01 Nov2010
 

(Pour un rappel du règlement des Diagonales de France)

(Lire le début du compte rendu du triangle BS-SP-PB)
Compte rendu de la diagonale Brest-Strasbourg
Compte rendu de la diagonale Strasbourg-Perpignan

Diagonale Perpignan-Brest

du 6 au 9 octobre 2010.

Triangle 2010, trois diagonales de France à la suite : Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Mercredi 6 octobre : cette première étape doit me mener à Montauban via Castelnaudary.

6 octobre 2010, Perpignan-Montauban

Mon départ de Perpignan est fixé à 07h00 ce mercredi 06 octobre.
Après un copieux petit-déjeuner je quitte Saint-Estève et rejoins le commissariat de Perpignan. L’officier de police à l’accueil est celui qui m’a reçu lors de mon arrivée de Strasbourg l’avant-veille !
Comme je suis en avance et tiens à partir à l’heure prévue, nous discutons un bon moment.

Diagonale Perpignan-Brest, Cachet du départ

Troisième diagonale d’affilé, nouvelles conditions climatiques ! Ce matin il y a du crachin !

J’ai choisi de quitter Perpignan par l’ouest, par la montagne donc.
Rien de bien difficile pour autant, le point haut de cette diagonale, le col de Campérié étant à 534 m.

Carte Postale Départ, Perpignan-Brest 2010

Je poste ma carte postale départ d’Estagel. J’en profite pour prendre un chocolat chaud et m’approvisionner en tablettes de chocolat noir. Est-ce le froid humide, j’ai mal au bide. J’accompagne mon cacao d’une capsule de charbon actif. La gastro ce n’est jamais rigolo, mais encore moins à vélo…

Je reprends ma route vers Quillan, Limoux et Castelnaudary mon premier contrôle.

Par chance, le crachin du matin n’a pas duré. Le soleil a fini par percer et il fait maintenant vraiment beau. Plus de douleurs au ventre non plus. Plus de peur que de mal.
Comme à Quillan j’ai mangé un énorme sandwich je ne m’attarde pas trop à Castelnaudary. L’idée d’un cassoulet avec le temps qu’il fait et les kilomètres encore devant moi ne me tente guère… Je me contente de… quatre Magnums ! Le défi étant de les manger avant qu’ils ne fondent…

Je contourne Toulouse par l’est en passant à Montastruc-la-Conseillère (Km 212). En chemin je vois un automobiliste arrêté sur le bas-côté qui me fait signe. Il a fait demi-tour après m’avoir croisé. C’est un diagonaliste et lorsqu’il a vu mes plaques de cadre évidemment… Je n’ai malheureusement pas retenu son nom, mais c’était une fois de plus une rencontre bien sympathique.

Petit ravitaillement à Montastruc et je repars pour Montauban. Encore une quarantaine de kilomètres.

En fin de journée, alors que la nuit commence à tomber et qu’il me reste une vingtaine de kilomètres avant Montauban, j’aperçois un phare de vélo arriver en face. Le vélo fait demi-tour en me voyant et cale son rythme pour que je le rejoigne. Pas de doute c’est un sariste ! Et effectivement Jean-Claude Bertelli est venu à ma rencontre et va me guider jusqu’à mon hôtel de Montauban ! Non sans m’avoir offert un coup à boire et une bonne crêpe au sucre !

Montauban

© Jean-Claude Bertelli

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Jeudi 7 octobre : de Montauban à Saint-Jean-d’Angely via Bergerac et Cognac.

7 octobre 2010, Montauban-Saint-Jean-d'Angely

Il me faut être à Bergerac avant midi car la pile de mon compteur n’a pas réussi à tenir jusqu’à Brest. Hier elle m’affiche sans autre préavis « pile vide » et aujourd’hui, effectivement, il n’y a plus d’affichage ! Utilisant de toutes petites routes, certaines sans numéro, le compteur m’est vraiment indispensable pour ma navigation.

Il y a des routes sans numéro et d’autres avec des numéros à rallonge : D3e4… on dirait un coup aux échecs. Oui mais un coup… en diagonale !

Si le point haut de la Diagonale a été franchi hier, cette étape de 304 Km est bien plus difficile car extrêmement vallonnée. Je n’arrête pas de monter et de descendre sous une chaleur assez forte. Le poids de mon chargement se fait bien sentir. En effet, partisan de l’autonomie, je suis parti avec tout le nécessaire pour mes trois diagonales.

Les toutes petites routes ont un avantage : il n’y a quasiment pas de circulation. Ne pas voir plus d’une voiture à l’heure, quel bonheur. En revanche, c’est vrai que je roule nettement moins vite : la chaussée n’est pas toujours en très bon état et il faut être vigilant aux nombreux changements de direction.

Cette étape est particulière. C’est la seule de tout mon périple où je m’arrête dans un hôtel traditionnel. En effet à Saint-Jean-d’Angely je n’avais pas vraiment le choix. Dans ce genre d’hôtel il n’y a pas de service de nuit. On ne peut arriver à n’importe quelle heure de la nuit et entrer grâce à sa carte bancaire. Il me faut donc y être avant la fermeture. Qui plus est un jour de semaine, hors saison…

À Barbezieux (33 Km avant Cognac) je m’arrête chez un traiteur et fais le plein de ravitaillement histoire d’être sûr d’avoir de quoi manger ce soir : salade de pâtes (600 grammes !) au saumon fumé et crevettes, du jambon, des crêpes au sucre…

Je ne perds pas de temps lors de mon contrôle à Cognac, valide mon carnet, bois une menthe à l’eau (et non, pas de cognac !) et fonce sur Saint-Jean-d’Angely.

J’avais prévu d’arriver vers 21h00, or j’y suis pour 21h30. Pas de problème et l’accueil est vraiment très sympathique.

Hôtel-restaurant La Goule Benèze à Saint-Jean-d'Angély

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Vendredi 8 octobre : de Saint-Jean-d’Angely à Vannes via Marans et Le Pellerin.

8 octobre 2010, Saint-Jean-d'Angely-Vannes

Cette troisième et avant-dernière étape, prévue pour 304 Km, me conduit à Vannes après passage de La Loire par un bac entre Le Pellerin et Couëron au Km 199.

Je quitte l’hôtel de Saint-Jean-d’Angély à 06h00. Selon mon habitude je commence par rouler une trentaine de kilomètres avant de prendre un petit-déjeuner à Surgères : deux grands cafés, deux croissants et un pain au chocolat.
J’aime bien cette méthode qui consiste par commencer à rouler quelques dizaines de kilomètres, histoire de me réveiller, de me mettre tout de suite dans le vif du sujet, de profiter de la tranquillité de la nuit… puis de bien déjeuner en laissant à l’aube le temps de pointer son nez tout en regardant la faune diverse qui fréquente les cafés de bonne heure. Certains devant un café, d’autre devant un verre de blanc…
Ce matin là ce sera un groupe d’ouvriers portugais, les yeux rivés sur l’écran de la Française de Jeux, leurs cartons de je ne sais quelle arnaque institutionnalisée en main, et commentant dans leur langue les tirages tout aussi réguliers que décevants…

Aller, je quitte cette bulle de chaleur pour reprendre la route. Un autre trentaine de kilomètres me sépare de mon prochain contrôle.

À Marans, contrôle 5, Km 612, je prends une nouvelle collation : un chocolat chaud accompagné de deux chaussons aux pommes.

Marans

Le temps est vraiment magnifique. Il fait maintenant bien chaud.
Après Marans ma route me fait passer par Mareuil-sur-Lay-Dissais et La Roche-sur-Yon.
Aux Lucs-sur-Boulogne (Km 694) la nécessité de refaire le plein de mes bidons et un bistrot judicieusement placé sur le bord de ma route m’incitent à faire une courte pause.
L’occasion de manger une petite quiche accompagnée d’un coca bien frais.

Repas, Les Lucs-sur-Boulogne

Me voilà maintenant paré à rejoindre le contrôle suivant : Le Pellerin.
Ce contrôle revêt une importance particulière car c’est là que je dois franchir la Loire et donc retrouver la Bretagne pour une dernière « ligne droite » avant la maison.

En arrivant au Pellerin (Km 751) je décide de rejoindre d’abord le port et de faire valider mon carnet dans le bistrot le proche possible de l’embarcadère.
Voyant le bac s’éloigner du quai au moment ou j’arrive, je sais que je dispose de 20 minutes avant le départ du suivant. J’en profite pour boire deux menthe à l’eau bien fraîches et refaire le plein de mes bidons. Je donne quelques nouvelles et… il est temps de se précipiter, le bac arrive et commence à déverser son flot de voitures.

Au moment où je m’apprête à embarquer, il me semble entendre mon prénom au milieu du bruit des moteurs des véhicules qui débarquent et de ceux qui attendent leur tour. Je me retourne et je vois Jean-Louis, un autre pilier du forum « Super Randonneur » venu exprès de Vitré (plus de 200 Km aller-retour !) pour me voir ! Jean-Louis était déjà venu me voir l’an dernier à Loudéac lors de Brest-Menton et à Bain de Bretagne lors de Menton-Brest.

Le Pellerin : en attendant le bac. Jean-Louis

La rencontre sera courte : cinq minutes, le temps de la traversée.
Arrivé côté nord de la Loire (le Couëron), Jean-Louis m’offre une bouteille de Saint-Yore et un paquet de cookies au chocolat. Nous roulons brièvement ensemble, puis nos routes se séparent. Jean-Louis rentre sur Vitré, quand à moi je dois atteindre Vannes ce soir, soit normalement encore 105 Km…

Depuis mon départ de Brest, sur plus de 2700 kilomètres maintenant, j’ai réussi à suivre scrupuleusement le trajet que j’avais prévu, malgré parfois des routes minuscules et non numérotées. Et bien cette fin d’avant-dernière étape sera celle de la galère la plus complète question navigation…
Il faut dire qu’en Bretagne l’accent a été mis sur les voies express, et se déplacer sur des axes principaux sans emprunter les fameuses voies express relève de l’exploit. Et tout particulièrement sur la partie entre la Roche-Bernard et Vannes.
Absence totale de panneaux aux carrefours, pas de numéros de routes, bifurcations avec la même localité indiquée des deux côtés…

À la Roche-Bernard, je franchis la Vilaine par l’ancien pont à haubans, la vue est superbe, je m’arrête exactement au milieu. Alors que je souhaite envoyer un message sur mon blog comme je le fais régulièrement depuis le départ, le navigateur de l’iPhone se plante et impossible de le relancer. Je décide de ne pas m’attarder et, avant même que j’ai le temps de repartir, arrive un énorme tracteur agricole et sa remorque… impressionnant l’effet sur le tablier suspendu du pont… l’impression de faire du saut à l’élastique avec mon vélo… je me dépêche de rejoindre l’autre rive.

Cette fin d’étape sera finalement interminable, d’abord du fait des difficultés à trouver ma route et ensuite parce que Vannes est une grosse ville dans laquelle on ne finit pas d’arriver…
Encore quelques kilomètres en pleine ville pour rejoindre mon hôtel que j’ai choisi à la sortie ouest c’est à dire du bon côté pour repartir demain matin.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Samedi 9 octobre : de Vannes à Brest via Châteaulin et Le Faou.

9 octobre 2010, Vannes-Brest

Au réveil ce matin-là : plus que 192 kilomètres et le triangle 2010 sera bouclé ! J’ai jusqu’à minuit, donc sauf gros pépin, la réussite semble assurée. Mais ne vendons pas la peau de l’ours…

Je connais quasiment tout le parcours, à l’exception d’un petit tronçon dans le contournement de Quimper. La navigation ne devrait donc pas être un problème contrairement à hier soir.

Je quitte rapidement Vannes pour Sainte-Anne-d’Auray où j’ai l’intention de prendre mon petit-déjeuner.
Il est encore tôt et le bistrot que j’avais en tête (j’y avais déjeuné, trempé, au matin de mon BRM 400 en 2007) est fermé. Par chance, je repère un peu plus loin, dans une rue adjacente, un bar déjà ouvert. C’est fou le flair que l’on a pour ces choses là lorsqu’on parcourt de longues distances à vélo…

L’arrivée au petit matin, dans un estaminet ou tout un chacun s’éveille devant un café ou un petit blanc, d’un cycliste fluo, lampe frontale sur la tête et au profil nettement plus… affuté que le client moyen est toujours un moment… intéressant.
Là, c’est carrément la serveuse qui branche Robert : « tu vois ce qu’il te reste à faire si tu veux perdre du poids ». Il faut dire que Robert déborde largement de son tabouret, se répand sur le comptoir, cramponné à son verre de vin et à un croissant…
Il me regarde, semblant jauger le boulot à accomplir. Il parait convaincu mais explique à la serveuse que s’il mange et bois trop c’est parce qu’il est dépressif. La serveuse tente de lui faire admettre qu’un peu de sport l’aiderait à moins tourner en rond sur lui même… Plein de bonne volonté, Robert décide d’y réfléchir devant un autre verre de blanc…
Avant que je ne commande mon deuxième grand café accompagné de son croissant, Robert nous quitte: « ce n’est pas le tout, mais le boulot m’attend ! ».
Je le reverrai quelques kilomètres plus loin, sa camionnette arrêtée devant un bar, Robert au comptoir !

Continuant ma route j’ai le plaisir de rencontrer Émile Le Roux, sariste, venu de Lorient à ma rencontre. Émile n’est pas venu les mains vides : une banane, une belle part de far et des crêpes ! J’aurai l’occasion de déguster tout cela lors d’une pause café, un peu plus loin.

Rencontre avec Émile Le Roux à la sortie d'Hennebont

© Émile Le Roux

Il faut savoir que j’ai créé ce site internet l’an dernier pour y publier les compte rendus de mes deux premières diagonales Brest-Menton (BM) et Menton-Brest (MB). Depuis j’y mets non seulement le compte-rendu des épreuves auxquelles je participe mais je donne aussi des informations en direct grâce à mon iPhone.
Or, magie d’internet, alors que j’étais en train de rouler avec Émile Leroux, un cyclo nous rejoint. Luc Floch a découvert mon site en faisant une recherche avec Google sur les longues distances à vélo. Il a lu le récit de mon triangle et voyant que j’allais passer près de chez lui est venu pour faire un bout de route avec moi ! Lorsque le virtuel rejoint le réel c’est vraiment formidable !

Peu après Hennebont ma route traverse la charmante citée de Pont-Scorff (56). Dommage qu’en réaménageant la ville on n’ait pas pensé aux deux roues : les bons gros pavés traditionnels c’est très joli, c’est peut-être efficace pour ralentir les voitures, mais avec un vélo de course c’est infernal !

Les pavés de Pont-Scorff

© Émile Le Roux

Après avoir franchi la « frontière » Morbihan-Finistère nous nous arrêtons dans un troquet et Émile m’offre un café. J’en profite pour déguster les bonnes choses qu’il m’a apporté. Encore merci Émile (et à ton épouse !) le far et les crêpes étaient délicieux !!!

Café, far breton, crêpes, me voilà de retour en Finistère !

© Émile Le Roux

Je continue ma route par Quimperlé, Bannalec et Rosporden.
J’évite Quimper en rejoignant Châteaulin par des petites routes (Elliant, Langolen, Briec).

Châteaulin est le 8ème et dernier contrôle de cette diagonale. Je m’arrête au bord de l’Aulne au restaurant-bar du même nom… la carte du jour me fait de l’œil. Après tout j’ai une marge énorme, je peux bien me faire une pause resto. Comme j’en ai l’habitude je décide de commencer par faire valider mon carnet de route… Eh bien ! Après 3000 kilomètres en France, après un certains nombre de brevets dans différentes régions, c’est là, au bord de l’Aulne, à quelques encablures de chez moi, en terre de cyclisme que l’on va pour la première fois me refuser de tamponner mon carnet !
Le tenancier aimable comme un gardien de goulag me soutient le plus sérieusement du monde que son tampon est un « tampon officiel, il porte mon numéro de siret ». J’ai beau lui monter mes trois carnets et la trentaine de tampons déjà apposés, y compris cinq cachets de commissariat de police, le type n’en démord pas…
Je n’insiste pas. Pas de temps à perdre. Tant pis pour lui, j’irai boire et manger ailleurs. Juste se rappeler que cet établissement n’aime pas les cyclistes.

Je valide finalement mon contrôle à quelques mètres de là. La patronne à qui je raconte l’anecdote résumera bien l’affaire : « c’est un c*n ! »

Heureusement je ne vais pas rester longtemps sur cette expérience pitoyable.
Alors que je gravis la côte qui suit Pont-de-Buis-lès-Quimerch, je vois surgir la dedeuche de collection de mon ami Rémi. Ça sent l’arrivée proche !

Passage à Quimerch

© Rémi de Brest

Après m’avoir pris en photo, il repart. Je sais qu’il m’a promis des crêpes pour mon arrivée…

Quelques kilomètres plus loin, au Faou, je poste ma carte postale « arrivée » : la troisième et dernière. plus que que 33 kilomètres pour être au commissariat de Brest !

En sortant du bourg, revoilà Rémi qui m’attend au bord de la route. Il tient absolument à me prendre en photo au pied du panneau…

Devant le panneau Le Faou !

(prononcer « le Fou »…)

Je redémarre (plus facilement que la 2CV de Rémi 😉 ), passe Daoulas et arrive à Loperhet. C’est là que m’attend le « ravito surprise » !

La caravane du tour !

© Rémi de Brest

La crêperie et... Rémi le crêpier ! Crêperie de Loperhet !

Vu l’avance que j’ai, je m’accorde un bon quart d’heure dégustation. De bonnes crêpes au beurre salé !

Encore merci, Rémi, pour ce super accueil !

Dégustation !

Bon, c’est pas le tout, mais il est temps de boucler la boucle !
Plougastel-Daoulas, le pont Albert Louppe, le Moulin Blanc, le port de plaisance puis le port de commerce, une dernière côte et me voilà au centre de Brest. Je fonce sur le commissariat.

Arrivée rue Colbert Arrivée au commissariat de Brest !

Et voilà, le triangle 2010 est bouclé, 13 jours et un poignée d’heures pour trois diagonales et 3100 kilomètres.
La température est bien douce en cette mi octobre et avec mon comité d’accueil nous allons prendre un pot de l’amitié rue de Siam.

Le triangle 2010 est bouclé ! Carnets diagonales Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest

30 Oct2010
 

(Pour un rappel du règlement des Diagonales de France)

(Lire le début du compte rendu du triangle BS-SP-PB)
Compte rendu de la diagonale Brest-Strasbourg

Diagonale Strasbourg-Perpignan

du 1 au 4 octobre 2010.

Même si j’ai très bien dormi j’ai tout de même entendu le déluge qui c’est abattu toute la nuit sur la ville…

Le petit déjeuner chez Jocelyne est, comme celui de la veille, bien copieux avec en plus un beau kouglof ! Jocelyne m’en donnera deux belles parts à emporter (je n’ai pas voulu tout prendre !).
Lorsque nous nous mettons en route la pluie a finalement cessée !

Cette Diagonale est la plus courte du triangle. Elles fait d’ailleurs partie des deux Diagonales les plus courtes avec Hendaye-Menton : 940 Km officiellement.
Mon parcours est prévu pour 974 Km, ce qui ne change rien au délai de 78 heures soit 3 jours et 6 heures.
Cette fois je n’ai pas calculé mon heure de départ pour une arrivée avant minuit (cela m’aurait fait partir à 18 heures…) mais en trouvant un compromis m’accordant une deuxième nuit à Strasbourg suffisamment longue pour repartir bien reposé et me ménager un repos un peu plus long à Perpignan avant d’attaquer la troisième diagonale.
Ainsi en quittant Strasbourg à 8 heures il me faut atteindre Perpignan avant 14 heures (trois jours plus tard !).

Le temps de valider au commissariat et Jocelyne me guide pour sortir de la ville et me mettre dans la bonne direction.
Deux milles feux rouges plus tard (environ) c’est chose faite, il n’y plus qu’à remercier Jocelyne pour son hospitalité, la qualité de son accueil et du guidage tant à l’arrivée qu’au départ de Strasbourg et… à descendre à Perpignan !

Triangle 2010, trois diagonales de France à la suite : Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Vendredi 1er octobre : cette première étape doit me mener à Dole via Belfort et Besançon.

1er octobre 2010, Strasbourg-Dole

À Marckolsheim (Km 53), alors que le soleil commence à percer, une opportunité sympathique se présente : un banc bien exposé et une boîte aux lettres juste à côté. Le banc me permet de tenir le vélo le temps de poster ma carte « départ » et de grignoter un peu. Il est 10h25, il y a trois heures que j’ai petit-déjeuné et il faut tout à la fois s’alimenter régulièrement et minimiser le nombre d’arrêts.

Strasbourg-Perpignan, carte postale Départ

Durant cette pause que je souhaitais courte, un quidam s’intéresse à mon vélo et à ses trois plaques de cadre. Il veut tout savoir sur les diagonales. Ce monsieur est très sympathique mais j’ai beau lui redire que les diagonales se font en temps limité et que le chronomètre tourne, j’ai du mal à m’en défaire…

La première centaine de kilomètres est vraiment facile, pas de relief, pas de vent, un soleil de plus en plus présent : que du bonheur comme on dit de nos jours !

Premier contrôle à Belfort, le relief c’est un peu accentué mais il fait vraiment très beau et, pour la première fois depuis Brest, je prends ma consommation attablé sur une terrasse au soleil !

Le Lion de Belfort, sculpture de Bartoldi

Pour rejoindre Besançon, j’ai choisi de quitter la départementale principale et de suivre la vallée du Doubs. Ce choix s’avère excellent pour ce qui est d’éviter une circulation vraiment infernale.
Me voilà sur des petites routes tranquilles, pas une voiture. En revanche la moyenne en prend un coup : la chaussée est souvent en mauvais état et donc fort peu roulante. Cela dit le parcours est vraiment très agréable : sous les arbres, au bord de l’eau… mais une fois le soleil couché il fait vraiment froid et humide !
La ligne de chemin de fer qui longe elle aussi la vallée mais à flanc de coteau ajoute régulièrement une petite touche sympathique et hors du temps à cette partie de l’étape.

En chemin, passant devant une boulangerie assez importante peu de temps avant la fermeture, je décide de m’arrêter pour faire le plein de provisions pour la soirée. Je consomme sur place un pain au chocolat et réussi à caser dans mes sacoches une pizza, une flammenküche, et une tarte saucisse sèche/fromage…

Mon arrivée à Besançon est un retour dans la réalité de la ville, de la foule et de la circulation. Après tous ces kilomètres un peu hors du temps et très bucoliques me voilà plongé dans l’enfer du bruit, des gaz d’échappement et de la fureur automobile… Je préfère ne pas m’attarder, de juste valider mon contrôle et de poursuivre ma route jusqu’à mon hôtel de Dole.
Malgré tout la pizzeria où je fais tamponner mon carnet est bien sympathique. Il y règne une bonne ambiance visiblement faite d’habitués déjà bien… guillerets ! Un convive tient absolument à me payer un coup à boire (« ben oui, je peux bien payer à boire à un gars qui fait 300 bornes à vélo tous les jours ! »). Une me demande si je n’ai pas besoin de compagnie. Je lui dis qu’elle a cinq minutes pour aller chercher son vélo..

Je repars sans attendre et parcours sans soucis particulier les 55 Km restant jusqu’à mon hôtel de Dole.
Je ne sais pas encore que je viens de manger tout mon pain blanc de cette diagonale…

Strasbourg-Perpignan, triple plateau (repas) à Dole !

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Samedi 2 octobre : de Dole à Valence via Louhans et Lyon.

2 octobre 2010, Dole-Valence

Je quitte Dole à 05h30, il fait nuit bien sûr. La navigation retient toute mon attention car pour mes trois diagonales j’ai choisi majoritairement de toutes petites routes, certaines même sans numéro…
Il me semble que maintenir la vitesse prévue me demande un certain effort, mais n’arrivant pas à faire la part des choses entre le mauvais revêtement de la chaussée, la difficulté de juger du relief et du vent dans le noir , je me contente de pédaler !

Le jour se levant, il m’apparait de plus en plus clairement que le vent vient du Sud et donc qu’il m’est défavorable !

À Louhans, mon troisième contrôle, je perds un peu de temps car le premier café dans lequel je pensais petit-déjeuner n’a pas de tampon. Heureusement que j’ai pris l’habitude de poser la question sitôt entré, avant même de consommer. Pas de tampon, pas de consommation ! Telle est ma règle !
Le café où je m’installe finalement connait le principe, il me dit avoir vu un diagonaliste en juillet !
J’accompagne mes grands cafés des parts de kouglof données par Jocelyne à mon départ de Strasbourg.

Je reprends la route. Arrivé à un carrefour un panneau m’indique « route barrée à 4 Km » et veut me faire prendre une déviation, laquelle bien sûr rallongerait mon parcours. Que faire ? Continuer comme si de rien n’était (normalement à vélo on arrive toujours à passer d’une façon ou d’une autre) ou ne pas prendre de risque et suivre la déviation même si cela doit me coûter de façon certaine des kilomètres supplémentaires ?
Je décide de tenter le coup et continue comme si de rien n’était…
Les kilomètres défilent et pas la moindre trace de travaux. Suspense. Soit les panneaux « déviation » sont inutilement restés en place pour le weekend, soit… je risque de devoir faire un demi-tour vraiment bien long…
Soudain j’aperçois les raisons de la déviation : à la place de la route, une plaie béante. Plus de pont pour franchir une petite rivière… plusieurs mètres en contre-bas…
La chaussée est barrée de deux rangées de gros « lego » rouges et blancs à 30 mètres l’une de l’autre.
Je ne peux me résoudre à l’idée de faire demi-tour pour rejoindre la déviation et décide de m’approcher pour voir s’il n’y a pas moyen de franchir le… Rubicon.
Je porte le vélo, franchis le premier barrage puis le second. Au fond de la tranchée apparaissent au milieu de l’eau et de la boue les fondations du futur pont…
Mais, en regardant à droite et à gauche s’il n’y a vraiment pas moyen de passer je vois qu’un peu plus loin, dans un champ, un passage a été aménagé dans la terre pour les engins de chantier. Ouf ! Un peu de gymkhana dans la boue et me voilà bon pour porter à nouveau mon vélo pour franchir les deux barrages… de l’autre côté. Beaucoup moins de temps perdu que si j’avais dû faire demi-tour… et sûrement moins que si j’avais pris la déviation. Le pari est gagné !

Une fois le calme revenu il s’avère que plus j’avance, plus le vent de Sud se renforce ! La progression devient de plus en plus difficile.

Mon trajet passant par Lyon j’ai choisi de rejoindre la Saône un peu au nord de cette grande ville, plus précisément à Rochetaillée-sur-Saône où je dois voir des amis.
Du fait du vent j’arrive avec du retard sur mon horaire. Normalement je comptais seulement saluer mes amis au passage car il me semblait qu’aller chez eux exigeait un détour. Pierre ayant insisté au téléphone comme quoi mon parcours ne passait qu’à 150 mètres de leur maison j’ai fini par décider de m’y rendre…
Mais j’ai du mal à trouver précisément leur maison (je n’étais encore jamais venu, nous nous sommes rencontrés au ski puis en Bretagne). J’appelle Véronique au téléphone qui vient me guider avec sa voiture. De chez eux on a une vue magnifique sur la Saône, mais quelle côte pour y arriver !
Seulement voilà, entre le vent qui me scotche sur place depuis le matin, le temps perdu à essayer de trouver leur maison et les 2 x 3 Km de détour (!) j’ai consommé la marge prévue et du coup ne fais que passer… en coup de vent !
Le temps de manger (une partie de) ce que Véronique m’a préparé, d’emporter du ravitaillement pour plus tard (que je serai bien content d’avoir à l’hôtel le soir à Valence) et me voilà reparti car j’ai rendez-vous de l’autre côté de la Saône avec François Gerfaud, sariste, qui doit me guider pour traverser Lyon (mon quatrième contrôle) en ce jour de manifestations !

François m’avait contacté par téléphone pour me proposer de m’aider à traverser Lyon. C’est bien volontiers que j’ai accepté son aide. Et bien m’en a pris !
En effet, ce samedi 2 octobre est jour de manifestations contre la réforme des retraites. Certaines des rues que j’avais prévu d’emprunter sont interdites à la circulation…

Lyon, façade en trompe-l'oeil

Le guidage de François m’a évité bien du tracas. Traverser une ville inconnue n’est jamais simple à vélo (sens uniques, circulation..) dans le cas d’une métropole comme Lyon, un jour de manifs qui plus est, cela aurait pu tourner à la galère. Une fois de plus vive les saristes !!!
Juste un arrêt pour valider mon contrôle et boire un coup et François me guide jusqu’au Sud de Lyon, en restant rive droite de la Saône.

Il ne me reste plus qu’à continuer cap au Sud jusqu’à Valence, terme de cette deuxième étape. Je reste rive droite du Rhône. Contrairement à ce que j’espérais le vent n’a pas faibli avec la fin du jour… Je suis juste un peu moins exposé ce soir que je ne l’étais jusqu’à Lyon.
La dernière partie de l’étape, Andance–Valence (D86), m’est connue puisque je l’avais déjà empruntée l’an dernier lors de Brest-Menton.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Dimanche 3 octobre : de Valence à Narbonne via Uzès et Sète.

3 octobre 2010, Valence-Narbonne

En quittant Valence peu après 6 heures, il est tout de suite évident que le vent n’a pas cessé et je commence à me fait à l’idée que Strasbourg-Perpignan aura lieu avec vent de face jusqu’au bout…
En revanche, il fait bien chaud. En repartant de Bagnols-sur-Cèze où je me suis arrêté déjeuner, le thermomètre affiche même 32° ! Rien à voir avec les températures de Brest-Strasbourg.

À partir d’Uzès (contrôle 6), le vent ne fait que se renforcer et ma progression demande une énergie de plus en plus importante. Le ciel, si bleu jusque là, commence même à se couvrir en arrivant sur Nîmes.

Les arènes de Nîmes

Je décide de mettre le turbo et déployant une énergie dingue j’arrive enfin à Sète, mon septième contrôle.
Le patron de la pizzeria où je m’arrête pour valider mon carnet est très sympa. Il m’offre mon grand crème. D’après lui le vent est encore pire du côté de Narbonne. La région est en alerte orange avec des vents à plus de 90 Km/h…
Je repars sans trop tarder. J’ai tellement forcé pour arriver là que je sens mes genoux qui commencent à brûler… mieux vaut reprendre la route avant que les douleurs n’apparaissent.
La dernière partie de cette étape sera épique : les routes sont couvertes de branches d’arbre, de détritus divers qui volent en tous sens.
Plusieurs fois des diagonalistes se sont étonnés de mon chargement « tout à l’arrière ». Je me félicite de ce choix. Dans les moments avec vent latéral il m’arrive déjà avec le peu que j’ai sur le guidon de faire de belles embardées sous les bourrasques… (j’ai déjà eu l’occasion de voir ce que donnait chez moi le pont Albert Louppe par jour de tempête avec une sacoche de guidon…).

Initialement j’avais prévu aller jusqu’à Béziers mais je compte en fait atteindre Narbonne dès ce soir afin de ne laisser qu’une toute petite étape pour le dernier jour.

C’est avec une grande fatigue mais une satisfaction non moins grande que j’arrive enfin à mon hôtel de Narbonne. Il ne me reste plus que 73 Km pour atteindre Perpignan avant demain 14h00…

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Lundi 4 octobre : de Narbonne à Perpignan.

4 octobre 2010, Narbonne-Perpignan

Je quitte l’hôtel à 07h00 ce dernier matin. Je décide de rouler non-stop jusqu’à Perpignan afin de ne pas relâcher la pression car le vent est toujours très violent et parfaitement de face.

Je poste ma carte postale « Arrivée » quelques kilomètres avant Perpignan que j’atteins avec seulement trente minutes de retard sur mon planning, après 700 kilomètres de vent contraire !

Envoi de la carte postale arrivée de la diagonale Strasbourg-Perpignan

Là aussi j’ai prévu un jour de repos avant de repartir pour la diagonale suivante.
Je suis hébergé à Saint-Estève, à six kilomètres du commissariat de Perpignan, chez des cousins.
J’avais dis que je serais là pour midi, le temps de faire une petite pause à Perpignan et je suis chez eux à midi quinze !

Une bonne douche, un bon repas sur la terrasse à l’abri du vent et cela va déjà mieux. Une bonne sieste là-dessus et la magie opère, la fatigue disparaît au profit de l’euphorie de cette deuxième réussite malgré des conditions difficiles.

En émergeant de ma sieste mon linge est déjà propre et sec !

Le mardi 5 octobre sera consacré à la préparation du vélo pour la troisième diagonale, au repos et à une copieuse alimentation !

5 octobre 2010, repos et préparation pour Perpignan-Brest

Saint-Estève : séjour de rève !

Compte rendu de la diagonale Perpignan-Brest

26 Oct2010
 

(Pour un rappel du règlement des Diagonales de France)

(Lire le début du compte rendu du triangle BS-SP-PB)

Diagonale Brest-Strasbourg

du 26 au 29 septembre 2010.

Le départ est fixé au dimanche 26 septembre, 08h00.

Pourquoi 8 heures ? Pourquoi « si tard » ?
Cette question me sera posée plusieurs fois par d’autres diagonalistes ou saristes rencontrés en cours de route.
Il est vrai que beaucoup partent vers 5 heures du matin, quand ce n’est pas 3 ou 4 heures… Sans parler de ceux qui partent le soir avec l’intention de rouler 24 heures d’affilée…
Personnellement j’aime bien avoir minuit pour heure limite d’arrivée. Le délai pour Brest-Strasbourg étant de 88 heures, pour avoir minuit comme limite implique de partir… à 08h00. CQFD !
De la même façon, le départ de Perpignan-Brest (délai de 89 heures) aura lieu à 07h00. Mais n’allons pas trop vite, nous somme toujours à Brest !

L’intérêt de partir « si tard » est de m’assurer un minimum de sommeil pour la dernière nuit, ce qui est généralement un problème pour moi… Cette fois j’ai réussi à être couché à minuit. Avec un réveil à 05h30 j’avais une bonne nuit devant moi !

Triangle 2010, trois diagonales de France à la suite : Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest

Au commissariat de Brest, j’ai le plaisir de retrouver Vincent du forum « Super Randonneur ». En tant que sariste j’avais eu l’occasion d’aller encourager Vincent lors de sa première diagonale en avril dernier.

Départ imminent !

© Vincent Jaouen

Ce matin le temps est particulièrement frisquet : seulement 8° au thermomètre et un fort vent du nord qui donne une température ressentie bien plus basse.

À Landerneau je poste ma carte départ et mets le cap à l’Est pour une balade de 1050 Km sur le 48ème parallèle.

Landerneau, carte postale départ de Brest-Strasbourg

Pour quitter la Bretagne j’ai choisi de suivre la voie express N12 par des départementales qui jouent à saute-mouton avec celle-ci : Landerneau, Landivisiau, Morlaix, Guingamp, Saint-Brieux, Lamballe. Puis de continuer sur Dinan et Fougères.

26 septembre 2010, Brest-Fougères

Du côté de Lamballe, alors que je roule tranquillement dans la forêt, une petite voiture rouge me double prudemment, la conductrice me fait un signe amical et s’arrête : c’est Marie-France Lesné qui a la surprise de voir passer un diagonaliste sur « ses terres » !
Désolée de ne rien avoir à m’offrir elle trouve tout de même deux biscuits et trois brosses à dents (jetables) dans sa voiture ! Après avoir discuté un moment, je reprends ma route.

En arrivant sur Dinan, un cyclo venant en sens inverse fait demi-tour en me voyant. Cette fois c’est Denis, dit Ekinox sur le forum « Super Randonneur » qui me fait la surprise de venir à ma rencontre pour un bout de route et un guidage pour la traversée de Dinan !

Denis (Ekinox)

Arrivé à la sortie de Dinan guidé par Denis

© Denis (Ekinox)

Le soir même, c’est avec 25 minutes d’avance sur mon planning que j’atteins l’hôtel réservé à Fougères.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

27 septembre 2010, Fougères-Fontainebleau

La deuxième étape me conduit tout d’abord à Fresnay-sur-Sarthe, mon troisième contrôle. J’y arrive sous une pluie fine mais bien dense et surtout bien froide… Copieux ravitaillement dans une supérette que je vais consommer dans un café, observant la grisaille et la pluie tomber inlassablement dehors…

Fresnay-sur-Sarthe, ravitaillement

Le temps passé lors de cette pause plus longue que prévue a été finalement payant : je me suis bien rassasié et, au moment de repartir, la pluie cesse ! Quelques kilomètres plus loin le soleil finit même par percer, d’abord timidement puis plus vaillamment ! Le relief du Perche finira par me… sécher !

À Chartres, JP, le patron de la Brasserie du Grand Faubourg où je m’arrête pour valider mon contrôle m’offre ma consommation !

JP, Brasserie du Grand Faubourg à Chartres

Adresse de la Brasserie du Grand Faubourg à Chartres

Finalement en arrivant à Fontainebleau je m’arrête au Grand Café pour tamponner mon carnet et cette fois le patron m’offre un chocolat chaud ! Un vrai, un chocolat chaud fait maison… délicieux ! D’autant plus que les cent kilomètres depuis Chartres étaient particulièrement frais : en cette saison la nuit tombe tôt et la différence de température entre le jour et la nuit est vraiment importante, surtout avec ce vent du nord qui n’arrête pas.

Le Grand Café à Fontainebleau

Encore une poignée de kilomètres et me voilà dans mon hôtel de Fontainebleau-Avon.

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

28 septembre 2010, Fontainebleau-Nancy

Pour mon troisième jour je dois atteindre Nancy.
Je n’emprunte que de toutes petites départementales. De ce fait je ne suis pas gêné par la circulation, ma bête noire ! En contrepartie il me faut être très vigilant question navigation mais j’ai bien préparé mon parcours, dispose d’un GPS et pas une fois ne me tromperais de route.
Reste que le plus gros de la journée se passe sous un ciel bien bas et bien gris…

Arrivant à Anglure un peu avant midi, le seul commerce ouvert pour mon contrôle est un restaurant ouvrier dont le menu du jour me fait de l’œil de façon insistante. Je décide de céder illico à la tentation !

Anglure

Ce n’est que peu de temps avant de se coucher que le soleil se décidera à montrer timidement le bout de son nez…

Pour mon septième contrôle, à Montiers-sur-Saulx, il n’y a pas d’autre solution que de prendre mon vélo en photo sous le panneau d’entrée de la commune. En effet celle-ci ne dispose plus du moindre commerce…

Montiers-sur-Saulx

Heureusement que j’ai fait le plein de provisions plus tôt dans la journée pour être sûr d’avoir quelque chose à manger ce soir.

Les 85 kilomètres qu’ils me restent pour atteindre mon hôtel de Nancy me semblent, comme toutes les arrivées sur de grandes villes, assez interminables. Il fait nuit et froid. J’ai même traversé du brouillard après Montiers-sur-Saulx, sur une route en réfection et donc peu roulante car couverte de gravas.

Et pour finir, la traversée interminable de zones industrielles…

À l’hôtel, il n’y a pas de borne automatique où mettre sa carte bancaire pour obtenir sa chambre mais un accueil. Sauf que le gardien n’est pas là et ne répond pas à la sonnette… Lorsqu’il finit par apparaitre cela fait bien vingt minutes que je glandouille dans le hall attendant de pouvoir enfin disposer de ma chambre…

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

29 septembre 2010, Nancy-Strasbourg

Pour mon dernier jour, selon mon habitude il ne me reste qu’une courte étape à accomplir pour boucler ma diagonale.
Dès le départ de Nancy, il pleut. La pluie ne fait même que s’accentuer pour devenir un vrai déluge lors de ma traversée de Lunéville. J’avais prévu un arrêt conséquent dans cette ville où j’ai habité enfant. La pluie et les 9° ne m’incitent finalement pas à m’attarder.

Le passage du col de la Chapelotte et surtout du Donon me réchauffe un peu… mais étant trempé jusqu’aux os, la re-descente sur Schirmeck, dernier contrôle avant l’arrivée, me fait de nouveau grelotter.

À Schirmeck il me faut être très fort : je valide mon carnet dans une brasserie où les bonnes odeurs de cuisine alsacienne et les cuivres des pompes à bières se liguent pour m’inciter à un arrêt prolongé ! N’écoutant que mon devoir je me contente d’un grand café et reprend la route. J’ai en effet rendez-vous en chemin pour Molsheim avec Jocelyne Hinzelin, sariste, qui m’a proposé son guidage jusqu’à Strasbourg et surtout un hébergement pour mon jour de repos avant la deuxième diagonale !

Les derniers kilomètres avant Strasbourg

© Jocelyne Hinzelin

Comme prévu je retrouve Jocelyne et la fin de la diagonale se fait sans soucis, guidé royalement jusqu’au commissariat de Strasbourg (après une halte à Molsheim pour poster la carte postale d’arrivée).

Molsheim, je poste la carte postale d'arrivée de BS !

© Jocelyne Hinzelin

Arrivé dans l’après-midi ce 29 septembre (j’avais jusqu’à minuit) cela me fait quelques heures de repos de plus avant de mettre le cap au sud pour Perpignan.

Alors que Jocelyne me demande si j’ai des souhaits particuliers pour mon séjours à Strasbourg, je lui dis que j’ai la ferme intention de manger une bonne choucroute (j’en rêve depuis deux jours de « ma » choucroute à Strasbourg !) et souhaite l’inviter pour la remercier de son hospitalité. Sur ce, elle me montre dans sa cuisine, une superbe choucroute qu’elle a cuisiné pour mon arrivée ! Un vrai régal !!!

Le jours de repos à Strasbourg sera mis à profit pour laver les vêtements utilisés lors de cette première diagonale (et surtout les faire sécher !) me régaler de bonnes choses sans la pression du chronomètre, préparer mon vélo pour la deuxième diagonale du triangle et… me reposer !

SAR : Strasbourg, Accueil Royal !

Compte rendu de la diagonale Strasbourg-Perpignan

26 Oct2010
 

(BS : Brest-Strasbourg, SP : Strasbourg-Perpignan, PB : Perpignan-Brest)
Cf. la page Diagonales de France

Triangle Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest

Il y a un an, du 27 septembre au 08 octobre 2009 je réalisais mes deux premières diagonales : un aller-retour Brest – Menton, Menton – Brest.
Durant l’hiver 2009-2010 je décidais de préparer un triangle Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest. Certes trois diagonales, mais « seulement » 250 Km de plus (Cf. le tableau des distances théoriques des diagonales).
Je prévoyais d’effectuer ce triangle du 30 mai au 12 juin 2010. Malheureusement un accident de ski en février m’a interdit de vélo durant de longs mois. Certes, « à l’insu du plein gré » de mon chirurgien j’ai effectué avec succès le BRM 600 de Brest fin juin (en vue de la présélection pour le Paris-Brest-Paris 2011). Ensuite j’ai préféré être prudent et ne suis plus remonté sur mon vélo jusqu’au BRM 1000 d’Auffay, fin août. Ayant réussi ce brevet de 1000 kilomètres je décidais de reprendre mon programme 2010, maintenant le « 1000 du Sud » du 11 septembre et reprogrammant l’enchainement des trois diagonales BS-SP-PB en septembre-octobre, aux mêmes dates finalement que mes diagonales de l’an dernier.
Au moment du départ de Brest-Strasbourg, le 26 septembre dernier, j’avais donc moins de 3000 Km de vélo depuis le début de l’année, ce kilométrage se résumant quasiment à un brevet de 600 Km et deux de 1000 Km…

Compte rendu de Brest-Strasbourg

19 Oct2010
 

Voilà exactement dix jours que j’ai terminé mon triangle 2010.

Dix jours bien occupés par le travail qui m’attendait en rentrant et par la priorité accordée à la rédaction des comptes rendus à envoyer à l’ADF (Amicale des Diagonalistes de France).
En effet la réunion des diagonalistes du Grand Ouest aura lieu cette année le 6 novembre à Avranches. Rentré un 9 octobre je n’avais que peu de temps pour renvoyer mes carnets de route accompagnés des comptes rendus.

La version Web de ces comptes rendus, plus étoffée, ne devrait pas tarder…

Dores et déjà un premier bilan : je n’ai à aucun moment souffert de mon épaule durant ce périple de plus de 3100 Km, et trois jours après mon retour le manque de sommeil était comblé. Pendant quelques jours j’ai eu tendance à « manger comme quatre » mais maintenant tout est rentré dans l’ordre (je ne mange plus que « comme deux » 😉 ).

11 Oct2010
 

En attendant le compte-rendu voici :

1) la carte du parcours réalisé :

Triangle 2010, trois diagonales de France à la suite : Brest-Strasbourg, Strasbourg-Perpignan, Perpignan-Brest

2) Liens vers les principaux articles postés durant ce triangle:

Brest-Strasbourg :

Départ de Brest, le 26/09
26/09, Saint-Brieux, contrôle 1
26/09, Fougères, contrôle 2
27/09, Fresnay/Sarthe, contrôle 3
27/09, Chartres, contrôle 4
27/09, Fontainebleau, contrôle 5
28/09, Anglure, contrôle 6
28/09, Montiers/Saulx, contrôle 7
28/09, Nancy, contrôle 8
29/09, Arrivée à Strasbourg
Brest-Strasbourg : faits et chiffres
30/09, Strasbourg, pause 1

Strasbourg-Perpignan :

Départ de Strasbourg le 01/10
01/10, Belfort, contrôle 1
01/10, Besançon, contrôle 2
01/10, Étape à Dole
02/10, Louhans, contrôle 3
02/10, Rochetaillée/Saône
02/10, Lyon, contrôle 4
02/10, Valence, contrôle 5
03/10, Uzès, contrôle 6
03/10, Sète, contrôle 7
03/10, Narbonne, contrôle 8
04/10, Arrivée à Perpignan
05/10, Perpignan, pause 2

Perpignan-Brest :

Départ de Perpignan le 06/10
06/10, Castelnaudary, contrôle 1
06/10, Montauban, contrôle 2
07/10, Bergerac, contrôle 3
07/10, Cognac, contrôle 4
07/10, Étape à Saint-Jean-d’Angely
08/10, Marans, contrôle 5
08/10, Le Pellerin, contrôle 6
09/10, Arrivée à Brest