Samedi 18 avril, je suis parti à Caudan (Morbihan, près de Lorient) pour réaliser un BRM de 300 kilomètres.
Ce brevet me tiendra lieu de 21ème étape de mon Dodécaudax Continu.
2015 est une année avec Paris-Brest-Paris, une épreuve qui exige pour pouvoir s’inscrire de valider quatre BRM : 200, 300, 400 et 600 (kilomètres).
Les « 200 » de mon secteur tombaient les dimanches 22 ou 29 mars derniers, jours des élections départementales. Étant triplement impliqué dans ces élections (en tant qu’électeur, en tant qu’élu local et donc organisateur et tant que suppléant d’un candidat) il était hors de question pour moi de pouvoir participer à ces brevets.
De toute façon, la distance de 200 kilomètres, comment dire… disons qu’en cette saison ça devient un peu court !
Le 300 est plus intéressant, en ce sens que c’est la distance qu’il me faudra accomplir quotidiennement cet été si je veux boucler la TRANSCONTIENENTAL RACE dans les temps.
Ce brevet, annoncé comme faisant 302,5 kilomètres, compte trois contrôles intermédiaires :
- Malestroit, km 87
- Guérande, km 169
- Trédion, km 235
Le départ du brevet étant fixé à 06h00, je mets mon réveil à 02h30… Mes affaires sont prêtes mais j’ai 135 kilomètres à faire pour me rendre au départ…
Remarquez que ma règle est respectée : pas plus de kilomètres en voiture que ce que je vais faire à vélo !
N’empêche que ça fait une nuit bien courte… couché 23h00, levé à 02h30…
Dès le réveil, la première chose qui me frappe : dehors c’est le déluge !
Sur la route ce sera la même chose même si tout le long je me rassure en me disant que le départ n’est qu’à 06h00, c’est dans le Morbihan… et donc que ça va se calmer.
C’est d’autant plus rageant qu’il règne un temps extraordinaire sur la pointe Bretagne depuis un certain temps (on a battu des records. Des températures en avril que l’on ne voit pas toujours en juillet-août…). Et alors que l’on annonce à nouveau du beau temps pour demain et les jours suivants… et bien aujourd’hui il fait moche ! Très moche…
Pourtant la météo annonçait : « pluies éparses le matin et éclaircies l’après-midi »… C’est censé se lever après 11h00…
En tout cas, arrivé à Caudan… il pleut toujours. Gentiment certes, mais c’est toujours de la pluie…
L’accueil est chaleureux et sympathique. Je me suis inscrit par courrier il y a quelques jours et donc les formalités sont rapides.
Un petit déjeuner nous est proposé : café, quatre-quart, chocolat…
Petit à petit les participants arrivent et la salle se remplit. Nous serons 110 à 120 à prendre le départ.
Après un bref rappel des consignes d’usage, le départ est donné… Sous la pluie, le vent froid et la nuit noire…
Si un départ à 06h00 implique encore un départ de nuit, il n’y a tout de même pas longtemps à rouler avant que le jour ne se lève.
Je suis parti avec ma nouvelle lampe frontale, sur laquelle je rédigerai prochainement un article…
À 07h15 je n’en ai plus besoin et peux l’éteindre. Je profite « d’un arrêt technique » un quart d’heure plus tard pour l’enlever.
Le ciel est bien chargé. Rien à attendre de ce côté là. Seuls des champs de colza apportent régulièrement une touche de couleur dans tout ce gris…
Régulièrement la pluie reprend…
Pour cette sortie, j’inaugure mon nouveau « tableau de bord » tout en alu. Tout juste installé la veille au soir…
Du coup je n’ai pas vraiment eu le temps de préparer mon parcours, me contentant de recopier la feuille de route officielle sur une fiche bristol glissée dans la pochette étanche…
Cela me vaudra quelques kilomètres de rab… Mais aujourd’hui ce n’est pas grave, je suis là pour engranger des kilomètres.
Enfin, nous voilà à Malestroit, km 87 et premier contrôle.
Le premier bistrot que je vois en arrivant est déjà pris d’assaut par un groupe de cyclistes.
Afin que tout le monde vive, je préfère aller voir un peu plus loin dans le centre bourg.
Je rentre dans un bar où il n’y a pas un seul cyclo… en revanche il est plein de motards !
Le patron « a une gueule » comme on dit. Je l’aurais bien vu dans un vieux film de gangsters en noir & blanc (que l’on ne se trompe pas, mes propos sont flatteurs).
En tout cas, il est super sympa mais son tampon ne porte pas le nom de la commune. Pas bon pour valider mon passage.
Je ressors et rentre dans la maison de la presse à côté.
L’accueil est moyennement chaleureux (que l’on ne se trompe pas, mes propos ne sont pas flatteurs !) mais j’obtiens tout de même mon coup de tampon. C’est l’essentiel !
Je reviens dans mon bistrot.
Je commande un Coca et mange un de mes sandwichs.
Derrière moi j’entends un des motards dire : « P. ! J’ai plus froid que sur ma moto ! »
Un de ses potes de lui répondre : « T’as qu’à aller manger dessus ! »
Je ne m’attarde pas plus et reprends la route.
J’ai l’impression que ma selle à basculé sur l’arrière…
L’impression se confirme, maintenant la selle a totalement basculé, impossible de continuer ainsi !
Je m’arrête avec évidemment l’intention de la remettre en place et de resserrer sa fixation…
Mais voilà que je ne trouve pas mon outil multi-fonctions dans son rangement… il a dû rester sur mon autre vélo!
