31 Mai2011
 

Ce weekend avait lieu le BRM 600 de Brest (29).

Ce brevet était pour moi le quatrième et dernier de la série qualificative (200/300/400/600) en vue de l’inscription au prochain Paris-Brest-Paris.

Le départ était fixé au samedi 27 mai à 06 heures pour une arrivée le dimanche avant 22 heures, le délai pour un 600 étant de 40 heures.

Ayant déjà effectué ce brevet en juin 2010, j’en connaissais le parcours particulièrement exigeant.

Le parcours :

28-29 mai 2011 : BRM 600 Km de Brest

La feuille de route :

28-29 mai 2011 : BRM 600 Km de Brest, la feuille de route

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

04h00 : le réveil m’arrache, aux forceps, des bras de Morphée. Qu’il est dur de se lever tôt, lorsqu’on est un couche tard…

Si tu cherches à te réveiller
Viens donc faire un tour à Lambé

Je suis la procédure de démarrage en mode « tout automatique » :

  • je fais bouillir l’eau, rajoute les 180 grammes de pâtes prévues et… me force un peu !
  • un bon café !
  • une bonne douche !

Enfin, le calculateur central reprend les commandes, je monte dans mon fourgon (le vélo, prêt à rouler, avait été chargé la veille) et…

Si sur 600 bornes tu veux pédaler
Viens donc faire un tour à Lambé

À la maison de quartier de Lambézellec je retrouve avec plaisir Joël et Marie Jam, diagonalistes et membres du club organisateur. Les formalités sont vite réglées vu que je m’étais inscrit dès l’arrivée du 400 de Guipavas.

Dans le groupe qui s’apprête à prendre le départ je reconnais Gilbert et Désiré, deux amis diagonalistes du Morbihan, des cyclos croisés lors des autres brevets et fais la connaissance de Stephane (Stephmev) du forum des longues distances.

BRM 600 de Brest BRM 600 de Brest : le départ

Après un contrôle des éclairage, à 06h00 le départ est donné ! Température : 5°…

Si la Bretagne tu veux traverser
Viens donc faire un tour à Lambé

Comme il se doit je pars le dernier, hésite un instant à prendre le boulevard de l’Europe puis décide finalement de rejoindre Guipavas par la zone industrielle de Kergaradec ce qui permet d’éviter les travaux du tramway.
Je rejoins un certain nombre d’autres cyclos. Dans Kergaradec certains cafouillent à un carrefour, c’est bien de rouler vite encore faut-il savoir où l’on va… Je suis dans le groupe de ceux qui prennent les petites routes qui vont de la zone industrielle au centre de Guipavas. Avantage aux régionaux de l’étape…
Désiré est avec moi, il a perdu Gilbert son comparse de diagonales et ne sait si celui-ci est devant ou derrière. Je suppose qu’il fait parti du groupe qui a foncé sur Gouenou et donc qu’il est derrière…
Une fois Guipavas atteint, nous voilà sur la D712. Maintenant les chose sont simples, nous sommes sur la route du Paris-Brest-Paris et nous rejoignons notre premier contrôle, Carhaix, via Landerneau, Sizun, le Roc’h Trévézel et Huelgoat.
En chemin Gilbert nous rejoint. Désiré est rassuré !

En juin 2010, du fait de mon accident, j’étais parti sur ce brevet sans entrainement et donc sans rien réserver, ne sachant si je pourrais tenir jusqu’au bout. J’avais finalement dormi dans un champ quelques kilomètres après Redon.
Cette année j’ai préféré réserver une chambre dans un hôtel situé exactement sur notre route à Peillac, 14 kilomètres après Redon (Km 345). L’hôtelier au téléphone m’a dit qu’il n’y avais pas de problème pour arriver à 22 heures. J’ai donc établi mon plan de route pour une arrivée à cette là.

En discutant avec Désiré j’apprends que Gilbert et lui ont également réservé une chambre dans cet hôtel (8 chambres), en disant qu’ils avaient annoncé une arrivée pour 23 heures… Bonne nouvelle, je sais donc que j’ai une heure de marge au cas ou…

Ce brevet de 607 kilomètres présente 7 contrôles intermédiaires avec la particularité d’un long tronçon (172,5 kilomètres) sans contrôle. Ceci afin de faciliter la partie « nocturne » durant laquelle il est toujours « compliqué » de valider son passage (envoi de cartes postales, retrait bancaire, photographie devant un panneau d’entrée de village…). De toute façon, de Redon à Coray on ne peut faire plus court que l’itinéraire proposé.
Mais du coup, cela fait 5 contrôles pour aujourd’hui samedi et seulement 2 pour demain dimanche…

À Carhaix le « P’tit bar est fermé » (Cf. le CR du 400 de Guipavas)) je valide donc dans un autre troquet un peu plus loin, en compagnie d’un certain nombre d’autres « collègues ».

Le temps est au beau, le fond de l’air restant frais. Nous ne souffrirons pas de la chaleur comme l’an dernier.
Petit à petit le vent se lève mais il a une composante favorable.

À Corlay je vais droit vers la supérette pour acheter de l’eau et valider ce deuxième contrôle.
Je m’alimente, refais le plein des bidons, la « vidange moteur » et reprends la route. Je suis à la lettre mon plan de vol : pas d’arrêt hors contrôle mais 30 minutes à chaque contrôle.

Notre brevet possède un long tronçon commun (Commana – Bécherel) avec le BRM 600 de Laval auquel participent un certain nombre de gars que je connais.
C’est ainsi que je croise du côté de Loudéac, entre autres, Stéphane (dit « Popiette » – Cf. La Flèche Vélocio) et « Phil35. » du forum Super Randonneur.

La trinité-Porhoët, 3ème contrôle (Km 190), nous nous retrouvons un certain nombre dans le même bistrot (d’un autre côté il n’y en a pas 36 😉 ). La routine : un Perrier, un coup de tampon sur la carte, un gâteau énergétique (nouvelle recette personnelle, testée pour l’occasion et approuvée !!), le plein des bidons. La queue à l’unique WC et… une demi-heure ça passe vite !

Le contrôle suivant, Bécherel, est le point le plus à l’est de notre parcours. En approchant je vois arriver Jean-Louis à ma rencontre. Il était venu le matin voir les gars du brevet de Laval puis il est parti à la mer et est revenu pour voir les gars du brevet de Brest !

BRM 600 de Brest : arrivée à Bécherel

Jean-Louis a repéré que le Bar-Restaurant situé en arrivant sur Bécherel fait bien parti de cette commune et comme par chance il est ouvert nous pouvons y valider notre contrôle sans devoir pénétrer vraiment dans l’agglomération. C’est toujours ça de gagné !

BRM 600 de Brest : contrôle de Bécherel

Bécherel marque un tournant dans le brevet. Au sens propre du terme. Globalement depuis le départ nous avions mis cap à l’est. Maintenant nous mettrons cap au sud.

