30 Déc2013
 

Que ce soit pour un brevet, une Diagonale ou une simple balade on peut avoir envie de rapporter quelques souvenirs photographiques.

Au-delà du plaisir de revoir des images de son parcours, la photographie peut également être un moyen de valider un contrôle lorsque tous les commerces sont fermés (jour férié ou passage de nuit)…

Contrôles effectués en photographiant le vélo
27 septembre 2009, Guichen 28 septembre 2010, Montiers-sur-Saulx
Diagonale Brest-Menton Diagonale Brest-Strasbourg

Je ne traiterai ici que du cas qui nous occupe, à savoir les longues distances en temps limité.
En effet, si vous partez pour une balade cyclotouristique et que vous êtes amateur de belles photos vous n’hésiterez sûrement pas à faire le choix d’un matériel qualitatif fut-il lourd et encombrant. Vous n’hésiterez pas non plus à vous arrêter pour peaufiner cadrage et réglage avant de soigneusement remballer votre matériel au moment de repartir…

Quant à ceux qui ne voient d’intérêt à la photographie que l’obligation de rapporter une preuve de son passage à Pétaouchnok, la plupart des téléphones mobiles actuels devraient suffire…

Je ne traiterai donc que du cas suivant : « je souhaite rapporter des photos de mes périples, sachant que je ne peux ni m’encombrer ni m’alourdir, que l’appareil doit rester à porter de main et ne pas être une source de soucis supplémentaires ».

Après diverses expériences plus ou moins satisfaisantes, j’en suis arrivé au…

Cahier des charges pour un appareil photo :
  1. utilisable d’une seule main pour pouvoir photographier en roulant…
  2. démarrant le plus vite possible (délai entre « ON » et la première photo)…
  3. facile à ranger « en urgence » (nécessité de reprendre le guidon à deux mains)…
  4. ne craignant pas les aléas de la route (chocs, vibrations)…
  5. n’ayant pas peur de la pluie…
  6. doté d’un grand angle pour photographier au jugé en roulant et l’utiliser dans les espaces restreints (contrôles, hôtels, restaus)…
  7. doté d’un objectif le plus lumineux possible (photos de nuit, en intérieur)…
  8. rechargeable par USB (donc par mon moyeu-dynamo via e-Werk)…
  9. doté d’un récepteur GPS…
  10. acceptant les cartes wifi (à défaut d’avoir la fonction intégrée) pour mettre mon site à jour « en direct » via mon smartphone…

1] Utilisable d’une seule main :
S’arrêter coûte très cher en temps et en énergie pour repartir. Il peut bien évidemment arriver qu’une vue particulière nécessite un arrêt.
Mais pouvoir saisir son appareil, le mettre en route, prendre une (des) photo(s), l’arrêter et le remettre en place le tout d’une seule main est un sacré plus !
Il convient à chacun de vérifier l’adéquation entre la taille de l’appareil et la taille de sa main…

D'une main et en roulant ! ©cyclo-long-cours.fr

2] Démarrant le plus vite possible (délai entre « ON » et la première photo) :
Le temps de latence avant la première photo est très variable d’un appareil à l’autre (déploiement éventuel de l’objectif par exemple).
Certains mettent plusieurs secondes avant d’être opérationnels !
Autant dire que souvent il est déjà trop tard pour la photo !

Démarrant le plus vite possible ! ©cyclo-long-cours.fr

3] Facile à ranger « en urgence » :
Si les nécessités de la route obligent à remettre rapidement les deux mains sur le guidon il faut pouvoir se « débarrasser » de l’appareil, de préférence en évitant de le jeter !
Si on a pris la précaution de passer la dragonne à son poignet on peut le lâcher mais il risque de venir cogner contre le cintre ou le cadre.
S’il lui faut trois secondes pour replier son objectif il risque d’être difficile à remettre dans la poche arrière du maillot…

Facile à ranger

4] Ne craignant pas les aléas de la route (chocs, vibrations) :
Il y a la route mais aussi les arrêts. Lorsqu’on est pressé, fatigué, les mains gelées ou trempées, avec des gants…
Bref mieux vaut un modèle pas trop fragile…

Ne craignant pas les aléas de la route ! ©cyclo-long-cours.fr

5] N’ayant pas peur de la pluie :
Et oui, les épreuves n’ont pas toujours lieu par beau temps !
Il y a la pluie mais aussi la condensation lors des nuits froides où tout peut devenir trempé sans pour autant qu’il pleuve…

N'ayant pas peur de la pluie !

6] Doté d’un grand angle :
Un grand angle va permettre « d’en faire rentrer plus dans la boîte ».
En roulant on ne peut pas se permettre de viser : soit l’appareil dispose encore d’un viseur et il serait trop dangereux de s’en servir, soit l’écran arrière est totalement illisible en pleine lumière.
Le mieux c’est de photographier au jugé. Avec un peu d’habitude ce n’est pas un problème. Avec un objectif grand-angle on est sûr que ce l’on veut est sur la photo. Il suffira de recadrer plus tard sur son ordinateur.
Lors des arrêts et qu’on l’on souhaite photographier en intérieur on est bien content de disposer d’un grand-angle alors que l’on n’a pas assez de recul pour caser tout le monde (ou son sandwich) dans l’image !

Sandwich XXXL

Il est de coutume maintenant de donner la focale d’un objectif par équivalence avec l’époque des pellicules 24×36.
28mm est vraiment le maximum pour un grand-angle. Sur le vélo ça « peut le faire » mais en intérieur ce sera souvent insuffisant.
Le mieux est de trouver un appareil dont le zoom commence à 24mm (« équivalent 24×36  » comme « on » dit). Ci-dessous comparaison entre trois focales différentes : du grand-angle léger (35mm) au « vrai » grand-angle (24mm)…

Marilyn au 35mm (600 x 450) ©cyclo-long-cours.fr Marilyn au 28mm (600 x 450) ©cyclo-long-cours.fr Marilyn au 24mm (600 x 450) ©cyclo-long-cours.fr
équiv. 35mm équiv. 28mm équiv. 24mm

7] Doté d’un objectif le plus lumineux possible :
Plus l’objectif sera lumineux plus l’appareil pourra utiliser une vitesse d’obturation élevée (à luminosité égale). Ce qui est bien pour les photos prises en roulant ou pour photographier les collègues en train de rouler.
L’objectif lumineux sera également utile pour arriver à photographier « de nuit »…
Un objectif qui « ouvre » à 3.5… c’est nul. À 2.8 c’est mieux, une valeur inférieure (2.0, 1.8 ou moins) serait encore bien mieux !
Remarque : un objectif ouvrant à 2.0 laisse passer deux fois plus de lumière qu’un objectif ouvrant à 2.8 et 3 fois plus qu’un ouvrant à 3.5 …

Doté d'un objectif le plus lumineux possible ! ©cyclo-long-cours.fr

Et le flash ?
Le flash, sur le type d’appareil que nous sommes susceptible de trimbaler, est tout simplement à oublier !
D’ailleurs si vous avez moyen de le couper, coupez le ! Sinon mettez le doigt dessus !
Pourquoi ?
Le flash sur les appareils compact possède une puissance ridicule, n’éclairant généralement pas à plus de 3 mètres… sauf que : tout ce qui nous intéresse est fortement réfléchissant !
Les gilets de sécurité et les panneaux routiers sont fait pour renvoyer un maximum de lumière… l’appareil ayant repéré qu’il est dans l’obscurité, il déclenche son flash au max et… tous ces dispositifs réfléchissants lui recrachent cette lumière en l’aveuglant ! Photo ratée garantie !

Mieux vaut disposer d’un appareil doté d’un objectif lumineux et d’un stabilisateur d’image. La photo aura vraisemblablement du grain mais elle ne sera pas totalement ratée.
La photo de mon contrôle à Montiers-sur-Saulx au début de cet article a été prise à la lueur de ma lampe frontale. Le panneau est parfaitement lisible car il renvoie la lumière de celle-ci. Par contre l’ambiance nocturne est parfaitement restituée (lumière dans la maison et éclairage public au loin).
On notera au passage les flancs réfléchissants des pneus Schwalbe Marathon.

A-t-on besoin d’un zoom ?
J’aurais tendance à répondre NON !
S’il est manuel, il faut les deux mains pour se servir de l’appareil ce qui est contraire à la première condition.
S’il est électrique (le cas de tous les « compacts ») zoomer et dé-zoomer prend du temps ce qui est également contraire aux conditions énoncées précédemment.
De plus, plus le « range » du zoom est important plus la qualité de l’objectif en pâti. En particulier la luminosité.
Idéalement une focale fixe de 24mm ouvrant à 1.4 ou 1.8 serait le top.
En pratique, pour plaire au peuple, quasiment tous les appareils sont dotés d’un zoom. S’attacher dans ce cas en priorité à la qualité de la position grand-angle.

Dans notre cas, le zoom ne pourra vraiment n’être utilisé qu’à l’arrêt.
La position grand-angle est en effet beaucoup plus tolérante au flou de bougé que la position télé-objectif.

Il est à parier que la plupart des photos seront vues sur écran (ordinateur, TV, tablette…) ce qui ne nécessite pas des millions de pixels. Même pour faire tirer une photo sur papier au format 10×15 cm, 2 Mpix sont suffisants.

Voici une photo issue d’un appareil 12 Mpix :

Ré-échantillonnage ©cyclo-long-cours.fr

Le cadre bleu représente le nombre de pixels utiles pour un affichage sur une TV HD (1920 x 1080 pixels).
Le cadre rouge représente le nombre de pixels utiles pour un tirage qualité maximale au format 10 x 15 cm.
Le cadre vert représente l’affichage que j’utilise la plupart du temps sur ce site : 600 x 450 pixels.

Ce qui signifie que soit la photo sera ré-échantillonée pour correspondre à l’utilisation (c’est le cas ci-dessus. De 12 millions de pixels la photo a été ramenée à 600×450= 270 000 pixels).
Soit on peut « zoomer » après coup dans l’image, avec cependant une perte de qualité :

©cyclo-long-cours.fr

8] Rechargeable par USB :
Pour un brevet, à condition de ne pas mitrailler à tout va, la batterie devrait tenir le coup (un point à vérifier, l’autonomie de la batterie…)
Si l’on enchaîne les Diagonales en revanche, il est certain qu’il va être nécessaire de recharger la batterie.
Dans ce cas soit on en possède plusieurs soit il faut pouvoir la recharger.
S’il y a moyen de recharger via une alimentation USB alors le même chargeur pourra être utilisé pour (idealement) le GPS, le téléphone mobile et l’appareil photo.
Le fin du fin est d’utiliser son moyeu-dynamo pour recharger tous ces appareils via un dispositif du genre e-Werk… L’autonomie totale ! Le Graal du Randonneur !

E-Werk ©cyclo-long-cours.fr

9] Doté d’un récepteur GPS :
Vous allez rouler sur des centaines de kilomètres, mitraillant de-ci de-là. Vous rappellerez-vous où vous avez pris cette image ?
Et bien certains appareil photos disposent aujourd’hui d’un récepteur GPS intégré permettant de renseigner les méta-données de la photo avec la position à laquelle celle-ci a été prise.
Encore faut-il que ce GPS fasse son point rapidement et… sans vider la batterie !

Un exemple : pour ma première sortie Dodécaudax, le 23 août dernier, j’ai suivi la côte le long du Nord-Finistère, prenant un certain nombre de photos.

23 août 2013 : 213 km, Dodécaudax 1/12

Je gère l’ensemble de mes photographies grâce au catalogueur Adobe Lightroom. Voici la carte qu’il m’affiche concernant cette sortie (chaque rectangle orange indique le nombre de photos prises à cet endroit).

Carte GPS Lightroom ©cyclo-long-cours.fr

Autre exemple, cette photo, prise d’une main en roulant sous une forte pluie, l’été dernier lors de Londres-Édimbourg-Londres :

LEL 2013  ©cyclo-long-cours.fr

… et ce que cela donne sur la carte :

LEL 2013  ©cyclo-long-cours.fr

La photo a été prise juste après l’allumage de l’appareil. Elle est certes un peu à l’écart de la route (mais les suivantes sont parfaitement sur celle-ci). La précision est toutefois excellente puisque la carte affiche : « Lincolnshire du Nord, Angleterre, Royaume-Uni », que la photo est placée près de la B1211 = CroxtownRoad , à la sortie du village. Position : 53°35’40 » N – 000°20’52 » W
Sans la fonction GPS intégrée à l’appareil photo je serais bien incapable de dire où elle a été prise…

10] Acceptant les cartes wifi (à défaut d’avoir la fonction intégrée) :
Maintenant de plus en plus d’appareils sont dotés d’une fonction de communication sans fil avec un smartphone.
Si ce n’est pas le cas, il est bien qu’il accepte les cartes mémoires possédant cette capacité (cartes Eye-Fi ou mieux : FlashAir).

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Alors, que choisir ?

Il existe un type d’appareil répondant aux critères compact, anti-chocs, étanche, il s’agit des appareils dits « baroudeurs ».

Ces appareils ont fait de nets progrès ces dernières années, même si dans l’absolu leurs performances sont encore en retrait par rapports aux modèles ordinaires de même gamme.
Il n’en reste pas moins que la photo prise sous le déluge avec un baroudeur aura toujours l’avantage… face à celle qui n’aura pas pu être prise par un superbe appareil resté bien à l’abri dans sa sacoche…

De nombreuses marques possède au moins un modèle baroudeur à leur catalogue : Canon, Nikon, Olympus, Pentax, Sony…

Le point commun à ces appareils est de posséder un objectif périscopique. En clair, l’ensemble est, et reste, à l’intérieur du boitier. Rien ne se déplie lors de la mise en route ou lors du zooming. Le format de l’appareil ne change pas qu’il soit arrêté ou en fonctionnement, au grand-angle ou au télé-objectif.
Cette caractéristique est intéressante (points 2 et 3 du cahier des charges) même si elle vient généralement limiter la luminosité de l’objectif en position télé. Mais comme je le disais au point 7, ce qui compte vraiment pour nous c’est la position grand-angle !

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Celui que j’utilise :

Une précision importante : je ne touche (malheureusement 😉 ) rien pour vous parler de cet appareil !

Il a maintenant près de 18 mois je pense. Son successeur est en vente lui depuis au moins 6 mois et le suivant arrivera vraisemblablement d’ici l’été prochain… il en va des appareils photos étanches comme des maillots de bain, chaque saison voit fleurir de nouveaux modèles !

Depuis l’été 2012 mon choix s’est porté sur un Olympus TG-1. (Le TG-2 est sorti en 2013. Y-aura-t-il un TG-3 en 2014 ?… wet and sea wait and see !)

Olympus TG-1  ©cyclo-long-cours.fr Olympus TG-1  ©cyclo-long-cours.fr

Cet appareil est sensé résister à une chute de 2 mètres et à une immersion de 12 mètres (2,10 m et 15 m pour le TG-2)…
Même si je me méfie de ce genre de promesses, cela offre de la marge par rapports aux contraintes qui sont les notre.

Il est pourvu d’un zoom équivalent 25mm – 100mm.
La position 25mm (« vrai » grand-angle) ouvre à F2.0 ce qui est très bien.
(À 100mm l’ouverture n’est plus que de 4.9)

Le TG-1 est doté d’un récepteur GPS :

Olympus TG-1  ©cyclo-long-cours.fr

Il s’agit d’un GPS de type A = GPS assisté. C’est-à-dire qu’il est possible d’accélérer le calcul du point si l’on a pris soin de télécharger auparavant un fichier éphéméride (valable deux semaines). La mise à jour de ce fichier se fait très simplement, il suffit de relier le TG-1 à son ordinateur (cable USB) lui-même relié à internet.
Le logiciel fournit par Olympus met les données d’éphéméride à jour en moins de 2 minutes.

Olympus A-GPS Utility  ©cyclo-long-cours.fr

Lorsque le fichier éphéméride de l’appareil photo est à jour (moins de deux semaines donc) le calcul du point est très rapide (les exemples donnés plus haut ont été pris avec le TG-1).

J’enregistre les photos sur une carte SD de 8 Go d’un modèle très particulier : il s’agit d’une carte Toshiba FlashAir

Carte SD Toshiba FlashAir ©cyclo-long-cours.fr

Cette carte se comporte comme un émetteur Wifi et me permet, via l’application gratuite Olympus Image Share de transférer des photos sur mon smartphone.

Olympus Image Share ©cyclo-long-cours.fr

A vélo, oui ! A la chaîne, Non !

Page en travaux

Remarque du 10 janvier 2014 suite à ma 6ème sortie Dodécaudax : du fait du froid je portais des gants. En prenant l’appareil photo je l’ai malencontreusement laissé tomber alors que j’étais en train de rouler.
Je me suis arrêté pour le récupérer sur la route… intact. Juste une petite marque à la peinture dans un angle mais il fonctionne toujours nickel. Pas de problème avec l’écran ou l’objectif.

À suivre !