Le départ du prochain Londres-Édimbourg-Londres approche, il est temps de se pencher sur certains points importants, au premier rang desquels : la navigation.
Dans les comptes rendus d’anciens participants j’ai souvent lu que celle-ci avait été un problème ayant même conduit certains à l’abandon. Par lassitude de perdre régulièrement sa route, ou par le hors délais entrainé par des détours involontaires.
Parmi eux, un américain dont on peut supposer qu’il maitrisait la langue des indigènes…
Il faut savoir que nombre des routes que nous devrons emprunter ne sont pas numérotées…
Rappelons-le, contrairement à Paris-Brest-Paris, LEL n’est pas fléché.
En contre-partie l’organisation fournit une feuille de route extrêmement détaillée ainsi que la possibilité de télécharger les traces GPS du parcours.
Telle qu’elle, la feuille de route n’est pas « transparente » pour un participant français ne connaissant pas les codes de Audax UK, sans parler de la maîtrise de l’anglais…
Trace GPS :
Une trace GPS, à ne pas confondre avec un routage GPS (voir plus loin), correspond au tracé que l’on pourrait faire avec un surligneur sur une carte papier. Il convient d’être extrêmement vigilant pour rouler en veillant à faire coïncider en permanence sa position calculée par le GPS avec la trace fournie. L’appareil ne signalera pas un éventuel écart… Donc, attention aux intersections et autres bifurcations…
Une trace GPS exige de rouler « le nez sur son écran ». Rêveurs, attention !
Voici, ouvert avec le logiciel MapSource de Garmin, un extrait de la trace GPS de l’étape « N7 : Barnard Castle – Brampton » :
Et voici comment on peut sortir du tracé prévu.
Vous êtes dans une longue ligne droite en pleine campagne, concentré sur vos sensations, occupé à admirer le paysage, en pleine conversation avec un nouveau copain du bout du monde, en train de vous tirer la bourre entre équipiers… et vous « oubliez » de tourner à gauche au carrefour…
Autant on est attentif lors d’une traversée d’agglomération, ou lors de l’arrivée à un carrefour impliquant de tourner soit à gauche soit à droite, autant il est facile de « foncer tout droit » là où il aurait fallu emprunter une route transversale…
Et des possibilités comme celle-ci, il y en a des dizaines sur LEL (cliquer sur les images pour les agrandir)…
Autre point particulier :
En dehors des extrémités (et d’une petite partie au nord de Barnard Castle) la majorité du parcours consiste en un aller-retour :
Or, lorsqu’on doit parcourir un même trajet dans les deux sens il est tentant de se baser sur la même trace en demandant juste au logiciel d’inverser le sens de parcours…
Voici ce que cela peut donner : trace GPS au départ de Pocklington (trajet retour) fournie par l’organisation (rappelons que nous sommes au Royaume-Uni et que l’on roule à gauche…)
Le tracé pour le franchissement du rond-point provient donc visiblement de la trace « Aller ».
Ceci n’est pas très grave, bien moins risqué en terme de navigation que les cas vus plus haut.
Cela dit, pour cette même partie dans Pocklington, voilà sur « Via Michelin » ce que donne le routage GPS (passage par Railway Street et Regent Street plutôt que Station Road et The Bank, ce qui permet d’éviter ce gros rond-point) :
Routage GPS :
L’idéal c’est évidemment d’utiliser son GPS en mode « routage ». C’est-à-dire comme celui que vous utilisez en voiture et qui vous indique qu’il va bientôt falloir tourner à gauche ou prendre la 2ème sortie au rond-point…
Oui, mais…
Lorsqu’on utilise un GPS en voiture on attend de lui qu’il nous conduise à destination soit par le chemin le plus court, soit par le chemin le plus rapide (par exemple en empruntant les autoroutes).
Dans notre cas nous touchons au côté obscur de notre activité !
Nous parcourons des centaines de kilomètres par jour… comme une voiture ! Mais nous restons sur des petites routes.