Mon arrivée à Bécherel est aussi pour moi l’arrivée d’un « coup de mou ». Je pense que je ne me suis pas suffisamment alimenté. Les pâtes du petit-déjeuner sont loin et mes gâteaux énergétiques ne suffisent pas. Il me faut du salé d’autant que j’ai beau boire régulièrement j’ai toujours tendance à me déshydrater.

Je me dis qu’il ne faut pas que je tarde à m’approvisionner avant que les commerces ne ferment si je veux avoir de quoi manger ce soir, cette nuit et demain dimanche jusqu’à « ma » supérette de Pluméliau (Km 421), premier ravitaillement trouvé l’an dernier.

Maintenant le vent présente une composante défavorable et je dois donc lutter contre lui malgré des forces en baisse.

Sur les communes que je traverse je ne vois que des boulangeries et donc que des possibilités de viennoiseries ou de pâtisseries bien sucrées. Or je « rêve » d’un jambon-beurre…
Pas envie non plus de m’écarter de ma route à la recherche d’une éventuelle supérette.

19 heures. Je me dis que j’aurais du m’acheter un pain complet à manger tel quel plutôt que de filer sans rien. Maintenant les commerces vont être fermés…
Mais non ! Dans Plélan-le-Grand (Km 287) je passe devant un petit supermarché qui ferme à 20h00 !
J’en profite pour faire le plein de victuailles : sandwiches, petits pains, jambon, rosette de Lyon, St-Yore…
Je mange illico deux sandwiches pain-complet-jambon-emmental et tente de caser le reste dans ma sacoche…
Coût de l’arrêt : 30 minutes. Mais ça va mieux. Nettement mieux même. Comme quoi un moteur ne peut fonctionner indéfiniment sans carburant.

En arrivant à Redon (Km 331), dernier contrôle du jour, je valide ma carte dans une pizzeria. Je ne suis pas le seul à y être passé puisque la serveuse en me voyant sort immédiatement le tampon de la maison et me dit qu’on l’a prévenue que d’autre allaient venir dont un en maillot vert… Ce n’est pas moi, le mien est bleu-blanc-rouge (Paris-Brest-Paris 2007). Le gars en question doit être derrière.

En repartant il ne me reste que 14 kilomètres jusqu’à l’hôtel que j’ai réservé à Peillac. Je leur ai passé un coup de fil pour les prévenir que je venais bien mais que j’aurai une demi-heure de retard. Pas de soucis.

J’arrive donc « Chez Antoine » à 22h30, soit trente minutes plus tard que prévu mais j’ai mangé et je trimbale de quoi me rassasier copieusement tout le dimanche.

Chez Antoine - 56220 Peillac

Le temps de voir avec la patronne pour mon départ à 05h00, de récupérer ma chambre et d’aller ranger mon vélo dans la remise, Gilbert et Désiré arrivent !
« Tu comptes repartir à quelle heure » me demande Gilbert. « J’ai prévu 05h00. Mais je pense partir un peu avant »…

En fait j’ai prévu un arrêt de 7 heures à l’hôtel. Me basant sur l’expérience de l’an dernier (impossible de prendre un café avant 08h00) je me suis dit qu’il ne servait à rien de partir trop tôt. Après tout c’est un brevet, on a 40 heures pour le valider. Inutile de courir ce n’est pas une course. J’ai juste prévu d’arriver à Brest pour 18 heures histoire d’éviter le gros de la circulation du dimanche soir.

Une bonne douche bien chaude. Encore un bon sandwiche et voilà l’heure de se coucher.
J’ai prévu de prendre un cachet pour dormir. Comme je tombe de sommeil, finalement je ne le prend pas. Erreur !
Effectivement je m’endors comme une masse… pour me réveiller 90 minutes plus tard et commencer à tourner en rond. Mais maintenant il est trop tard pour prendre le fameux cachet. Mettant quatre heures à s’éliminer, je n’ai pas envie de reprendre la route de nuit en étant encore « comateux ».
Bref je vais passer le reste de ma nuit en dormant par petits bouts.
Que cela me serve de leçon. Je ne prends jamais de cachets pour dormir. Il n’y avait aucun risque à en prendre un et au contraire tout à perdre à ne pas en prendre.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Si t’as du mal à roupiller
Viens donc faire un tour à Lambé

En finissant de ranger mes affaires ce dimanche matin, j’entends Gilbert et Désiré qui s’en vont. Ma chambre donne du côté de la remise et les chaussures de vélo dans le graviers ça fait du bruit !
« Un peu avant 05h00. » avais-je répondu à Gilbert… effectivement il est 04h57 lorsque je reprends la route !

Au départ le ciel est parfaitement dégagé, un magnifique bleu-nuit, un fin croissant de lune. La température est agréable.
Mais petit à petit le ciel ce couvre, la température (ressentie) baisse et le bleu-nuit cède la place à un gris-jour-triste !

Comme l’an dernier je traverse des villages « morts », c’est-à-dire où tous les commerces sont fermés. Il devient impossible de trouver un café d’ouvert le dimanche matin en Bretagne !
Mes espoirs reposent sur Pluméliau (Km 421) où l’an dernier j’avais trouvé une supérette ouvrant à 08h00.
Ce coup-ci j’ai calculé mon plan de route en conséquence, prévoyant de m’y arrêter et d’y déjeuner.
La supérette est bien là, elle vient d’ouvrir. Je m’achète des sandwiches que je consomme sur place, gardant mes stocks pour le reste de la journée.
Pour la boisson il faudra se contenter de St-Yore, le café n’ouvre qu’à 09h00 lui ! (Enfin c’est ce que l’on m’a dit, je n’ai pas attendu pour vérifier).

En arrivant à Guern (Km 436), enfin un café d’ouvert !
Nous sommes nombreux à nous y retrouver…
Je savoure mon grand café. La patronne me demande ce que l’on fait, d’où l’on vient, où l’on va… Évidement la réponse à toute ces questions suscite immédiatement la même réaction de la part de l’assistance. 600 bornes à vélo dans le weekend…

Bon je les laisse réfléchir sur le sujet et reprend la route sans tarder.

Dans mon rétroviseur j’aperçois un cyclo qui tente de me suivre. Je le perd un peu dans les bosses, il se rapproche dans les descentes. Je lève un peu le pied et il me rejoint.
Il reste quelques minutes derrière moi puis monte à ma hauteur et me dit « je suis crevé, ça ne t’ennuie pas si je profite des tes roues ? »
Cela ne me gène pas « tant que tu ne me colles pas trop. Par sécurité. Le vent s’est levé et vu ma prise au vent, il m’arrive de faire des écarts ».

Le parcours qui nous attend est particulièrement cassant.
Je dis à mon compagnon que mon intention est de rejoindre le contrôle de Coray sans m’arrêter. De maintenir un rythme modéré mais constant.
Il peine dans les côtes mais profite des descente pour me rattraper. Au début cela m’intrigue. Généralement, du fait de mon poids (et oui, grand = lourd) dans les descentes je double tout le monde. Et puis je réalise que le vent nous est nettement défavorable et que mon collègue, bien plus petit, est beaucoup plus aérodynamique !

