15 Juin2016
 

Pour ces deux nuits à Dublin je loge au Trinity College.

S’il en était encore besoin, je pourrais étoffer mon CV :

(Chambre d’)étudiant au Trinity College, Dublin – Irlande.

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Trinity College, Dublin

Comme je suis un bon étudiant, j’ai commencé à ranger mes livres sur les étagères.
Bon, pour l’instant je n’en ai qu’un : un road-book !

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Ma bibliothèque d'étudiant

15 Juin2016
 

Non, ce n’est pas mon âge !

Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez il y a 30 ans jour pour jour ?

Moi oui : le 15 juin 1986 j’arrivais sur l’île de Magerøya en Laponie (Norvège) et atteignais Cap Nord (Nordkapp), le point le plus au nord de l’Europe après 5.500 kilomètres à vélo (dont 1.200 au-dessus du cercle polaire arctique).

Carte de mon raid vélo Crozon - Cap Nord 1986 ©cyclo-long-cours.fr

71°10′ 31 : ce n’est pas le téléphone mais la latitude nord de ce point.

J’étais parti de la presqu’île de Crozon le 9 mai 1986… peu de temps après l’explosion de Tchernobyl… il paraît que les retombées ont été bloquées à la frontière française… pas moi qui suis parti camper tout le long de ma route…

Cet anniversaire (celui de mon périple, pas de Tchernobyl !) est  l’occasion de constater tout ce qui a changé dans mon matériel… mais pas que…

  • Le vélo de l’époque (conçu pour cette expédition) était équipé d’une dynamo frottant sur le pneu. La résistance était telle que je m’en servais de « frein moteur » dans les fortes descentes sous la pluie…
    Aujourd’hui mon moyeu-dynamo produit bien plus de courant sans que je sente la moindre résistance…
  • Mon phare, doté d’une ampoule à filament éclairait vaguement la route devant moi… dans les nombreux tunnels de montagne, non éclairés, je m’aidais d’une petite torche électrique…
    Mon phare à led d’aujourd’hui éclaire autant que celui d’une voiture…
  • Je n’avais bien évidemment pas de GPS, il n’existait pas encore.
    Il y avait bien déjà un système de positionnement par satellite, mais il ne donnait le point que deux fois par jour, le récepteur était gros comme une caisse et de toute façon le tout était réservé à des « clients » bien particuliers…
    Non, je trimballais des cartes en papier (pour huit pays)…
    La carte mico-SD de mon GPS contient l’ensemble des routes de l’Europe…
  • J’emportais déjà avec moi systématiquement un dictaphone.
    Le modèle d’alors était évidemment énorme à côté du petit Sony d’aujourd’hui.
    Il utilisait des micro-cassettes (que j’ai toujours) d’une durée de 30 minutes par face…
    La carte mico-SD de 4 Go du Sony me permettrait de lui dicter des centaines d’heures durant…
  • Il n’y avait pas de téléphone portable…
    Même si la Norvège était très en avance sur ce point là.
    Il faut dire que le pays, tout en longueur, et avec 90% de la population vivant dans le sud est plus facile à couvrir.
    Nombreux étaient donc ceux qui disposaient du téléphone dans leur voiture. Mais pas encore dans la poche…
  • L’euro n’existait pas encore…
    Chaque passage de frontière (car il y avait encore des frontières…) entraînait outre un arrêt et contrôle des papiers (et bagages parfois), un changement de monnaie… Même évidemment pour passer en Belgique, Pays-Bas, Allemagne…
    (Remarques : les pays scandinaves ne font toujours pas partie de la zone euro, la Norvège bien que non membre de l’Union Européenne est associée à l’espace de libre circulation).
    Il me fallait donc à chaque fois, soit changer de la monnaie (avec perte) soit retirer avec ma carte bancaire (avec frais)… mais il n’y avait pas des distributeurs à tous les coins de rue…

On oublie vite et je pense que je pourrais facilement trouver d’autres changements majeurs survenus au cours de ces 30 dernières années… même en se limitant au domaine de l’aventure et du vélo…

Une chose également : à l’époque, lorsque je suis parti… je ne savais pas si c’était faisable…
Aujourd’hui, grâce à internet la préparation serait toute autre…

Et si l’on élargit un peu… en 86 il y avait deux Allemagnes et personne n’imaginait que trois ans plus tard le mur tomberait…

Mais moi, je n’ai pas changé ! 😉

Raid vélo Crozon - Cap Nord 1986 ©cyclo-long-cours.fr

(Et j’ai d’ailleurs le même velociste qu’à l’époque !
Salut Chantal et Pierre si vous passez par là !)

Que la nostalgie… ne vous coupe pas l’appétit !

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14 Juin2016
 

Même s’il ne pleuvait pas, le temps était franchement moche et froid sur Dublin aujourd’hui.