Si le GPS est programmé comme « voiture », il va avoir tendance à nous faire emprunter les routes principales…
Si nous le programmons comme « vélo » il ne va pas hésiter à nous faire couper par des chemins non goudronnés ! (Vécu : en montagne, le GPS voulait me faire couper tous les lacets de la route par un sentier de randonnée !…)
Qui plus est, nous participons à une épreuve sportive qui nous impose un trajet à respecter.
Alors, comment faire ?
Et bien nous allons indiquer au GPS un « certain nombre » de points de passages obligés, l’appareil se chargeant ensuite du routage entre ces points.
Toute l’astuce va consister à bien choisir ces points de passage de façon à être certain que le routage calculé par le GPS correspond parfaitement au trajet que nous voulions emprunter.
Mais attention, un tronçon (idéalement une « étape ») ne peut compter que 50 points de passage maximum (limitation de l’appareil. Dans mon cas un Garmin GPSMap 60 CSX).
Voilà la différence entre « Trace » et « Route » GPS.
La trace GPS comporte une grande quantité de points marquants le chemin à suivre (comme les cailloux du Petit Poucet). Le GPS se contentant de dérouler la carte et de dessiner la ligne reliant ces points sans se préoccuper de savoir si on les suit, ni même s’il y a une route sous ces points.
Par exemple, pour la première étape de LEL, la trace GPS fournie par l’organisation comporte 1187 points pour 99,6 km, soit en moyenne un point pour 84 mètres).
La route GPS comporte elle une faible quantité de points (minimum deux : le départ et l’arrivée), l’appareil calculant la route à suivre pour aller d’un point à l’autre.
Préparer son routage pour LEL :
Si l’on choisi de réaliser Londres-Édimbourg-Londres avec son GPS en mode Routage plutôt qu’en mode Trace (ce qui me parait plus sûr) il va falloir convertir les traces fournies par l’organisation en routes.
Il existe des moyens logiciels pour faire cela de façon automatique : le logiciel place le nombre de points choisi (par exemple le maximum de 50) répartis sur la trace et le GPS calculera la route…
Mais ce n’est pas la méthode que je préconise car elle ne garanti pas de suivre exactement le trajet prévu…
Le mieux c’est d’ouvrir la trace (au format .gpx) dans MapSource (le logiciel de Garmin) et de placer soi-même les points clés de façon à ce que le routage n’ait pas d’autre solution que de passer par là où on le souhaite. En clair, de faire se superposer Route et Trace.
Voici un exemple d’écart entre la trace (en vert) et la route calculée (en rouge) en n’ayant placé que deux points (il s’agit du départ à Loughton) :
Le routage choisit de nous faire passer par Grosvenor Drive plutôt que d’aller tout droit dans Chester Road. Bilan 100 mètres de plus…
L’ajout d’un point dans Chester Road force le routage à passer par cette rue et donc à coller à la trace fournie :
Ce travail peut paraitre fastidieux…
Cependant c’est l’occasion de passer en revue l’ensemble du parcours et donc de repérer un certains nombre d’endroits où la navigation va demander une vigilance accrue.
C’est aussi l’occasion de voir que les longues distances à vélo ce n’est pas seulement « pédaler le nez dans le guidon » mais aussi devoir gérer d’autres dimensions que l’on n’a pas en cyclosport ou triathlon par exemple où l’on tourne sur des routes balisées.
C’est aussi l’occasion de montrer à certains « grincheux » réfractaires à la technologie que poser un GPS sur son vélo ne signifie pas « appuyer sur un bouton et être automatiquement guidé jusqu’à l’arrivée »…
Remarque : La page consacrée à Londres-Édimbourg-Londres est régulièrement mise à jour et contient la compilation des informations concernant cette épreuve.
Envie de se préparer aussi en anglais ? Consultez les fiches de vocabulaire de la méthode My LBS is Rich !
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