Lorsque le relief le permet nous discutons un peu et j’apprends petit à petit que Georges vient de Saint-Malo, qu’il a déjà 5 Paris-Brest-Paris à son actif et que le prochain « sera le dernier ».
– Ah bon ?
– Ben oui j’ai passé les 70 ans !

Deux gars qui semblaient cramés à Guern nous rattrapent et nous doublent. Nous les voyons continuer tout droit dans une longue et terrible côte là où… il fallait tourner juste avant à droite pour rejoindre Le Faouët par une petite route moins violente !
Du coup nous arrivons à Coray avant eux. Rien ne sert de courir, encore faut-il savoir où l’on va !

Au contrôle de Coray nous retrouvons un certain nombre de gars. Dont Gilbert, Désiré, et plein de cyclos du club de Brest.

Nous profitons de l’arrêt pour bien nous alimenter. La partie suivante étant encore bien cassante. Nous devons rejoindre le Roc Trévézel mais auparavant nous avons la vallée de l’Aulne à franchir.

Après une bonne coupure nous repartons. Ma décision est prise, moi qui roule généralement seul, je vais guider Georges jusqu’à Brest.

Si t’en as marre de galérer
Viens donc faire un tour à Lambé

Après Coray cela commence par de bonnes descentes. J’en profite pour mettre le turbo. J’ai vu que Georges descendait bien, autant gagner du temps avant les côtes qui nous attendent pour remonter jusqu’au Roch Trévézel.
En chemin Georges éprouve le besoin de faire une pause technique. J’en profite pour m’allonger dans l’herbe. De retour de sa « cachette » mon collègue me branche : « je suis sympa avec toi, je te laisse le temps de te reposer ! ».

Finalement nous rejoignons la D764 à Croas an Herry. À partir de maintenant nous roulons sur nos traces de la veille. Encore 6500 mètres et nous voilà au Roc Trévézel.
15 kilomètres de plus et c’est Sizun, septième et dernier contrôle.
Un Perrier pour moi, un grand café pour Georges. Chacun mange ce qu’il lui reste et… il va être temps de s’attaquer au dernier tronçon de ce brevet : 39 kilomètres, sachant que la partie Landerneau-Guipavas n’est pas de tout repos…

Si ton brevet tu veux terminer
Viens donc faire un tour à Lambé

De Guipavas je reprends la petite route qui rejoint la zone industrielle de Kergaradec, traverse celle-ci (un vrai labyrinthe) et nous arrivons finalement à la maison de Quartier de Lambezellec.

Bilan : 606 kilomètres et 5684 mètres de dénivelé cumulé soit une moyenne de 938 m / 100 Km.

Matmatah : Lambé An Dro 😉

09 Mai2011
 

Ce weekend avait lieu le BRM 400 de Guipavas, près de Brest (29).

Ce brevet fait partie de la série qualificative (200/300/400/600) pour le Paris-Brest-Paris.

Le départ est prévu le samedi 7 mai à 20 heures pour une arrivée le dimanche avant 23 heures, le délai pour un 400 étant de 27 heures.

Dans la série des quatre brevets imposés pour pouvoir s’inscrire au Paris-Brest-Paris, le 400 passe pour être le plus difficile car il implique une nuit blanche sur le vélo. Le brevet de 600 kilomètres n’étant « que » deux journées à 300 kilomètres coupées par quelques heures de sommeil réparateur (sauf pour les meilleurs qui abattent les 600 kilomètres en moins de 24 heures ni pour les plus lents qui n’ont pas le temps de se reposer et qui vont galérer pendant 40 heures…).

C’est la première fois que je participe au 400 organisé par Guipavas. En 2007 j’avais réalisé ce brevet au départ de Carhaix. Cela dit, un certain nombre de tronçons du parcours me sont parfaitement connus.

7-8 mai 2011 : BRM 400 de Guipavas (29)

Un des problèmes avec les parcours de nuit est la gestion des contrôles. En effet ceux-ci ont normalement lieu dans des commerces (généralement ceux dans lesquels on peut se ravitailler !). La nuit, tout étant fermé, il n’y a pas moyen de se ravitailler et la preuve du passage doit se faire par un autre moyen (envoi d’une carte postale, photo devant le panneau d’entrée de la ville…) à moins que le contrôle ne soit effectué par l’organisation elle-même…

Pour ce 400, quatre des cinq contrôles intermédiaires vont avoir lieu de nuit…
Je me fait un plan de route avec une arrivée le dimanche pour 18 heures soit cinq heures de marge.
Mon intention est de rouler à bon rythme jusqu’à Carhaix (Km 98 – contrôle 2) pour y être vers minuit et profiter d’une bonne pause ravitaillement avant la fermeture des bars.
Ensuite je compte rouler cool pour éviter d’arriver à Quintin (Km 232 – contrôle 4) avant 08h00 le dimanche car je sais par expérience que généralement rien n’est ouvert avant…
Le soucis reste donc le contrôle de Lézardrieux (Km 178 – contrôle 3).

Contrairement au 200 (Trévé-22) et au 300 (Plémet-22) que j’ai été faire dans les Côtes d’Armor, cette fois je participe à un brevet tout de prêt de chez moi. J’arrive donc une demi-heure avant le départ.

Je récupère ma carte de route et apprends deux nouvelles :

  • une petite modification du parcours avant Lanvollon (Km 203), la route initialement prévue étant maintenant interdite aux vélos…
  • l’organisation assure le contrôle de Lézardrieux !

Dans les participants je repère Vincent, diagonaliste et membre du forum Super Randonneur. C’est avec plaisir que je vais le saluer.

7 mai 2011, BRM 400 de Guipavas

20h00 : c’est parti pour 400 kilomètres !

Depuis quelques jours la météo est assez instable avec de bonnes averses orageuses et de bons coups de vent. Nous partons sous un ciel chargé et de grosses goutes éparses…
La première partie est la plus facile en terme de relief : Landerneau, Landivisiau, nous sommes dans la vallée de l’Elorn, c’est facile. Les premières bosses arrivent ensuite en chemin pour Morlaix, mais rien de bien méchant.
J’arrive au contrôle de Morlaix, valide ma carte, fixe ma lampe frontale sur mon casque et repars illico, mon objectif étant un bon ravitaillement à Carhaix avant la fermeture des bars.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Si le temps n’est pas terrible, en revanche il ne fait pas froid. Je suis parti en cuissard court et manches courtes et compte le rester jusqu’à Carhaix. En effet maintenant ça monte ! La partie Morlaix-Carhaix est même assez atypique pour la région : de la longue montée continue plutôt qu’une succession de montées-descentes comme on a généralement dans la région.

D’un coup le ciel se lâche : je suis trempé mais ne change rien à mon équipement. Le relief m’évite de refroidir et le reste de vêtements restent au sec pour la pause à venir.

En arrivant à Carhaix à minuit comme prévu, je repère dès l’entrée le camping car de l’organisation ! Je valide le contrôle mais décide de maintenir mon projet d’une pause ravitaillement avant « la nuit ».
Je fais le difficile, le premier bar ne me dit rien, le second expulsant une musique bretonne tonitruante ne me convient pas non plus, je m’arrête au troisième (de toute façon s’était apparemment le dernier d’encore ouvert…).
Je pause mon vélo sur la terrasse contre une table à l’abri de la bâche et… hésite un peu. Il y a plein de monde, certains déguisés, c’est bruyant… puis je me dis qu’il n’est pas raisonnable de repartir le ventre vide et de toute façon je n’ai aucun intérêt à prendre de l’avance en pleine nuit. Je rentre donc…
La première chose qui me frappe à l’intérieur (en dehors de gens déguisés) c’est… un cadre de vélo accroché au mur ! Un peu plus au fond il y a même un vieux vélo…
Arrivé au comptoir, le barman, me voyant, brandit illico son tampon ! Inutile, ma carte est déjà validée !
Je commande un coca. Le barman m’apporte un pleine assiette de toasts : saucisson, jambon, pâté… « il faut prendre des forces me dit-il » !
Il m’apprend qu’ils fêtent les un an du bar.
L’ambiance est bon enfant, pas du tout le style « pochetrons qui font la fermeture » mais plutôt étudiants sympa qui passent une bonne soirée.
J’aurais l’occasion de discuter avec plusieurs d’entre-eux, beaucoup connaissent le Paris-Brest-Paris (Carhaix est ville-étape de l’épreuve avant et au retour de Brest), tous sont admiratifs.

Je commande un grand café, il m’est offert par la maison !
Je souhaite refaire le plein de mes bidons, le barman me propose d’y rajouter du sirop !
Je ne regrette pas de m’être arrêté ici ! Quel accueil ! Un excellent souvenir, tout à fait dans l’esprit de ce que je cherche à faire : trouver un moyen terme entre « foncer comme un dingue » sur son vélo et baguenauder sur sa bicyclette. La « troisième voie » (?!) entre cyclosportif et cyclotouriste.

BRM 400 de Guipavas, contrôle de Carhaix BRM 400 de Guipavas, contrôle de Carhaix

Lors de ma diagonale Perpignan-Brest j’avais été tellement choqué par l’accueil lamentable d’un bistrotier de Châteaulin qui avait catégoriquement refusé de tamponner mon carnet de route que je me permets de conseiller vivement de vous arrêter au P’tit Bar de Carhaix, d’autant qu’il est situé sur notre route (26 rue des Martyrs). Donc si le contrôle est bondé lors de Paris-Brest-Paris, un peu plus loin il y a une adresse sympa !

Le P'tit Bar à Carhaix Le P'tit Bar à Carhaix

Bon, ce n’est pas fini ! Il est 01h00 et il me reste 300 kilomètres à faire !

J’enfile mes jambières, mon maillot manches longues et c’est parti pour Lézardieux. 80 kilomètres.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Vu la longueur de mon arrêt je me dis que tous le monde a dû me passer devant. Aucune importance, je suis mon plan de route.

Je mets tout de même un peu le turbo dans les premiers kilomètres car il faut réchauffer la machine. Il pleuviote plus ou moins, mais cela reste correct.
En chemin j’aperçois des lueurs sur la route : tout un groupe de cylos arrêtés, en train de faire une pause ! Décidément je préfère ma méthode : pas d’arrêt entre les contrôles, mais profiter à fond de ceux-ci.

En traversant Guingamp (Km 146), en franchissant un carrefour, je vois sur ma gauche, un autre groupe arrêté au feu rouge ! Je sais maintenant que j’ai remonté pas mal de monde (à l’insu de mon plein gré !).

Le ciel s’est petit à petit dégagé, une myriade d’étoiles est bien visible. C’est beau une nuit à vélo !

En arrivant à Lézardrieux, troisième contrôle (Km 178), le camping car de l’organisation est bien là, à l’entrée de la ville sur un petit parking.
Certes c’est un contrôle, il y a bien le coup de tampon sur la carte de route MAIS : c’est un ravitaillement du tonnerre !
Sandwiches, soupes chaudes, quatre-quart, café, plein des bidons… à 4h00 du mat’ sous les étoiles ! Quand je pense que certains sont bêtement sous une couette !!!

BRM 400 de Guipavas : le contrôle de Lézardrieux

Un grand merci aux bénévoles. Un contrôle avec un tel ravitaillement, à 180 kilomètres du départ (donc ouvert de 01h14 à 07h52…) chapeau !

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Rassasié je reprends ma route sans attendre le groupe qui s’apprête à repartir. Les premiers kilomètres se font en grelotant, il faut le temps de se réchauffer musculairement pour compenser l’effet du vent sur les vêtements humides (et les pieds trempés…).
Mon objectif suivant est Quintin à 54 kilomètres où j’espère prendre un petit déjeuner.
En attendant il faut d’abord atteindre Lanvollon sans suivre la feuille de route initiale, celle-ci nous faisant passer par une portion désormais interdite aux vélos.
Au départ on nous a distribué une feuille avec le détour à suivre. J’avoue ne l’avoir même pas regardée. Le flair, la signalisation et le GPS m’ont permis de m’y retrouver sans problème particulier.

Dans Lanvollon (Km 203) je rejoins un groupe. Je roule avec eux jusqu’à Quintin (Km 232).

Quintin est normalement une jolie citée, mais en ce dimanche matin au ciel bien lourd, 8 mai de surcroît, l’endroit parait bien vide et triste. Pas un bar d’ouvert, la seule trace de vie s’est recroquevillée dans la boulangerie. Je ne suis pas sûr qu’il restait la moindre viennoiserie pour les habitants à leur lever, nous avons tout dévalisé !
Oui, mais. Après une nuit à vélo, des croissants c’est bon assis au chaud devant un bon café. Là nous nous retrouvons debout dehors, sous un ciel peu engageant.
Je mange un croissant sur place, range le reste et décide de reprendre la route immédiatement en m’arrêtant dans le premier café ouvert.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Il faudra atteindre le village suivant, Corlay (Km 247), pour enfin trouver un bistrot ouvert. Il était temps, le déluge reprend !
Le patron a de quoi se réjouir d’avoir ouvert. Son chiffre d’affaire a du faire un bon inespéré ce jour là, vu le nombre de grands cafés qu’il nous a servi !

Je déjeune d’une demi-baguette aux céréales et de deux grands cafés, refait le plein de mes bidons, laisse repartir le groupe, il n’y a pas le feu je suis en avance sur mon planning !
Lorsque je repars, l’averse à quasiment cessée.

Le prochain contrôle (le dernier avant l’arrivée) est à Châteaulin (Km 352). L’étape Quintin-Châteaulin étant la plus longue, 120 kilomètres.

Notre ennemi est maintenant clairement le vent. Et plus nous allons nous rapprocher des côtes sud-ouest plus son effet défavorable va se faire nettement sentir.

« Des courants d’air » titre le Télégramme pour sa page météo du 8 mai :

Le Télégramme : météo du 8 mai 2011

Des rafales à 50-60 Km/h sont au menu de la journée.

En superposant notre parcours avec la carte météo de ce dimanche voilà ce que cela donne :

BRM 400 de Guipavas et météo du 8 mai 2011

Si le relief a été relativement facile depuis le départ (hormis le tronçon Morlaix-Carhaix), les derniers 130 kilomètres à partir de Rostrenen (Km 270) vont se charger de nous rappeler que si la Bretagne n’a pas de montagnes, elle est tout sauf plate.

Après Gourin (Km 300) nous franchissons le col de Toullaëron (266 m).

Arrivé à Spézet (Km 312) j’ai malgré tout une bonne heure d’avance sur mon tableau de marche. Je ferais bien une pause repas mais ce jour est particulier : c’est un dimanche et c’est le 8 mai. Depuis ce matin, en dehors des boulangeries et de quelques bars, tout est fermé. Or j’ai très envie de salé. Marre des viennoiseries !
En désespoir de cause j’achète des crêpes à emporter, trouve un banc en plein soleil devant la mairie (et un pub irlandais dans lequel je m’interdit d’entrer !) et décide de m’octroyer une petite sieste.

Lorsque je me décide à repartir, le patron du pub vient me voir. On discute un peu et il me propose spontanément de refaire le plein de mes bidons (non, non, pas de whiskey ni de Guinness !!!).

40 kilomètres de bosses et fort vent défavorable plus loin, j’arrive enfin à Châteaulin, dernier contrôle, au moment où une forte radée se déclenche…

Je me précipite dans une pâtisserie/salon de thé (pas de bar ouvert dans mon secteur) et commande un grand café avec un kouign-amann (gâteau breton composé de 80% de sucre et 120% de beurre salé – au moins 😉 ).

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Il ne me reste plus que 50 kilomètres avant l’arrivée (le même trajet que la fin de ma diagonale Perpignan-Brest jusqu’au pont Albert Louppe).

J’avais établi un plan de route pour arriver à 18 heures, je termine en fait à 17h45. J’aurais pu finir plus tôt (même avec ce vent) puisque j’ai plusieurs fois « trainé » en route.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Bilan : 406 kilomètres et 3746 mètres de dénivelé cumulé soit une moyenne de 922 m / 100 Km. Comme lors du BRM 200 de Trévé, mais moins que lors du BRM 300 de Plémet.

18 Avr2011
 

Peu de temps entre le BRM 300 validé à Plémet le dimanche 17 avril et mon départ pour Avignon en vue de la Flèche Vélocio.

Le CR du BRM 300 va venir. Patience !

Juste quelques chiffres : le parcours était bien conforme à la Bretagne, pas de montagne mais 3532m de D+ (pour 320 Km au lieu de 306 du fait de mon détour de 14 kilomètres).
Soit 1104 m /100 Km. La première moité ayant été un peu plus dure avec 1800 m de D+ au Km 150…

Page en travaux

04 Avr2011
 

Hier, 3 avril 2011, avait lieu le BRM 200 de Trévé, près de Loudéac dans les Côtes d’Armor (22).

Ce brevet fait partie de la série qualificative (200/300/400/600) pour le Paris-Brest-Paris.

Jusqu’à dimanche dernier je considérais un brevet de 200 kilomètres comme une simple formalité…
Un faux mouvement et… brusque douleur dans le bas du dos. Verdict du médecin consulté mardi midi : lombalgie aigüe. Il est hors de question de songer à monter sur un vélo dans trois jours…
Par chance la kiné que je vais consulter est spécialiste du dos. Elle ne pense pas non plus que je pourrai être au départ pour 200 kilomètres mais me cale tout de même trois séances de rééducation d’ici au samedi.
Mercredi matin, à quatre jours du départ, je suis dans l’incapacité de me lever. Lorsque je fini par trouver la trajectoire à peu près supportable pour sortir de mon lit je me dis qu’il va falloir trouver un autre BRM à faire…
Malgré tout, comme j’ai du matériel de sport chez moi, je pratique à outrance les mouvements conseillés par la kiné.
Le jeudi matin cela va un petit peu mieux. Je continue mes mouvements. Deuxième séance de rééducation le soir.
Le vendredi la situation c’est encore améliorée et l’idée d’être au départ dimanche refait son chemin…
Samedi matin, troisième séance chez la kiné, je lui dit que j’ai l’intention de tenter le coup. Elle n’y met pas d’obstacle et me donne des conseils de position et de mouvements à faire sur le vélo.

Pour être à l’heure au départ (07h00) sans me lever en pleine nuit, je décide d’aller dormir sur place dans mon Vito.
Couché à 01h00, réveil à 06h00, cela me fait une nuit correcte avant le brevet.

Le départ est l’occasion de revoir des amis diagonalistes (Jean Morin, Michel Château, Jo Le Bastard) du club organisateur.

3 avril 2011, BRM 200 Trévé (22) 3 avril 2011, BRM 200 Trévé (22), Jean Morin 3 avril 2011, BRM 200 Trévé (22)

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

3 avril 2011, BRM 200 Trévé (22)

07h00. Nuit noire. Alors que l’heure sonne au clocher de Trévé je m’élance pour 206 kilomètres, avec l’intention de me ménager le plus possible.
Le premier contrôle est au kilomètre 34. Je me dis que si cela ne va pas je pourrais faire demi-tour. Après, autant continuer…

Le parcours est vallonné, je pédale à mon rythme, évite de me mettre en danseuse, essaye de me bien me cambrer, profite des descentes pour faire des exercices pour mes lombaires.

Le premier contrôle, Collinée (Km 34) est assuré par l’organisation.

BRM 200 Trévé, Contrôle de Collinée BRM 200 Trévé, Contrôle de Collinée

Le mal au dos est supportable, je continue !

Alors que j’approche de Plénée-Jugon, je vois arriver à ma rencontre un cycliste : c’est Denis (Ekinox sur le forum Super Randonneur). Il m’apporte une viennoiserie dont je vais me régaler !
Denis était déjà venu à ma rencontre lors de la première étape de ma diagonale Brest-Strasbourg en septembre 2010.

Nous roulons de concert jusqu’au contrôle de Ploubalay (Km 84) où nous prenons un café.
J’ai décidé de rouler tranquillement et à un rythme régulier et à ne faire que de courts arrêts pour éviter d’avoir une mauvaise surprise une fois refroidi.

Le ciel est totalement couvert, il ne fait pas très chaud, l’ambiance est « tristoune ». Mais il ne pleut pas et il n’y a pas de vent.

Nous repartons de Ploubalay, direction Dinan. Denis me guide pour traverser la ville et me mettre sur la route d’Evran. Puis nous nous séparons.
Merci Denis pour cette bonne cinquantaine de kilomètres fais ensemble.

Après Dinan (Km 102) je ne vais pas rester seul longtemps. En arrivant à Evran (Km 113) j’aperçois Jean-Louis qui m’attend !

BRM 200 Trévé, Evran BRM 200 Trévé, Evran

BRM 200 Trévé, Evran : Jean-Louis

Jean-Louis est venu de Vitré. Cela n’est pas la première fois que nous nous rencontrons (à Loudéac lors de Brest-Menton, à Bain de Bretagne lors de Menton-Brest et au Pellerin lors de Perpignan-Brest).
Jean-Louis, Jeff (de Gap), Stéphane (de Saumur) et moi allons faire une flèche Vélocio pour Pâques.

