TCR 2015 : précisions concernant l’autonomie (2)

Après un article sur l’autonomie l’organisation de la Transcontinental Race définit également les notions « d’aide extérieure ».

En effet le règlement spécifie que « les concurrents ne doivent bénéficier d’aucune aide extérieure ».

« Globalement, les concurrents doivent approcher cette épreuve comme s’ils allaient accomplir un raid en solitaire au travers l’Europe, comme s’il n’y avait ni course, ni d’autres participants, ni contact avec ceux restés à la maison. En résumer ils doivent agir par eux-même et pour eux-même. »

Voici une série d’exemples pour bien préciser les choses :

  • Un autre concurrent me prête sa pompe

    Ceci est considéré comme une aide extérieure et donc c’est : NON !
    C’est la question sur laquelle les postulants étaient les plus partagés (48% considérant cela comme une aide extérieure et 52% acceptant ce type d’aide).
    Pour être honnête c’est la seule question pour laquelle ma réponse différait de la position de l’organisation (je faisais donc partie des 52%).
    Mais en lisant la justification de l’organisation j’adhère finalement à leur point de vue :
    « Mettre en commun son équipement est non recevable dans le cadre d’une course basée sur l’autonomie des participants et cela vaut donc également pour la Transcontinental.
    Chaque concurrent doit venir équipé pour sa propre course et ne doit pas compter sur les autres. Il doit se préparer comme s’il allait être entièrement seul. Ce n’est qu’à cette condition qu’il sera vraiment autonome. Cela vaut pour le partage d’informations, de matériel, de vêtements et de nourriture ainsi que pour la navigation. »

    Même si le premier reflex (c’était mon cas lorsque j’avais répondu) refuse de s’imaginer passer à côté d’un autre participant en refusant de s’arrêter pour lui prêter sa pompe, tous ceux qui roulent en toute autonomie ont vécu le cas de participants roulant vifs et légers comme des coureurs du Tour de France… mais bien contents parfois d’être rejoints par des randonneurs prêts à leur fournir une pompe, une chambre à air,… leur ouvrir la route de nuit (leur éclairage étant trop faible) ou à les remettre dans la bonne direction une fois perdus…

  • Demander son chemin à un inconnu

    Bien que chaque concurrent doit avoir soigneusement préparé sa route et donc ne doit pas se perdre(!)… il n’est pas interdit d’obtenir des informations des autochtones.
    Mais ce n’est pas toujours une source très fiable d’information… sans parler de la barrière de la langue…
    Demander des informations aux personnes rencontrées est donc autorisé par le règlement mais ne remplacera pas une feuille de route bien préparée…

  • Faire réparer mon vélo chez un vélociste

    Dès l’instant où il s’agit d’un commerce accessible à tous il est parfaitement autorisé de faire réparer son vélo chez un vélociste.

  • Téléphoner à un hôtel (durant la course) pour réserver une chambre

    Dès l’instant où la course a débuté, appeler un hôtel pour réserver une chambre est autorisé.
    En revanche réserver des chambres avant que la course n’ait commencé n’est pas convenable. En effet cela peut priver d’autre concurrents de chambres disponibles, surtout si finalement la réservation n’est pas utilisée.
    Il s’agit avant tout d’étique entre concurrents.
    Le fairplay voudrait que l’on ne réserve pas plus d’une chambre et que l’on respecte sa réservation.
    Il est autorisé de réserver une chambre durant la course ainsi que dans les 24 heures qui précèdent le départ.

  • Famille ou amis réservant une chambre d’hôtel pour mois

    Sans ambiguïté il s’agit d’assistance extérieure ! Donc : NIET !

  • Appeler famille ou amis pour m’aider alors que je suis perdu

    Là encore les choses sont claires : il s’agit d’assistance extérieure et donc c’est interdit !

  • Appeler famille et amis pour leur dire que tout va bien

    Bien évidemment ceux que vous laissez derrière vous vont s’inquiéter à votre sujet.
    Le suivi satellite mis en place sur chaque vélo peut avoir un effet pervers. Un dysfonctionnement de quelques heures peut rendre vos proches particulièrement anxieux, même si en réalité tout va bien.
    Donc : oui, vous pouvez, et ne devez pas hésiter, a signaler à votre entourage que vous allez bien !

  • Appeler famille et amis pour obtenir des informations sur les autres concurrents

    Une fois encore il s’agit d’assistance extérieure !

  • Consulter le suivi satellite ou internet avec son smartphone

    Tant que vous recherchez ces informations vous même et sur des sites du domaine public, c’est parfaitement autorisé.

  • Utiliser une ligne de ferry autorisée

    Dès l’instant où il s’agit d’une ligne de ferry autorisée par l’organisation il ne s’agit pas d’assistance extérieure.
    Ces lignes autorisées sont là pour offrir un plus large choix de routes aux concurrents, jamais pour raccourcir le trajet.

  • Réserver un hébergement en ligne pour le soir

    Aucune différence avec le cas vu précédemment d’une réservation par téléphone. Dès l’instant bien sûr qu’il s’agit d’un établissement commercial accessible à n’importe quel concurrent.

2 réponses à “TCR 2015 : précisions concernant l’autonomie (2)”

  1. Avatar de jean claude PIPET
    jean claude PIPET

    pas d’accord au sujet de l’interdiction de prêter sa pompe ! « faut pas pousser trop loin le bouchon !…
    ce n’est pas dans l’esprit cyclo de refuser assistance… que disent ils , dans la même logique, en cas
    de concurrent accidenté… le refus d’assistance à personne en danger est sanctionné pénalement !

    1. Avatar de Roland
      Roland

      Jean-Claude je crois que tu as répondu un peu vite et sans avoir lu toute la justification !…
      Il est question ici de partage de matériel, de nourriture ou d’information entre concurrents.
      Tu emplois le terme de « cyclo ». Veux-tu dire « cyclotouriste » ?
      La Transcontinental Race N’EST PAS une épreuve cyclotouriste MAIS une course cycliste conçue dans l’esprit des toutes premières courses (exemple les premiers Tour de France).
      Ils prennent d’ailleurs souvent en exemple Eugène Christophe qui, lors du Tour de France de 1913, a brisé sa fourche dans la descente du Tourmalet. Le règlement du Tour interdisant à cette époque toute assistance, EC a réparé lui-même sa fourche dans une forge. (Il avait malgré tout écopé d’une pénalité car, pendant que lui-même forgeait, le forgeron actionnait le soufflet !!!)

      Pour ce qui est « de pousser le bouchon » je crois que c’est toi qui le pousse un peu loin avec ta référence à « non assistance à personne en danger » !
      Le but est de fournir des règles de comportement vis-à-vis de l’autonomie individuelle / assistance extérieure… pas de pousser au crime ! Donc, bien évidemment, pas question de ne pas prêter assistance en cas de danger ni de se débarrasser de ses concurrents… même à coup de pompe(s) !!!

      Par ailleurs, je crois savoir qu’un gars s’était vu re-créditer le temps qu’il avait « perdu » pour prêter secours à un autre concurrent lors de l’édition de cette année.

      Et pour revenir sur cet exemple de la pompe… nous avons tous vécu je pense cet épisode du couraillon parti bille en tête et équipé (très) léger… bien content d’être finalement rattrapé par un « cyclo » plus lourdement chargé mais prêt à le dépanner d’une chambre à air, d’une pompe, d’un éclairage…

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