Comme je viens de passer devant un groupe de maisons, je fais demi-tour (en danseuse) pour voir si quelqu’un n’aurait pas une clé Alène…
C’est à ce moment qu’arrive Jean-Marie sur son vélo couché que j’avais doublé peu de temps avant.
(Nous nous sommes déjà vus sur un certain nombre de brevets, dont Londres-Édimbourg-Londres en 2013)
Il me dit avoir ce qu’il faut.
Nous tentons de resserrer le chariot de selle mais… impossible !
En y regardant de plus près je m’aperçois qu’une rondelle est cassée et surtout que l’écrou a disparu…
Il n’est pas à nos pieds donc j’ai du le perdre en route. Une fois la rondelle cassée, l’écrou a dû se desserrer et prendre le large…
Je décide de ranger toute ma quincaillerie dans ma sacoche et de continuer (en danseuse !) jusqu’au prochain village pour voir si je ne pourrais trouver de quoi me dépanner dans un garage…
C’est le comble : condamné au régime sans sel[le] alors que je me rends à Guérande !
(Guérande est une cité médiévale renommée pour ses marais salants)
Mais le comble n’aura pas lieu !
Miracle !
Alors que je m’apprête à ouvrir ma sacoche, j’aperçois l’écrou perdu… coincé dessus dans une lanière !
Je remonte vite fait la selle malgré l’absence de la rondelle demi-lune cassée, en espérant que la tige de selle (carbone) n’en souffrira pas…
Merci Jean-Marie pour l’outillage et le coup de main.
Il est temps de reprendre la route pour Guérande.
Le canal de Nantes à Brest.
On franchit la Vilaine.
C’est sûr qu’avec ce temps là, elle n’est pas très belle, la Vilaine… (oui, je sais, elle est facile !)
Et enfin, Guérande, deuxième contrôle, kilomètre 169.
Je décide de me trouver un bistrot en centre ville, à l’intérieur des remparts, pour valider mon contrôle.
Le premier bar dans lequel je m’arrête a le fameux « tampon qui va bien » !
J’y fais halte.
Deuxième ravito : un Coca, deux sandwichs et un chocolat chaud.
Je ne m’attarde pas plus que nécessaire et reprends la route, cap au Nord, pour Trédion.
Mon problème de selle à induit des effets secondaires.
D’abord le basculement puis la réparation à la va-vite ont entrainé une position de pédalage non optimale. Je sens que mes genoux chauffent…
Passant devant une pharmacie je m’arrête acheter un tube de Voltarène « au cas où »…
Nous franchissons à nouveau la Vilaine, pas très loin de son estuaire.
Km 235, me voici à Trédion, 3ème et dernier contrôle intermédiaire.
Le bourg est tout petit.
Je vais droit au bistrot qui fait aussi boulangerie.
La patronne est enjouée et l’accueil particulièrement sympa.
Elle accueille tous les cyclos qui arrivent après moi avec la même bonhomie.
Parmi ceux-ci il y a deux gars en tandem.
Tout en casse-croûtant un cyclo dit à un des tandemistes : « c’est dingue, tu ressembles à Lamouller ! »
« Ça tombe bien » lui répond le gars en question, « c’est moi ! »
(Dominique Lamouller est le président de la Fédération Française de Cyclotourisme – FFCT. Il est venu faire ce brevet avec son frère, en tandem)
Pour ce dernier ravito avant l’arrivée : un Coca, un sandwich et un chocolat chaud.
(Pour ceux qui veulent tout savoir, mes sandwichs sont fait de pain de mie carré, de beurre demi-sel mais pas demi-mesure et de jambon blanc et bio !)
Il est temps de reprendre la route pour le dernier tronçon de 68 kilomètres.
Alors que je repars, un groupe de cyclos arrive. Ils sont de Naizin (Morbihan, près de Pontivy). J’avais fait leur connaissance lors de la Nyctalope en décembre 2013…
Le club de Caudan a bien fait les choses. Les deux derniers kilomètres sont fléchés. Inutile de s’interroger à tous les carrefours pour retrouver notre point de départ.
Alors que j’arrive un gars vient me faire « la causette ». Heureusement que je ne suis pas à la minute près car le chrono continue de tourner tant que je ne me suis pas présenté pour le tampon final !
Olivier (organisateur du brevet est là) ainsi que plusieurs bénévoles. Un casse-croûte nous attend ainsi que des boissons !
En dehors de la météo ( 😀 ), le club de Caudan a vraiment bien fait les choses ! Merci à vous ! 😉
Je termine ce brevet avec cinq heures de marge sur le délai. Sachant que je ne cherche pas à battre des records et que j’ai eu ces problèmes avec ma selle.
N’ayant pas pris le temps de préparer le parcours il m’est arrivé également à quelques reprises de dépasser une bifurcation et de devoir faire demi-tour.
Bilan : 309 kilomètres au lieu de 302,5.
Un dénivelé cumulé de l’ordre de 2900 mètres donc plutôt modéré par rapport aux parcours du Finistère.
Finalement je n’ai pas eu besoin de la crème anti-inflammatoire. Mes genoux n’ont pas souffert des 200 kilomètres de réglage approximatif de la selle.
Au niveau physique ces 300 kilomètres se sont bien passés.
Dommage que la météo n’ait pas été plus souriante.
Le ciel nous a plutôt joué « 50 nuances de gris ». Qui a dit que nous étions maso ?
Les 21 circuits réalisés jusqu’ici :
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