Nous rejoignons Bécherel, troisième contrôle (Km 123) où il était prévu de faire une pause crêpes.

J’avais déjà fait halte dans cette crêperie lors du BRM 600 de Brest en juin 2010.

Malheureusement, il est midi et demi, nous sommes encore hors saison et beaucoup d’établissements sont fermés. Celui-ci est complet. Ne souhaitant pas perdre de temps, je fais une croix sur les crêpes.
Nous discutons un peu de notre future Flèche puis je reprends la route.

On sent bien que le soleil aimerait percer, mais il a bien du mal. Le vent en revanche commence à se lever, défavorable évidemment…

Le ciel qui était uniformément blanc ce matin présente maintenant quelques trouées… mais avec de gros nuages noirs.
Alors que j’approche de Ménéac (Km 171) la pluie se met à tomber… et le vent d’ouest se renforce…

Ce ne sont que quelques averses mais à la longue… ça mouille !

J’arrive à La Trinité-Porhoët (Km 180), dernier contrôle, avec le club de Plémet chez qui j’ai l’intention de faire mon brevet de 300 kilomètres le 17 avril prochain.
Je prends un grand café histoire d’absorber quelque chose de chaud. Marre de l’eau glacée des bidons.
C’est d’ailleurs le problème avec ce type de temps. Il n’incite pas à boire et du coup on a tendance à se déshydrater. Je sens que c’est mon cas. Je n’ai pas assez bu durant le parcours.

Les derniers 26 kilomètres se font à lutter contre le vent et les dernières bosses. En effet il faut traverser Loudéac et remonter jusqu’à Trévé.
J’arrive à temps, quelques minutes plus tard c’est le déluge !

En rendant ma carte de route je suis satisfait. Certes j’ai mis 30 minutes de plus que ce que je prévoyais ce matin mais je reviens de loin. Le brevet est validé et je n’ai pas de douleur particulière dans le dos. Juste un peu les reins « en compote » mais lorsque je repense à mercredi matin je m’en sort bien.

Une nouvelle voie pour la médecine : la masothérapie ? 😉

Mon GPS a mesuré 203,7 Km pour 1880 mètres d’ascensions soit un dénivelé cumulé moyen de 923 m /100 Km.

01 Nov2010
 

(Pour un rappel du règlement des Diagonales de France)

(Lire le début du compte rendu du triangle BS-SP-PB)
Compte rendu de la diagonale Brest-Strasbourg
Compte rendu de la diagonale Strasbourg-Perpignan

Diagonale Perpignan-Brest

du 6 au 9 octobre 2010.

Triangle 2010, trois diagonales de France à la suite : Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Mercredi 6 octobre : cette première étape doit me mener à Montauban via Castelnaudary.

6 octobre 2010, Perpignan-Montauban

Mon départ de Perpignan est fixé à 07h00 ce mercredi 06 octobre.
Après un copieux petit-déjeuner je quitte Saint-Estève et rejoins le commissariat de Perpignan. L’officier de police à l’accueil est celui qui m’a reçu lors de mon arrivée de Strasbourg l’avant-veille !
Comme je suis en avance et tiens à partir à l’heure prévue, nous discutons un bon moment.

Diagonale Perpignan-Brest, Cachet du départ

Troisième diagonale d’affilé, nouvelles conditions climatiques ! Ce matin il y a du crachin !

J’ai choisi de quitter Perpignan par l’ouest, par la montagne donc.
Rien de bien difficile pour autant, le point haut de cette diagonale, le col de Campérié étant à 534 m.

Carte Postale Départ, Perpignan-Brest 2010

Je poste ma carte postale départ d’Estagel. J’en profite pour prendre un chocolat chaud et m’approvisionner en tablettes de chocolat noir. Est-ce le froid humide, j’ai mal au bide. J’accompagne mon cacao d’une capsule de charbon actif. La gastro ce n’est jamais rigolo, mais encore moins à vélo…

Je reprends ma route vers Quillan, Limoux et Castelnaudary mon premier contrôle.

Par chance, le crachin du matin n’a pas duré. Le soleil a fini par percer et il fait maintenant vraiment beau. Plus de douleurs au ventre non plus. Plus de peur que de mal.
Comme à Quillan j’ai mangé un énorme sandwich je ne m’attarde pas trop à Castelnaudary. L’idée d’un cassoulet avec le temps qu’il fait et les kilomètres encore devant moi ne me tente guère… Je me contente de… quatre Magnums ! Le défi étant de les manger avant qu’ils ne fondent…

Je contourne Toulouse par l’est en passant à Montastruc-la-Conseillère (Km 212). En chemin je vois un automobiliste arrêté sur le bas-côté qui me fait signe. Il a fait demi-tour après m’avoir croisé. C’est un diagonaliste et lorsqu’il a vu mes plaques de cadre évidemment… Je n’ai malheureusement pas retenu son nom, mais c’était une fois de plus une rencontre bien sympathique.

Petit ravitaillement à Montastruc et je repars pour Montauban. Encore une quarantaine de kilomètres.

En fin de journée, alors que la nuit commence à tomber et qu’il me reste une vingtaine de kilomètres avant Montauban, j’aperçois un phare de vélo arriver en face. Le vélo fait demi-tour en me voyant et cale son rythme pour que je le rejoigne. Pas de doute c’est un sariste ! Et effectivement Jean-Claude Bertelli est venu à ma rencontre et va me guider jusqu’à mon hôtel de Montauban ! Non sans m’avoir offert un coup à boire et une bonne crêpe au sucre !

Montauban

© Jean-Claude Bertelli

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Jeudi 7 octobre : de Montauban à Saint-Jean-d’Angely via Bergerac et Cognac.

7 octobre 2010, Montauban-Saint-Jean-d'Angely

Il me faut être à Bergerac avant midi car la pile de mon compteur n’a pas réussi à tenir jusqu’à Brest. Hier elle m’affiche sans autre préavis « pile vide » et aujourd’hui, effectivement, il n’y a plus d’affichage ! Utilisant de toutes petites routes, certaines sans numéro, le compteur m’est vraiment indispensable pour ma navigation.

Il y a des routes sans numéro et d’autres avec des numéros à rallonge : D3e4… on dirait un coup aux échecs. Oui mais un coup… en diagonale !

Si le point haut de la Diagonale a été franchi hier, cette étape de 304 Km est bien plus difficile car extrêmement vallonnée. Je n’arrête pas de monter et de descendre sous une chaleur assez forte. Le poids de mon chargement se fait bien sentir. En effet, partisan de l’autonomie, je suis parti avec tout le nécessaire pour mes trois diagonales.

Les toutes petites routes ont un avantage : il n’y a quasiment pas de circulation. Ne pas voir plus d’une voiture à l’heure, quel bonheur. En revanche, c’est vrai que je roule nettement moins vite : la chaussée n’est pas toujours en très bon état et il faut être vigilant aux nombreux changements de direction.

