C’est la pleine saison des Diagonales.

En surveillant les prévisions de départs et d’arrivées je repère la Brest-Perpignan n°14067 : elle va être tentée par deux sujets de Sa Gracieuse Majesté !
Il n’est pas très courant que des étrangers viennent s’attaquer à cette épreuve typiquement française.
Aussi, deux jours après les commémorations du débarquement de 44, je décide d’aller faire un bout de route avec nos amis d’outre-Manche.

Le départ est prévu de Brest à 05h00 du matin, avec passage à Landerneau à 06h00.

Pour être sûr de ne pas les manquer je me rends à Landerneau pour 05h15 puis reviens vers Brest par la D712 qu’ils doivent emprunter.

Alors que je guette la route devant moi, je vois poindre quatre cyclistes !
Diable, mes gaillards seraient-ils accompagnés ???

Je les intercepte mais il me répondent dans un français impeccable et sans accent !
Et pour cause ! Il s’agit de quatre Français (Frédéric, Gilles, Guy et Thierry) au départ de la Diagonale Brest-Strasbourg…

Après quelques hectomètres avec eux, comme ils connaissent leur route je rebrousse à nouveau chemin pour remettre le cap sur Brest à la rencontre de Jim & Edwin.

Il ne me faudra pas longtemps pour voir arriver à bonne allure un autre cycliste.
Je le hèle, et là pas de doute il est bien britannique !
Le temps de faire demi-tour, je le rattrape (il file bon train le bougre !). C’est Jim Churton !

Are you alone ?
Yess !

Edwin n’a finalement pas pris le départ me dit-il, ayant eu peur de la difficulté de l’aventure.
Voyant le rythme que maintient Jim, je ne peux m’empêcher de penser qu’effectivement Edwin a peut-être bien fait d’y réfléchir à deux fois avant de l’accompagner pour 1190 kilomètres…

Car notre homme est un Vétéran de la longue distance : trois Paris-Brest-Paris, trois Londres-Édimbourg-Londres… et maintenant sa troisième Diagonale. Et il prévoit, si tout va bien, de poursuivre, après un jour de repos à Perpignan, par un Perpignan-Strasbourg !

Nous traversons Landerneau sans ralentir, malgré les hordes de « soudards » (= soulards !) plus ou moins amicaux qui encombrent les rues…
Au passage je montre à Jim la boîte postale. Ce sera pour une fois, il a déjà posté sa carte postale « Départ » directement à Brest.

Nous prenons la direction des maquis du Roc’h Trévézel.
Au moment de nous séparer, Jim tient à s’arrêter pour me remercier.
Nous échangeons un chaleureux shake-hand, je lui souhaite a nice trip et remets le cap sur la maison.

(SAR = Son Altesse Royale ? – Non ! SAR = Service d’Accompagnement Routier !)