De toute façon il me fallait rentrer sur Bray, facilement 25 bornes à une heure de circulation plutôt dense…

Je suis tout de même rassuré pour les deux jours qui restent à Dublin avant le départ… l’intendance suit !

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Citerne de Guinness

Et oui, ici on ne livre pas en fûts !

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Rentré sans problème au Martello (60 kilomètres pour la journée) je ne perds pas de temps.
Mon vélo remonté au 3ème étage (sans ascenseur) je vais voir s’il est encore possible… de manger !

Bon ce sera des pâtes !

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Délicieuses d’ailleurs…

NB : pour info, la Guinness ne contient que 4° d’alcool.
Il n’y a donc pas plus d’alcool dans une pinte de Guinness que dans un petit verre de vin…

14 Juin2016
 

Ce matin il délugeait…

D’autre part Adrian O’Sullivan, organisateur de la TAW, nous a envoyé un courriel cette nuit avec de nouvelles informations concernant l’épreuve…

Première décision : je prolonge mon séjour à Bray d’une nuit.
Comme ça inutile de chercher un nouvel hébergement à Dublin qui ne pourra pas être meilleur marché que là où je suis et sera sûrement moins calme…
Je suis à environ 25 kilomètres du centre de Dublin.
Je vais y faire un tour en laissant le plus gros de mes bagages à l’hôtel et rentrer ce soir.

Deuxième acte : j’envoie un message à Adrian pour lui demander si la chambre que j’ai réservée au Trinity College pour la derrnière nuit ne serait pas disponible un jour plus tôt…

Réponse rapide de sa part : Ok, ça marche !
J’ai donc rendez-vous avec lui demain à   15h00 au Trinity College où je resterai deux nuits.
Tout roule !

Malgré le temps maussade (mais la pluie a cessé) je me mets en route pour Dublin, en longeant la côte.

The Martello, Bray :

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The Martello, Bray

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Même si ce n’est pas la côte d’Azur, il y tout le long de superbes propriétés dominant la mer.

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Ma route, de Bray au Trinity College est toute repérée (comme l’ensemble de mon périple en Irlande).
Normalement je suis scrupuleusement mes plans… sauf lorsqu’un voyant rouge s’allume dans ma tête m’indiquant une modification impérieuse.
Ainsi, à un « T » où je devais prendre à gauche, je tourne brusquement à droite…

Une fois de plus, bien m’en a pris !

Je tombe peu après sur ce panneau :

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La route passe près d’un petit port au fond d’une crique… et un film est en cours de tournage !

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L’équipe de tournage est allemande !
L’occasion d’échanger deux mots et de pour rester observer en peu.

Bon, je repars, j’ai mon propre film à tourner…

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Ce n’était peut-être pas le meilleur jour pour déambuler dans Dublin…

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Parkings à vélos :

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Lovely day for a Guinness

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Je semble être souvent à table sur mes photos. D’une part je ne suis pas le seul, d’autre part ce n’est pas la peine de me faire… une cène !

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La Guinness justement, appréciée des Grands de ce monde…

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Comme je commencais à en avoir marre de déambuler sous cette grisaille, je me suis fait une petite pause sympa :

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Du saumon fumé sur du « pain à la Guinness » avec du mascarpone.
Pour la boisson, je ne me rappelle pas…

Histoire de me réchauffer avant de repartir, j’ai voulu goûter leur Irish Coffee. Soit disant le meilleur de Dublin…
En tout cas il était pas cher (4,95 €).

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Bon, c’est pas tout, il me faut rentrer à Bray…

14 Juin2016
 

Nous sommes à trois jours du départ.

Je suis à 24 km du centre de Dublin.
J’ai décidé de garder ma chambre une nuit de plus au Martello.
La chambre y est très bien et la nuit a été très calme.

Plutôt que de partir aujourd’hui pour Dublin à la recherche d’un nouvel hébergement, je vais laisser le plus gros de mes affaires ici et aller passer la journée tranquillement à la capitale et rentrer ce soir ici.

Hier soir j’ai vu la météo sur la chaîne BBC… il flotte partout en Irlande…

Là il ne pleut pas (encore).

Vue de ma chambre ce matin :

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Bray

Ma chambre :

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The Martello, Bray

Mon « Full Irish Breakfast » :

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Full Irish Breakfast

Au milieu du 19ème l’Irlande a connu une famine terrible… largement aggravée par le comportement des anglais qui continuaient à exporter la production agricole du pays qu’ils occupaient, laissant crever les gens de faim…
(En chemin je suis passé à proximité d’une fosse commune où des victimes de la famine avaient été enterrées)

Il n’y a évidemment aucun rapport… n’empêche que c’est ici que l’on m’a servi les plus petites plaquettes de beurre que j’ai jamais vue… 7 grammes !
On mesure les progrès fantastiques des machines capables d’emballer des portions aussi minuscules…
Le prix du papier d’emballage va excéder celui du beurre bientôt !