Cette étape est particulière. C’est la seule de tout mon périple où je m’arrête dans un hôtel traditionnel. En effet à Saint-Jean-d’Angely je n’avais pas vraiment le choix. Dans ce genre d’hôtel il n’y a pas de service de nuit. On ne peut arriver à n’importe quelle heure de la nuit et entrer grâce à sa carte bancaire. Il me faut donc y être avant la fermeture. Qui plus est un jour de semaine, hors saison…

À Barbezieux (33 Km avant Cognac) je m’arrête chez un traiteur et fais le plein de ravitaillement histoire d’être sûr d’avoir de quoi manger ce soir : salade de pâtes (600 grammes !) au saumon fumé et crevettes, du jambon, des crêpes au sucre…

Je ne perds pas de temps lors de mon contrôle à Cognac, valide mon carnet, bois une menthe à l’eau (et non, pas de cognac !) et fonce sur Saint-Jean-d’Angely.

J’avais prévu d’arriver vers 21h00, or j’y suis pour 21h30. Pas de problème et l’accueil est vraiment très sympathique.

Hôtel-restaurant La Goule Benèze à Saint-Jean-d'Angély

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Vendredi 8 octobre : de Saint-Jean-d’Angely à Vannes via Marans et Le Pellerin.

8 octobre 2010, Saint-Jean-d'Angely-Vannes

Cette troisième et avant-dernière étape, prévue pour 304 Km, me conduit à Vannes après passage de La Loire par un bac entre Le Pellerin et Couëron au Km 199.

Je quitte l’hôtel de Saint-Jean-d’Angély à 06h00. Selon mon habitude je commence par rouler une trentaine de kilomètres avant de prendre un petit-déjeuner à Surgères : deux grands cafés, deux croissants et un pain au chocolat.
J’aime bien cette méthode qui consiste par commencer à rouler quelques dizaines de kilomètres, histoire de me réveiller, de me mettre tout de suite dans le vif du sujet, de profiter de la tranquillité de la nuit… puis de bien déjeuner en laissant à l’aube le temps de pointer son nez tout en regardant la faune diverse qui fréquente les cafés de bonne heure. Certains devant un café, d’autre devant un verre de blanc…
Ce matin là ce sera un groupe d’ouvriers portugais, les yeux rivés sur l’écran de la Française de Jeux, leurs cartons de je ne sais quelle arnaque institutionnalisée en main, et commentant dans leur langue les tirages tout aussi réguliers que décevants…

Aller, je quitte cette bulle de chaleur pour reprendre la route. Un autre trentaine de kilomètres me sépare de mon prochain contrôle.

À Marans, contrôle 5, Km 612, je prends une nouvelle collation : un chocolat chaud accompagné de deux chaussons aux pommes.

Marans

Le temps est vraiment magnifique. Il fait maintenant bien chaud.
Après Marans ma route me fait passer par Mareuil-sur-Lay-Dissais et La Roche-sur-Yon.
Aux Lucs-sur-Boulogne (Km 694) la nécessité de refaire le plein de mes bidons et un bistrot judicieusement placé sur le bord de ma route m’incitent à faire une courte pause.
L’occasion de manger une petite quiche accompagnée d’un coca bien frais.

Repas, Les Lucs-sur-Boulogne

Me voilà maintenant paré à rejoindre le contrôle suivant : Le Pellerin.
Ce contrôle revêt une importance particulière car c’est là que je dois franchir la Loire et donc retrouver la Bretagne pour une dernière « ligne droite » avant la maison.

En arrivant au Pellerin (Km 751) je décide de rejoindre d’abord le port et de faire valider mon carnet dans le bistrot le proche possible de l’embarcadère.
Voyant le bac s’éloigner du quai au moment ou j’arrive, je sais que je dispose de 20 minutes avant le départ du suivant. J’en profite pour boire deux menthe à l’eau bien fraîches et refaire le plein de mes bidons. Je donne quelques nouvelles et… il est temps de se précipiter, le bac arrive et commence à déverser son flot de voitures.

Au moment où je m’apprête à embarquer, il me semble entendre mon prénom au milieu du bruit des moteurs des véhicules qui débarquent et de ceux qui attendent leur tour. Je me retourne et je vois Jean-Louis, un autre pilier du forum « Super Randonneur » venu exprès de Vitré (plus de 200 Km aller-retour !) pour me voir ! Jean-Louis était déjà venu me voir l’an dernier à Loudéac lors de Brest-Menton et à Bain de Bretagne lors de Menton-Brest.

Le Pellerin : en attendant le bac. Jean-Louis

La rencontre sera courte : cinq minutes, le temps de la traversée.
Arrivé côté nord de la Loire (le Couëron), Jean-Louis m’offre une bouteille de Saint-Yore et un paquet de cookies au chocolat. Nous roulons brièvement ensemble, puis nos routes se séparent. Jean-Louis rentre sur Vitré, quand à moi je dois atteindre Vannes ce soir, soit normalement encore 105 Km…

Depuis mon départ de Brest, sur plus de 2700 kilomètres maintenant, j’ai réussi à suivre scrupuleusement le trajet que j’avais prévu, malgré parfois des routes minuscules et non numérotées. Et bien cette fin d’avant-dernière étape sera celle de la galère la plus complète question navigation…
Il faut dire qu’en Bretagne l’accent a été mis sur les voies express, et se déplacer sur des axes principaux sans emprunter les fameuses voies express relève de l’exploit. Et tout particulièrement sur la partie entre la Roche-Bernard et Vannes.
Absence totale de panneaux aux carrefours, pas de numéros de routes, bifurcations avec la même localité indiquée des deux côtés…

À la Roche-Bernard, je franchis la Vilaine par l’ancien pont à haubans, la vue est superbe, je m’arrête exactement au milieu. Alors que je souhaite envoyer un message sur mon blog comme je le fais régulièrement depuis le départ, le navigateur de l’iPhone se plante et impossible de le relancer. Je décide de ne pas m’attarder et, avant même que j’ai le temps de repartir, arrive un énorme tracteur agricole et sa remorque… impressionnant l’effet sur le tablier suspendu du pont… l’impression de faire du saut à l’élastique avec mon vélo… je me dépêche de rejoindre l’autre rive.

Cette fin d’étape sera finalement interminable, d’abord du fait des difficultés à trouver ma route et ensuite parce que Vannes est une grosse ville dans laquelle on ne finit pas d’arriver…
Encore quelques kilomètres en pleine ville pour rejoindre mon hôtel que j’ai choisi à la sortie ouest c’est à dire du bon côté pour repartir demain matin.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Samedi 9 octobre : de Vannes à Brest via Châteaulin et Le Faou.

9 octobre 2010, Vannes-Brest

Au réveil ce matin-là : plus que 192 kilomètres et le triangle 2010 sera bouclé ! J’ai jusqu’à minuit, donc sauf gros pépin, la réussite semble assurée. Mais ne vendons pas la peau de l’ours…

Je connais quasiment tout le parcours, à l’exception d’un petit tronçon dans le contournement de Quimper. La navigation ne devrait donc pas être un problème contrairement à hier soir.

Je quitte rapidement Vannes pour Sainte-Anne-d’Auray où j’ai l’intention de prendre mon petit-déjeuner.
Il est encore tôt et le bistrot que j’avais en tête (j’y avais déjeuné, trempé, au matin de mon BRM 400 en 2007) est fermé. Par chance, je repère un peu plus loin, dans une rue adjacente, un bar déjà ouvert. C’est fou le flair que l’on a pour ces choses là lorsqu’on parcourt de longues distances à vélo…

L’arrivée au petit matin, dans un estaminet ou tout un chacun s’éveille devant un café ou un petit blanc, d’un cycliste fluo, lampe frontale sur la tête et au profil nettement plus… affuté que le client moyen est toujours un moment… intéressant.
Là, c’est carrément la serveuse qui branche Robert : « tu vois ce qu’il te reste à faire si tu veux perdre du poids ». Il faut dire que Robert déborde largement de son tabouret, se répand sur le comptoir, cramponné à son verre de vin et à un croissant…
Il me regarde, semblant jauger le boulot à accomplir. Il parait convaincu mais explique à la serveuse que s’il mange et bois trop c’est parce qu’il est dépressif. La serveuse tente de lui faire admettre qu’un peu de sport l’aiderait à moins tourner en rond sur lui même… Plein de bonne volonté, Robert décide d’y réfléchir devant un autre verre de blanc…
Avant que je ne commande mon deuxième grand café accompagné de son croissant, Robert nous quitte: « ce n’est pas le tout, mais le boulot m’attend ! ».
Je le reverrai quelques kilomètres plus loin, sa camionnette arrêtée devant un bar, Robert au comptoir !

Continuant ma route j’ai le plaisir de rencontrer Émile Le Roux, sariste, venu de Lorient à ma rencontre. Émile n’est pas venu les mains vides : une banane, une belle part de far et des crêpes ! J’aurai l’occasion de déguster tout cela lors d’une pause café, un peu plus loin.

Rencontre avec Émile Le Roux à la sortie d'Hennebont

© Émile Le Roux

Il faut savoir que j’ai créé ce site internet l’an dernier pour y publier les compte rendus de mes deux premières diagonales Brest-Menton (BM) et Menton-Brest (MB). Depuis j’y mets non seulement le compte-rendu des épreuves auxquelles je participe mais je donne aussi des informations en direct grâce à mon iPhone.
Or, magie d’internet, alors que j’étais en train de rouler avec Émile Leroux, un cyclo nous rejoint. Luc Floch a découvert mon site en faisant une recherche avec Google sur les longues distances à vélo. Il a lu le récit de mon triangle et voyant que j’allais passer près de chez lui est venu pour faire un bout de route avec moi ! Lorsque le virtuel rejoint le réel c’est vraiment formidable !

Peu après Hennebont ma route traverse la charmante citée de Pont-Scorff (56). Dommage qu’en réaménageant la ville on n’ait pas pensé aux deux roues : les bons gros pavés traditionnels c’est très joli, c’est peut-être efficace pour ralentir les voitures, mais avec un vélo de course c’est infernal !

Les pavés de Pont-Scorff

© Émile Le Roux

Après avoir franchi la « frontière » Morbihan-Finistère nous nous arrêtons dans un troquet et Émile m’offre un café. J’en profite pour déguster les bonnes choses qu’il m’a apporté. Encore merci Émile (et à ton épouse !) le far et les crêpes étaient délicieux !!!

Café, far breton, crêpes, me voilà de retour en Finistère !

© Émile Le Roux

Je continue ma route par Quimperlé, Bannalec et Rosporden.
J’évite Quimper en rejoignant Châteaulin par des petites routes (Elliant, Langolen, Briec).

Châteaulin est le 8ème et dernier contrôle de cette diagonale. Je m’arrête au bord de l’Aulne au restaurant-bar du même nom… la carte du jour me fait de l’œil. Après tout j’ai une marge énorme, je peux bien me faire une pause resto. Comme j’en ai l’habitude je décide de commencer par faire valider mon carnet de route… Eh bien ! Après 3000 kilomètres en France, après un certains nombre de brevets dans différentes régions, c’est là, au bord de l’Aulne, à quelques encablures de chez moi, en terre de cyclisme que l’on va pour la première fois me refuser de tamponner mon carnet !
Le tenancier aimable comme un gardien de goulag me soutient le plus sérieusement du monde que son tampon est un « tampon officiel, il porte mon numéro de siret ». J’ai beau lui monter mes trois carnets et la trentaine de tampons déjà apposés, y compris cinq cachets de commissariat de police, le type n’en démord pas…
Je n’insiste pas. Pas de temps à perdre. Tant pis pour lui, j’irai boire et manger ailleurs. Juste se rappeler que cet établissement n’aime pas les cyclistes.

Je valide finalement mon contrôle à quelques mètres de là. La patronne à qui je raconte l’anecdote résumera bien l’affaire : « c’est un c*n ! »

Heureusement je ne vais pas rester longtemps sur cette expérience pitoyable.
Alors que je gravis la côte qui suit Pont-de-Buis-lès-Quimerch, je vois surgir la dedeuche de collection de mon ami Rémi. Ça sent l’arrivée proche !

Passage à Quimerch

© Rémi de Brest

Après m’avoir pris en photo, il repart. Je sais qu’il m’a promis des crêpes pour mon arrivée…

Quelques kilomètres plus loin, au Faou, je poste ma carte postale « arrivée » : la troisième et dernière. plus que que 33 kilomètres pour être au commissariat de Brest !

En sortant du bourg, revoilà Rémi qui m’attend au bord de la route. Il tient absolument à me prendre en photo au pied du panneau…

Devant le panneau Le Faou !

(prononcer « le Fou »…)

Je redémarre (plus facilement que la 2CV de Rémi 😉 ), passe Daoulas et arrive à Loperhet. C’est là que m’attend le « ravito surprise » !

La caravane du tour !

© Rémi de Brest

La crêperie et... Rémi le crêpier ! Crêperie de Loperhet !

Vu l’avance que j’ai, je m’accorde un bon quart d’heure dégustation. De bonnes crêpes au beurre salé !

Encore merci, Rémi, pour ce super accueil !

Dégustation !

Bon, c’est pas le tout, mais il est temps de boucler la boucle !
Plougastel-Daoulas, le pont Albert Louppe, le Moulin Blanc, le port de plaisance puis le port de commerce, une dernière côte et me voilà au centre de Brest. Je fonce sur le commissariat.

Arrivée rue Colbert Arrivée au commissariat de Brest !

Et voilà, le triangle 2010 est bouclé, 13 jours et un poignée d’heures pour trois diagonales et 3100 kilomètres.
La température est bien douce en cette mi octobre et avec mon comité d’accueil nous allons prendre un pot de l’amitié rue de Siam.

Le triangle 2010 est bouclé ! Carnets diagonales Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest