit, car il ne viendrait à l’idée de personne de suivre scrupuleusement la trace, après l’avoir agrandie au maximum sur son GPS !…
Généralement, on préfère rester sur la route !

Pourtant, comme vous le voyez ci-dessus la trace n’est pas sur la route !
Le point rouge (sur la route lui) est situé à 1191 mètres d’altitude… alors que la trace elle, passe à 1217 mètres ! Pas loin de la route certes, mais à une élévation de 26 mètres supérieure…

12.877 points et… autant de possibilités d’erreurs de mesure…
Et vous voulez chipoter sur la mesure du dénivelé cumulé ?
Faire des calculs précis à partir de données fausses ?…

Prenons un autre tronçon :

Exemple trace GPS
Cliquer sur l’image pour l’agrandir

Cette fois, on voit que la trace traverse plusieurs fois la rivière !
Mais j’insiste, cela ne posera pas de problème le jour du brevet.

En revanche, penchons nous d’un peu plus près sur la différence parcours réel / tracé proposé :

Exemple trace GPS
Cliquer sur l’image pour l’agrandir
  • Du point A au point D il y a 925 mètres par la route et… 1100 mètres par la trace !
  • Le point B’ de la trace est 26 mètres plus élevé que son pendant B sur la route.
  • Le point C’ de la trace est 34 mètres plus élevé que son pendant C sur la route.
  • Entre B’ et C’ la trace redescend flirter avec la route…

Pensez-vous que tout cela soit transparent en terme de dénivelé ?

Voici donc le profil de la route (à gauche) et celui de la trace (à droite) du tronçon ci-dessus :

Ecarts de profils
Cliquer sur l’image pour l’agrandir

(Remarque : l’échelle des profils n’est pas la même mais les tronçons commencent et se terminent bien aux mêmes altitudes)

Clairement : aucun rapport !

Vous allez me dire : « ouais, mais tu as choisi exprès un tronçon où le gars a éternué en plaçant ses points. C’est vraiment extrême là ! »

Ah bon ?
Reprenons le premier exemple, celui où la trace flirte avec la route :

Exemple trace GPS
Cliquer sur l’image pour l’agrandir
  • Entre les deux points rouges il y a 1200 mètres, tant par la route que par la trace.
  • C’est vrai que la trace n’est pas très loin de la route.

Mais voici le profil de la route (à gauche) et celui de la trace (à droite) du tronçon ci-dessus :

Ecarts de profils
Cliquer sur l’image pour l’agrandir

(Remarque : l’échelle des profils n’est pas la même mais les tronçons commencent et se terminent bien aux mêmes altitudes)

Là encore : aucun rapport !

Moralité : Pour espérer une bonne estimation du dénivelé cumulé d’un parcours, commencer par le tracer le plus précisément possible !

Photo route

En conclusion : si vous voulez comparer la précision de différents thermomètres…
… assurez-vous de les placer au bon endroit !

5 réponses à “Dénivelé, dénivelée… Zizanie des pentes !”

  1. Avatar de Pascal Dupont
    Pascal Dupont

    Bonjour Roland,

    Dans le dernier exemple, je ne vois tout de même aucun point sur la trace qui soit à plus de 1400 m d’altitude !?

    P.

    1. Avatar de Roland
      Roland

      Bonjour Pascal,

      Effectivement, la trace reportée sur une carte topo IGN (donc une référence) n’a pas du tout les mêmes données d’altitude qu’OpenRunner.
      Le point en question, sur la carte topo est à 1177 mètres… D’OpenRunner il est exporté à 1417 m…

      De toute façon, le problème que je voulais mettre en lumière n’est pas OpenRunner (ou autres systèmes) mais le fait qu’il ne sert à rien de débattre indéfiniment sur la valeur du dénivelé d’un parcours si celui-ci est tracé… en dehors de la route !

  2. Avatar de pascalb
    pascalb

    Depuis les thermomètres sont digitaux et se placent ailleurs que tes pensées l’imaginent!
    Je suis surpris que les traces sur OPENRUNNER puissent être si mal implantées que l’écart de dénivelé soit tel entre ton approche et la leur.
    Je n’ai jamais testé d’autres sites pour création de parcours et ne marque pas beaucoup de points sur les traces (diagonales) que je limite à 100 km la plupart du temps. Donc pointer 12000 fois pour un 400, j’en reste pantois.

    1. Avatar de Roland
      Roland

      NUMÉRIQUES ou à mercure, les thermomètres se mettent au même endroit…
      Peut importe ce que « les pensées imaginent » le tout est de prendre la mesure au bon endroit…
      Ce n’est pas OpenRunner qui est en cause à la base, c’est le tracé réalisé par l’utilisateur…
      Si l’on ne zoome pas assez (c’est valable aussi avec Garmin MapSource par exemple, ou n’importe quel autre logiciel) on croit placer son point sur la route… mais il peut en être éloigné de quelques (dizaines de) mètres…

      Le nombre de points à placer…
      Cela dépend de ce que l’on attend… et où l’on roule.
      En montagne, avec peu de routes, il n’est pas nécessaire de placer beaucoup de points pour repérer sa route… mais au détriment de la précision dans l’estimation de la distance à parcourir et du dénivelé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *